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Actualités - CHRONOLOGIE

Poutine évoque à la télé son passé d’espion dans l’ex-RDA

Vladimir Poutine, qui d’ordinaire cultive l’image d’un homme plutôt taciturne, s’est laissé aller à évoquer sa «période allemande», quand il servait comme agent du KGB à Dresde dans la RDA de 1984 à 1990. Lors d’une interview d’une heure à la télévision allemande, diffusée en direct en fin de soirée depuis le théâtre national de Weimar, le président russe, aux côtés duquel se tenait Gerhard Schröder, a raconté que le chancelier l’avait aidé à retrouver une vieille amie liée à l’ancienne Stasi – la police politique est-allemande – lors de sa visite en Allemagne en septembre dernier. «J’ai dit à Gerhard que lorsque je me rendrais à Dresde, ma femme et moi aimerions revoir quelqu’un – une dame de la famille d’un ancien responsable de la Stasi –, et je lui ai dit aussi qu’il était peut-être préférable que nous ne la voyions pas ensemble», a expliqué Poutine. «La réponse de Gerhard m’a beaucoup plus», a dit Poutine. Schröder a invité cette «simple personne» à déjeuner avec eux et Poutine et l’a également conviée à la promenade en bateau à vapeur prévue ensuite sur l’Elbe. «Cela peut passer pour un détail, mais pour moi c’était bon signe», a estimé le président russe. «Il m’est alors apparu que j’étais devenu l’ami de quelqu’un de bien». À l’époque, le Kremlin comme la chancellerie avaient démenti que Poutine ait rencontré des amis ayant quelque lien avec la Stasi, dont les anciens membres sont boudés par la société allemande actuelle. Poutine a raconté cette anecdote pour illustrer ses bonnes relations avec Schröder, hôte du sommet germano-russe de Weimar, qui a pris fin hier. Dans l’interview, Poutine a tout d’abord assuré, sur le ton de la plaisanterie, qu’avoir été espion du KGB à Dresde en 1984, c’était comme mener la vie de James Bond. Puis, reprenant un ton sérieux, il a assuré qu’en fait, c’était pure routine et qu’il ne faisait qu’examiner des informations, des renseignements... Il n’est pas entré dans le détail. Poutine a évoqué son goût marqué pour la bière allemande, évoqué également ses filles qui parlent allemand couramment. Interrogé sur son penchant pour ce pays alors que ses propres parents ont souffert pendant la Seconde Guerre mondiale (son père en tant que soldat, sa mère en tant qu’assiégée à Leningrad), il a invoqué le passé militaire de la Russie. «Les Russes n’éprouvent aucune haine envers les Allemands», a-t-il dit. «J’ignore si les Allemands apprécieront ma réponse, mais la Russie n’a jamais perdu une guerre face à l’Allemagne (...) Ils n’ont de ce fait aucun sentiment de blessure intérieure (envers les Allemands)». Si Poutine a parlé en russe pendant l’émission, le chancelier l’a félicité pour la qualité de son allemand. «Il a une relation particulièrement intense à l’allemand et à l’Allemagne. Il est capable de raconter beaucoup de blagues en allemand», a ainsi expliqué le chancelier.
Vladimir Poutine, qui d’ordinaire cultive l’image d’un homme plutôt taciturne, s’est laissé aller à évoquer sa «période allemande», quand il servait comme agent du KGB à Dresde dans la RDA de 1984 à 1990. Lors d’une interview d’une heure à la télévision allemande, diffusée en direct en fin de soirée depuis le théâtre national de Weimar, le président russe,...