Lecourtier met en garde contre « une erreur de contrôle qui conduirait à l’explosion »

«Nous voulons éviter un débordement et une erreur de contrôle qui conduiraient à une explosion au Liban-Sud», c’est ce qu’a indiqué hier l’ambassadeur de France, Philippe Lecourtier, à l’issue d’une visite effectuée auprès du président de la Chambre Nabih Berry. Il a également relevé que «si l’on ne fait pas preuve d’un maximum de retenue pour éviter les provocations et les réactions excessives, le Liban subira sans doute les conséquences d’une telle erreur». Avant de rencontrer le chef du Parlement, M. Lecourtier avait auparavant pris part à une réunion des ambassadeurs de l’Union européenne. Les diplomates de l’UE avaient également rencontré le représentant permanent du secrétaire général des Nations unies pour le Liban-Sud, Staffan de Mistura. S’adressant aux journalistes place de l’Étoile, l’ambassadeur de France s’est félicité du fait qu’il partage la même opinion que M. Berry en ce qui concerne la situation au Liban-Sud. «Nous avons, tous les deux, constaté que nous sommes dans une phase très délicate sur le plan de la sécurité au Liban et dans la région», a-t-il dit, relevant que «nous avons également remarqué qu’il existe une occasion pour la diplomatie internationale de contribuer à apaiser les tensions ; il est nécessaire que tout le monde s’emploie à diminuer, dans la mesure du possible, les risques d’une escalade entre les protagonistes des deux côtés de la frontière libano-israélienne». Estimant que l’analyse de M. Berry rejoint la sienne, l’ambassadeur de France au Liban a souligné la nécessité de prendre «beaucoup de précautions afin d’éviter un dérapage» et de ne pas «donner des prétextes aux uns et aux autres» qui pourraient déchaîner une violence qui «se tournera contre le Liban». «L’on peut certes comprendre l’exaspération et les tensions qui se manifestent, mais il faut savoir aussi que si la violence se déchaîne et l’on ne fait pas preuve d’un maximum de retenue afin d’éviter les provocations et les réactions excessives, le Liban paiera sans doute cette erreur et en subira les conséquences», a-t-il estimé.