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Actualités - CHRONOLOGIE

Réfugiés palestiniens - Le retour semble de plus en plus problématique Sourdes divergences au Liban sur le rejet de l’implantation

Le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, tire à son tour la sonnette d’alarme : le droit au retour palestinien, dit-il, s’achemine vers la suppression. L’argent arabe est prêt pour assurer l’implantation. Et il faut que les Libanais se réunissent en congrès national pour conjurer ce péril, conclut-il. En principe, le rejet de l’implantation, inscrit dans le prologue de la Constitution, fait l’unanimité des composantes de ce pays. Mais de sourdes divergences prennent corps lorsqu’il s’agit de discuter des méthodes à suivre pour empêcher le fait accompli. – Certains pensent le contourner plutôt que le contrer vraiment. Ils relèvent qu’après la création d’un État bien à eux, les Palestiniens en deviendraient des ressortissants ordinaires. Ils disposeraient de pièces d’identité, de passeports. En règle et non plus de simples sauf-conduits. Dès lors, leur statut dans les pays d’accueil serait identique à celui de tous les autres résidents étrangers, qu’ils soient temporaires ou immigrés. Et ils seraient traités comme tels. En gardant la possibilité de retourner en Palestine ou de se rendre ailleurs, sans pouvoir réclamer d’être naturalisés. Dans cette optique, le sommet arabe devrait soutenir la récente résolution numéro 1397 du Conseil de sécurité qui appelle à la création d’un État palestinien. Tout comme il lui faudrait réitérer son soutien, non seulement aux 242-338, mais aussi à la 194 qui consacre le droit au retour. Selon les défenseurs de cette thèse, si les Arabes devaient s’opposer à la création d’un État palestinien, ils rejetteraient du même coup la décision initiale de partage de la Palestine. Ce qui équivaudrait à laisser la cause palestinienne, retour compris, sans solution. À la merci des cycles de violence. Avec le risque d’explosion régionale généralisée que cette situation comporte. Le résultat final pouvant être tout à fait défavorable pour les Arabes. Aussi, ajoutent ces personnalités, il faut prohiber sans tarder le langage des armes et promouvoir un règlement diplomatique. En base de la proposition de l’émir Abdallah d’Arabie saoudite, qui serait avalisée par le sommet de Beyrouth. Mais la 1397, n’est-elle pas trop floue, du moment qu’elle n’évoque pas les frontières du futur État palestinien ? Non, répondent ces pôles, en relevant que le texte ne manque pas de réclamer l’application des autres résolutions du Conseil de sécurité. Ils rappellent que jadis, lorsqu’il était hors des territoires, Arafat déclarait qu’il se contenterait pour commencer de n’importe quel lopin sur lequel il pourrait hisser le drapeau palestinien. Et ils concluent que l’on ne peut être plus royaliste que le roi. Du moment que les tenants de la cause, les Palestiniens, sont pour la 1397, nulle autre partie arabe ne doit la rejeter. – Toujours localement, d’autres voix relèvent que la plupart des Palestiniens ne tiennent pas à retourner, même si on les indemnisait à cet effet. Cependant, indiquent ces sources, le droit au retour reste aussi inaliénable qu’imprescriptible. Ce qui se vérifie partout pour les émigrés ordinaires, qui peuvent à tout moment regagner leur patrie si l’envie leur en vient. Israël en profite du reste largement, en se présentant comme la patrie originelle de tous les israélites du monde. Dès lors, le droit au retour est tout à fait naturel, comme tous les droits de l’homme, et n’a même pas besoin d’une résolution comme la 194 pour être consacré. D’ailleurs, des dirigeants onusiens avaient souligné ce fait avant la promulgation de ce texte. Comme il n’est pas certain qu’il y ait un accord effectif sur la création d’un État palestinien, ajoutent ces pôles, le problème de l’implantation continue à se poser très sérieusement au Liban. Il faut donc, à leur avis, un congrès national pour en traiter. D’autant que la situation des réfugiés dans ce pays est tout à fait différente du statut qui leur est consenti ailleurs. Où ils ne représentent ni un facteur d’insécurité, ni un élément de déséquilibre confessionnel, ni un danger de déséquilibre politique. – Père de Taëf, M. Hussein Husseini assure que les États-Unis, en souscrivant à cet accord, s’étaient du même coup engagés à prohiber l’implantation autant que la partition du Liban. Il ajoute que l’implantation reviendrait à dépouiller les Palestiniens de leur identité, de leur volonté, de leur droit légitime au retour dans la patrie. En les déchirant, comme en déchirant les Libanais. À ses yeux, l’implantation ne représente donc pas une solution, mais une dure épreuve pour les Libanais comme pour les réfugiés. Mais le droit est une chose et la réalité, une autre. Israël refuse le retour des réfugiés de 1948. Il y a deux ans, le centre des études juridiques du monde arabe avait organisé un colloque sur les moyens à mettre en œuvre pour empêcher l’implantation. En proposant le recours aux voies juridiques, diplomatiques et médiatiques. Un congrès national devrait adopter la même démarche, pour essayer d’éviter que le rejet du danger ne reste lettre (constitutionnelle) morte. Émile KHOURY
Le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, tire à son tour la sonnette d’alarme : le droit au retour palestinien, dit-il, s’achemine vers la suppression. L’argent arabe est prêt pour assurer l’implantation. Et il faut que les Libanais se réunissent en congrès national pour conjurer ce péril, conclut-il. En principe, le rejet de l’implantation,...