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Actualités - CHRONOLOGIE

PRÉSIDENCE - Interview du chef de l’État à l’agence de presse omanaise Lahoud invite à un maximum de solidarité et à un engagement commun arabe

«C’est une étape historique, l’étape est difficile, mais tout le monde est conscient aujourd’hui que c’est dans notre union que l’on peut trouver de la force – cette force même qui oblige nos ennemis à refaire, par deux fois, leurs comptes». C’est par ces mots, après un hommage appuyé aux relations entre Beyrouth et Mascate, que le chef de l’État Émile Lahoud a entamé une interview accordée hier à l’agence omanaise d’information. «Une étape historique, parce que c’est une occasion en or pour nous, Arabes, de réaffirmer notre solidarité et renforcer nos relations sur des bases bien plus solides, et bien plus profondes : celles de l’engagement partagé et jusqu’au-boutiste en ce qui concerne les dossiers que nous avons en commun. Si nous vainquons, à nous tous alors les fruits de la victoire. Et si nous sommes vaincus, eh bien c’est l’ensemble de nos pays arabes qui ressentira les conséquences de la défaite», a expliqué le n°1 de l’État. Dans une allusion indirecte mais claire aux critiques arabes faites pour l’instant en coulisses contre le manque d’enthousiasme du Liban pour l’initiative Abdallah. Et tout en rappelant que le Liban a payé cher le prix de sa victoire contre Israël – par un «blocus économique, des pressions visant à modifier ses positions, des annulations d’aides» – et qu’il cherche ainsi un soutien bien plus marqué et plus efficace de ses «frères arabes», le général Lahoud a abordé bien naturellement le sommet arabe, prévu les 27 et 28 mars à Beyrouth, estimant qu’il allait être «le sommet du droit arabe. Probablement l’ultime chance pour la paix». Malgré d’éventuelles autres solutions que l’on tentera d’imposer aux peuples arabes. «Dans tous les cas, ce sommet réaffirmera le choix – arabe – de la paix. C’est un choix stratégique, qui prouvera, de par son attachement aux résolutions internationales, que la logique israélienne de la force est en perte de vitesse», a-t-il assuré. Aller à l’essentiel Dans la même veine, le locataire de Baabda a fait part d’une intime conviction : «La meilleure formule consensuelle pour le monde arabe dans ce nouveau siècle, c’est une formule basée sur une réelle solidarité, sur cette union dans les vues pour pouvoir faire face aux différentes accusations portées contre nous, aux nombreux effondrements post-11 septembre, et pour réaffirmer la présence arabe de par le monde», a-t-il dit. Soulignant que la très importante présence des dirigeants arabes au sommet de Beyrouth n’est rien d’autre qu’«un défi, et des responsabilités que nous devons assumer pour faire de ce sommet un sommet historique au plein sens du mot. Ce qu’attendent les peuples arabes de leurs dirigeants est énorme. Nous devons passer outre à toutes nos sensibilités, à tous les problèmes, et dans un seul but : ne jamais oublier l’essentiel. À savoir que notre présence, nos droits, nos espoirs en un avenir sûr et pacifié, que tout cela est menacé, que tout cela est en danger», a prévenu le général Lahoud. Qui a ensuite regretté que «persistent encore des défauts, des crises, ou même des difficultés qui empêchent l’affermissement des relations arabo-arabes», se demandant s’il n’était pas «grand temps que l’on apprenne, tous, en partant de nos propres expériences et de notre propre unicité, que notre terre est une, que notre histoire est une, et que notre avenir ne peut être qu’entièrement réunifié». Ajoutant qu’une des premières étapes vers l’unité arabe était de se débarrasser de toutes les hostilités. Et le président de la République de révéler à son interlocuteur qu’il a, un jour, pris connaissance d’un courrier d’un lecteur arabe adressé à ses dirigeants. «Un courrier qui demandait» pourquoi nous entretuons-nous, alors que le soleil brille pour nous tous ? Pourquoi nous éloignons-nous, alors que ce n’est même pas nous qui avions créé les frontières qui nous séparent ? «Si nous réussissons au cours de ce sommet à ne répondre qu’à ces deux questions-là, eh bien, nous exaucerions les rêves de tous nos peuples», a déclaré le chef de l’État. Et après avoir considéré qu’il «n’y a eu aucune polémique autour de la participation libyenne» au sommet, et que le Liban, dans son ensemble, salue la présence de «l’ensemble de ses frères arabes», après avoir également assuré que le Liban «applaudissait à la présence à Beyrouth» du président palestinien Yasser Arafat, le président Lahoud a répondu, en conclusion, aux questions liées à la relation libano-syrienne. «Cette relation ne date pas d’hier. Elle s’est renforcée depuis le président Hafez el-Assad, qui a constamment offert au Liban tout ce que la Syrie avait comme moyens pour préserver l’unité de notre pays, son indépendance, la coexistence qui le caractérise, surtout lorsque beaucoup se sont désintéressés du Liban, ou que beaucoup ont comploté contre lui. Nos relations avec la Syrie sont le meilleur exemple de ce que se doivent d’être les relations arabo-arabes, et lorsque nous faisons face à certaines difficultés, nous œuvrons pour les aplanir, et pour qu’elles ne se répètent pas», a conclu le chef de l’État.
«C’est une étape historique, l’étape est difficile, mais tout le monde est conscient aujourd’hui que c’est dans notre union que l’on peut trouver de la force – cette force même qui oblige nos ennemis à refaire, par deux fois, leurs comptes». C’est par ces mots, après un hommage appuyé aux relations entre Beyrouth et Mascate, que le chef de l’État Émile Lahoud...