Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Sommet - L’opération de Galilée fait frémir les capitales arabes Beyrouth craint des provocations israéliennes visant à torpiller la conférence

Situation étrange et redoutable. La commission locale chargée de préparer le sommet arabe a dû se déployer en contacts urgents pour rassurer les Arabes. Leur faire savoir que l’opération d’il y a trois jours en Galilée n’a rien à voir avec le Liban. Et les persuader de ne pas se décommander, ou de ne pas se contenter de délégations d’échelon inférieur. Cela étant, des sources diplomatiques craignent qu’Israël ne se lance dans des provocations à sa frontière nord. Pour y provoquer un climat de guerre et torpiller le rendez-vous capital du 28. En exploitant à bon compte les positions en flèche affichées par le Hezbollah. Qui parle, faut-il le rappeler, des lignes rouges qu’il serait désormais prêt à outrepasser. Ces sources diplomatiques indiquent que, comme Hitler l’avait fait avec la Pologne en 39, Israël pourrait utiliser des agents à lui pour se prétendre attaqué à partir du territoire libanais. Ou encore multiplier les incidents, les échauffourées pour qu’il y ait un minimum de chefs d’État arabes à la conférence de Beyrouth. Qui perdrait du coup le caractère historique ou déterminant qu’on veut généralement lui attribuer, dans la phase cruciale actuelle. Pour en revenir au Hezbollah, son secrétaire général a confirmé qu’il passe des armes aux Palestiniens, trois de ses cadres se trouvant détenus en Jordanie pour de telles activités. Sayyed Hassan Nasrallah a ajouté que son parti fait tout pour soutenir l’intifada, et que le temps est à l’action non au verbe. De l’avis des personnalités citées, c’est là un message qui s’adresse aussi bien aux Arabes qu’à l’État hébreu ou à Washington. L’objectif politique étant de durcir les résolutions du sommet. Bien entendu, les Américains se préoccupent de la question. Leur ambassadeur au Liban, M. Vincent Battle, relève que les tentatives du Hezb de fournir des katiouchas aux Palestiniens des Territoires prouvent clairement l’implication de cette formation dans l’armement, l’entraînement ou l’équipement des organisations dites terroristes. M. Battle réfute par-là les assertions antérieures des autorités locales affirmant que la résistance du Hezb ne s’exprime que dans les limites géographiques du Liban. Au diplomate US, les dirigeants du parti de Dieu répondent qu’ils sont pleinement en droit d’appuyer par tous les moyens une intifada qui n’est pas un mouvement terroriste, mais une résistance légitime à l’occupation. Ajoutant que cet appui, face aux crimes de l’ennemi, leur est dicté par leur devoir religieux. Par ailleurs, le Hezbollah récuse l’initiative de paix du prince Abdallah d’Arabie saoudite. Et il adresse une sorte de sommation au sommet arabe, à travers une virulente diatribe contre le communiqué préparatoire des ministres des Affaires étrangères réunis au Caire. Dans sa logique, le parti fondamentaliste veut que les Palestiniens refusent de brader les acquis de leur combat de terrain en reprenant les pourparlers avec Israël. Une position tranchée qui ouvre la voie à toutes sortes de péripéties mouvementées, entraînant des questions sur les perspectives qui s’offrent au sommet arabe. L’on se demande de la sorte si les dirigeants arabes vont pouvoir produire des résolutions qui seraient adoptées à l’unanimité. Et même acceptées par les organisations radicales palestiniennes ainsi que par le Hezbollah. Ou si l’accent va être mis sur les propositions de l’émir Abdallah d’Arabie, à travers l’approbation de la résolution 1397 du Conseil de sécurité qui appelle à l’existence d’un État palestinien vivant à côté de l’État hébreu. Au stade actuel, les avis sont partagés. Certains estiment que le sommet de Beyrouth doit promulguer des décisions claires et détaillées, pour que leur interprétation ne fasse pas l’objet de tractations au niveau de l’exécution. D’autres pensent que, si l’on veut être réaliste, il faudra se contenter d’un consensus a minima, sur des têtes de chapitres, pour laisser les détails litigieux à des pourparlers ultérieurs. En ce qui concerne l’État palestinien, d’aucuns souhaitent que l’on ne se limite pas à en proclamer la création. Mais que l’on en établisse d’abord les frontières, après éviction de l’occupant israélien. À quoi d’autres objectent que cela prendrait des années, puisqu’il faudrait régler la question épineuse de Jérusalem, sans compter qu’il faudrait attendre également une paix régionale globale. Et ils proposent qu’on remette le processus sur les rails sans tarder, en commençant par la reconnaissance officielle, juridique d’un État palestinien, ce qui est quand même essentiel. Émile KHOURY
Situation étrange et redoutable. La commission locale chargée de préparer le sommet arabe a dû se déployer en contacts urgents pour rassurer les Arabes. Leur faire savoir que l’opération d’il y a trois jours en Galilée n’a rien à voir avec le Liban. Et les persuader de ne pas se décommander, ou de ne pas se contenter de délégations d’échelon inférieur. Cela étant,...