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Actualités - OPINION

Frangié, un simple nuage d’été en hiver Le dialogue général reste à l’état de pieux souhait

Ça n’était qu’une boutade, peut-être même une façon de mettre en boîte des médias toujours en quête de sensationnel et de surchauffe. C’est ainsi des loyalistes qui interprètent la sortie de M. Sleiman Frangié. Qui, à la sortie justement du dernier Conseil des ministres, s’était déclaré personnellement visé. Parce qu’il venait d’être dispensé de dispensaires périphériques par le chef de l’État, fidèlement épaulé par son ministre de la (Télé) communication, M. Jean-Louis Cardahi. Selon le témoignage qu’apportent ces officiels, les discussions ont été certes serrées en séance, mais se sont déroulées dans un climat normal. Ils ajoutent que le ministre de la Santé n’a fait montre d’aucune exacerbation et n’a pas claqué la porte lorsque le chef de l’État a refusé de mettre au vote sa proposition. Le jeune leader du Nord a sans doute réagi sur le moment avec beaucoup de sang-froid et de civilité. Mais il n’en a pas moins pensé, confirment des sources informées, que le blocage auquel il s’était heurté constituait une riposte aux critiques formulées contre le régime lors d’une récente intervention télévisée. Un partout en quelque sorte et M. Frangié a évité d’envenimer les choses. Les indications barométriques données ensuite par les médias, qui ont parlé de confrontation virulente, seraient donc erronées. Ou trompeuses. C’est du moins ce que laissent entendre les loyalistes cités. Qui enchaînent volontiers sur l’air connu du «complot d’ambiance». À les en croire, en effet, certaines parties s’ingénient inlassablement à jeter de l’huile sur le feu, à semer la zizanie entre les pôles du pouvoir. Pour le déboussoler avant de le déboulonner. Plus exactement, pour provoquer une implosion du gouvernement. Alors que les responsables, tous horizons confondus, sont convenus de promouvoir l’homogénéité des institutions, afin de mieux faire face aux difficultés socio-économiques du pays. Des conciliateurs, ajoutent ces sources, ont traité dernièrement différents sujets de querelles intestines. Pour faire avaliser un gentleman’s agreement de fair-play. Voulant d’abord que les différends ne soient plus considérés comme des conflits. Mais comme la simple expression démocratique, autant que positive, de divergences de vues menant au fameux adage : de la discussion jaillit la lumière. Mais si le pouvoir tente de réduire ses propres tensions, il ne parvient pas encore à calmer complètement le jeu sur l’ensemble de la scène locale. Des sources fiables croient ainsi savoir que lors de sa prochaine réunion, jeudi, la Rencontre de Kornet Chehwane pourrait répliquer aux propos télévisés peu amènes tenus à l’encontre des chrétiens par le chef du gouvernement. Une réaction qui s’inscrirait dans le droit prolongement du communiqué ulcéré des évêques maronites. Qui ont, comme on sait, reproché durement à M. Hariri de semer la discorde confessionnelle. Et cela, en dépit du fait qu’avant même leur assemblée, le Premier ministre s’était dépêché de prendre langue avec Bkerké, et y avait dépêché deux fois un émissaire en 48 heures. Afin d’expliquer qu’il avait été mal compris. Bien entendu, les médiateurs qui s’activent entre les différentes parties au nom d’une trêve nécessaire au redressement économique estiment que la Rencontre de Kornet Chehwane serait mieux avisée de faire l’impasse sur les déclarations de M. Hariri. Ils font valoir que le charivari est déstabilisateur, ce qui est mauvais pour le pays. Et qu’en outre l’incident est tout à la fois dépassé et couvert, pour ainsi dire, par le communiqué des évêques. En d’autres termes que la Rencontre n’effectuerait que des redites susceptibles d’attiser ces mêmes tensions confessionnelles qu’elle entend réprouver. D’autant que la plupart des membres de la Rencontre se sont déjà exprimés sur le sujet. À titre individuel ou collectivement, comme ils en eurent l’occasion samedi lors du meeting organisé par l’opposition Kataëb. Auquel avait notamment participé le député Farès Souhaid. Qui a plaidé pour un vrai partenariat islamo-chrétien, en condamnant le suivisme d’où qu’il émane. Philippe ABI-AKL
Ça n’était qu’une boutade, peut-être même une façon de mettre en boîte des médias toujours en quête de sensationnel et de surchauffe. C’est ainsi des loyalistes qui interprètent la sortie de M. Sleiman Frangié. Qui, à la sortie justement du dernier Conseil des ministres, s’était déclaré personnellement visé. Parce qu’il venait d’être dispensé de...