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Actualités - OPINION

Bouche-trou et chausse-trappe

Fallait voir la tête de Négib Mikati, ministre des Travaux publics, le jour du débarquement surprise la semaine dernière du grand patron syrien. Dans ses petits souliers, qu’il était, Mikou. Les pompes collées par l’asphalte inachevé dont il ne remet une couche qu’à la veille des grands événements. Enfin quoi, il aurait pu s’amener quelques mois plus tôt, le Big Brother. En octobre dernier, tiens ! Lorsque le bouche-trou officiel de la République appliquait au pinceau les dernières retouches sur les lignes blanches des grandes artères, juste avant le sommet avorté de la francophonie. Des heures de travail pour rien. Tout ça à cause d’un milliardaire saoudien frustré, qui du fond de sa grotte s’était envoyé en l’air par procuration avec les jumelles de New York... Car tu penses bien, le Mikati décati ne se réveille que dans les grandes occases. Pour les jours ordinaires, le pecnot autochtone n’a qu’à patauger dans les rigoles à dos de mulet. Un ministre, ça va pas se vautrer à quatre pattes et dessiner des lignes blanches sur les routes, pour qu’ensuite le bouseux et sa bagnole démodée viennent rouler dessus et les effacer. Le macadam impec et la peinture sur chaussée, c’est pour les invités. Négib-la-Mikette, il lui faut des sommets, des têtes couronnées, des dictateurs en complet veston et lunettes noires, pour donner toute la mesure de son art asphalteux. Le vernissage commencera le 27 mars. Alors, écartez-vous, manants ! Les frérots arrivent, et gare aux locdus qui s’aviseraient de promener leurs lardons sur l’asphalte endimanché et la peinture fraîche. D’ailleurs l’entrepreneur a scrupuleusement respecté les normes libanaises : tous les nouveaux produits vont se déglinguer en 48 heures. Le temps qu’il faudra aux barons arabes pour manger, s’engueuler et s’envoler. Alors seulement le vulgaire local pourra à nouveau brouter librement entre les crevasses et les fondrières. Gaby NASR
Fallait voir la tête de Négib Mikati, ministre des Travaux publics, le jour du débarquement surprise la semaine dernière du grand patron syrien. Dans ses petits souliers, qu’il était, Mikou. Les pompes collées par l’asphalte inachevé dont il ne remet une couche qu’à la veille des grands événements. Enfin quoi, il aurait pu s’amener quelques mois plus tôt, le Big...