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Actualités - CHRONOLOGIE

FINANCES - Hoss rappelle le statut de la BDL À quoi sert l’émission en dollars souscrite par la BDL ?

Le caractère technique de l’opération réalisée avant-hier par le ministère des Finances et la Banque centrale a plongé nombre de Libanais dans la perplexité. L’objectif de l’émission d’un milliard de dollars d’eurobonds souscrit par la Banque centrale en remplacement d’une partie de son portefeuille de bons du Trésor en livres est-il vraiment de diminuer le coût du service de la dette, comme l’affirme le communiqué du ministère ? À la lecture de la loi sur le statut de la Banque centrale, dont le contenu a été opportunément rappelé hier par l’ancien Premier ministre Sélim Hoss, on comprend que la réponse est négative. La BDL est en effet tenue de verser en fin d’année au Trésor 80 % de ses revenus nets. Ce qui signifie en clair que l’économie réalisée par l’État qui a échangé un emprunt en livres portant un intérêt de 14 % par un emprunt en dollars portant un intérêt de 10 % correspond à un manque à gagner pour la BDL qui, in fine, se traduira par un manque à gagner pour le Trésor. C’est ailleurs qu’il faut chercher l’explication de cette émission obligataire qui constitue une première dans l’histoire du pays. Le gouvernement cherche à gagner du temps en attendant des jours meilleurs, explique un analyste. Ce faisant, il accroît grandement les risques, au cas où ces jours meilleurs n’arrivent pas. La souscription par la Banque centrale à des emprunts lancés par l’État correspond en effet à de la création monétaire. Ce système peut fonctionner pour une durée déterminée, le temps de mobiliser des ressources nécessaires au paiement des échéances. Jusque-là, la BDL souscrivait aux émissions de bons du Trésor en livres (son portefeuille avait atteint 7 600 milliards de livres avant l’opération de swap) pour garantir la liquidité du marché en l’absence d’autres souscripteurs locaux. Le rôle de la Banque centrale est d’intervenir pour garantir la stabilité du système bancaire. «Nous souscrivons aux bons du Trésor pour compenser l’absence des banques libanaises qui, depuis avril 1999, ont moins d’appétit pour les obligations en livres», explique-t-on de source autorisée. «La BDL s’en tient strictement à ce cadre, comme en témoigne la grogne à propos des problèmes de paiements de l’État. Elle ne va pas au-delà. La loi prévoit que la Banque centrale peut prêter des fonds à l’État dans des conditions strictement définies, mais elle n’a pas eu recours à cette possibilité», poursuit-on de même source. L’opération de swap concerne en fait strictement la Banque centrale. Elle vise à tenter de reconstituer les réserves en devises de la Banque centrale dont la chute était devenue inquiétante. En échangeant des créances en livres par des créances en dollars, la BDL a en effet augmenté ses actifs en devises. En écoulant progressivement ses nouveaux eurobonds en dollars sur le marché secondaire, elle reconstituerait d’autant ses réserves en devises. Le problème, souligne toutefois un expert, c’est que l’opération financière revient à transformer la création monétaire en livres en création monétaire en dollars. Sibylle RIZK
Le caractère technique de l’opération réalisée avant-hier par le ministère des Finances et la Banque centrale a plongé nombre de Libanais dans la perplexité. L’objectif de l’émission d’un milliard de dollars d’eurobonds souscrit par la Banque centrale en remplacement d’une partie de son portefeuille de bons du Trésor en livres est-il vraiment de diminuer le coût...