Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Social - Pas de grève significative aujourd’hui Le Conseil des ministres entérinera aujourd’hui l’accord avec la CGTL

Le Conseil des ministres adoptera probablement, aujourd’hui, l’accord sur les prestations sociales conclu lundi par le Premier ministre Rafic Hariri avec le conseil exécutif de la CGTL. Cet accord prévoit notamment un relèvement de 2 000 à 6 000 LL par jour des indemnités de transport des travailleurs et de 1 à 1,5 million du plafond des bourses scolaires annuelles. Il n’est pas sûr, toutefois, que les décrets d’application de ces accords de principe puissent paraître immédiatement. C’est que l’approbation ne se déroule pas dans le meilleur des climats, ni du point de vue patronal ni de celui des travailleurs. Les premiers se plaignent de la hâte avec laquelle avance le Premier ministre, qui a sans doute un agenda à remplir, les autres du caractère minime des acquis obtenus par la direction syndicale. Le patronat ayant suspendu sa participation au conseil d’administration de la CNSS, cet organisme n’a pas pu se réunir hier et prendre les décisions nécessaires à l’entrée en application de la décision relative aux bourses scolaires. Celles-ci, prévoit-on, seront payées à partir des fonds de la branche allocations familiales de la CNSS. Selon ses statuts, le conseil d’administration de la CNSS ne peut se réunir de plein droit, quel que soit le nombre des présents, que dans 15 jours. Le Conseil des ministres passera-t-il outre à cette question de forme et prendra-t-il quand même la décision relative au paiement des bourses scolaires ? On le saura ce soir. En tout état de cause, le mot d’ordre, hier soir, dans le cercle du patronat était au dialogue, et non plus à l’intransigeance, comme la veille. Recevant en soirée une délégation patronale comprenant notamment le président de l’Association des industriels Jacques Sarraf, retour de Damas, Rafic Hariri a réussi, une fois de plus, à les convaincre de la nécessité de faire des concessions salariales, ou en quelque sorte de réalisme. Tout en concédant à M. Hariri le bénéfice d’une vision économique et sociale globale qui leur manque, les patrons ont quand même souhaité que les décisions soient adoptées avec plus de souplesse, de sorte à ne pas mettre en difficulté des entreprises déjà branlantes. Mais, il n’est pas sûr que leur stratégie, consistant à gagner du temps, ait l’oreille du Premier ministre. On apprend qu’en cas d’adoption du décret les obligeant à payer des indemnités de transport supplémentaires, les plus irréductibles d’entre eux envisagent de recourir au Conseil constitutionnel, invoquant le principe de la libre entreprise. Prenant les devants, le président du syndicat des propriétaires d’hôpitaux privés le Dr Faouzi Adaïmi (Notre-Dame du Liban) a annoncé hier que les frais supplémentaires entraînés par le relèvement des indemnités de transport se répercuteront sur les tarifs hospitaliers et ne seront pas assumés par les hôpitaux privés, auxquels les tiers-payants doivent encore 600 milliards de livres d’arriérés impayés. S’ajoutant à ceux de la TVA, qui ont déjà entraîné une hausse de 2,5 à 3 % des frais de fonctionnement, les indemnités de transport pourraient provoquer une hausse de 7 % des tarifs hospitaliers, a mis en garde le Dr Adaïmi. Les jusqu’au-boutistes L’approbation par le gouvernement des deux revendications n’a pas soulevé que les objections du patronat. La solution moyenne élaborée par le gouvernement et la CGTL a également mécontenté la fédération nationale des syndicats, gravitant dans l’orbite du Parti communiste libanais. Cette fédération, dont le très dynamique syndicat des chauffeurs de taxis, a décidé de maintenir la grève et la manifestation devant le siège du Conseil des ministres, à laquelle s’associeront les enseignants du public et les professeurs de l’Université libanaise. Mais l’impact de ce mouvement de grève sur les activités normales du pays ne devrait pas être significatif, hormis les embouteillages qu’il pourrait provoquer aux abords de la place du Musée. Les syndicats proches du PSP ont décidé de ne pas se joindre au mouvement. Le président de la CGTL Ghassan Ghosn a minimisé l’importance de cette opposition syndicale. «Nous sommes conscients que nous n’avons pas fait de miracles, a déclaré M. Ghosn, mais nous avons quand même permis aux travailleurs d’obtenir une augmentation indirecte du salaire minimum de l’ordre de 30 %, un acquis inespéré dont ils rêvaient depuis 1996». Le responsable syndical a rappelé en outre qu’un projet de loi instaurant l’assurance-vieillesse est en préparation, et que son adoption serait «plus importante qu’une majoration des salaires de 300 %». M. Ghosn a, de même, évoqué la possibilité de créer une caisse de chômage, comme il en existe en Europe et aux États-Unis. Le ministre du Travail Ali Kanso a critiqué, pour sa part, hier, les syndicats jusqu’au-boutistes qui réclament un réajustement des salaires, dans la situation de stagnation actuelle. L’État n’a pas les moyens, en ce moment, d’en accorder, a-t-il dit. M. Kanso a affirmé, par ailleurs, que la CNSS dispose de fonds de l’ordre de 400 à 500 milliards de livres, suffisants pour mettre en chantier le projet de bourses scolaires. Les cotisations peuvent toujours être relevées, pour assurer des rentrées supplémentaires à ce fonds, a-t-il ajouté. Le ministre a également annoncé que le projet de remboursement des soins dentaires par la CNSS est «en bonne voie», qu’un contrôle plus sévère sera exercé sur l’embauche de la main-d’œuvre étrangère, mais, qu’avec 15 contrôleurs, le ministère de l’Économie peut à peine contrôler les prix dans un petit quartier de Beyrouth. Le BN déplore la mauvaise gestion du gouvernement Le Bloc national a publié hier un communiqué à l’issue de sa réunion hebdomadaire dans lequel il déplore la mauvaise gestion du gouvernement sur le plan économique en particulier. Preuve en est, selon lui, la grogne au sein de la population aussi bien au niveau du patronat qu’au niveau des travailleurs. Le BN a souligné dans ce cadre la nécessité d’une «solidarité à toute épreuve entre les différents secteurs économiques de manière à pouvoir faire face aux périls qui menacent le pays». Tout en réitérant son attachement au principe du libéralisme économique, le parti a néanmoins demandé aux responsables concernés de «préserver la structure de l’économie libanaise qui a résisté à toutes les épreuves». Proclamant son appui au mouvement syndical, le BN a mis en garde ce dernier contre les tentatives d’exploitations politiques dont il pourrait faire l’objet. Le communiqué a enfin exhorté l’État à «traiter au plus vite et de manière radicale les problèmes relatifs à l’environnement, au gaspillage et à la corruption».
Le Conseil des ministres adoptera probablement, aujourd’hui, l’accord sur les prestations sociales conclu lundi par le Premier ministre Rafic Hariri avec le conseil exécutif de la CGTL. Cet accord prévoit notamment un relèvement de 2 000 à 6 000 LL par jour des indemnités de transport des travailleurs et de 1 à 1,5 million du plafond des bourses scolaires annuelles. Il n’est pas...