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Actualités - CHRONOLOGIE

Université – L’ancien Premier ministre s’est exprimé devant les étudiants de l’USJ Aoun : « On empêche les leaders mahométans de me rencontrer»

Personnage politique très controversé parmi les étudiants de l’Université Saint-Joseph, le général Michel Aoun ne semble pas avoir perdu sa capacité de mobilisation. Beaucoup de partisans certes, mais surtout un très grand nombre de curieux se sont rassemblés hier soir au campus des Sciences sociales de l’USJ pour écouter ce qu’avait à leur dire le «général» dans un débat-causerie. Par téléphone organisé par l’amicale du campus et animé par le journaliste Ziad Noujaim. Le général Aoun a commencé son intervention par la lecture d’un document rédigé à l’occasion d’une conférence qu’il avait donnée à Paris le mois dernier sur «Le choc des civilisations», et dont voici certains extraits : «L’émergence du terrorisme islamiste et sa confrontation avec les civilisations non seulement chrétiennes mais aussi hindoues, bouddhistes, juives et au sein même de l’islam, comme en Algérie et en Égypte, sont les conséquences de l’échec du dialogue entre ces mêmes civilisations (...)», a estimé Michel Aoun. «Au choc des civilisations, présenté en tant que spectre des années à venir, on ne peut opposer que le dialogue fondé sur le droit des peuples à l’autodétermination, leur droit fondamental à la différence et la liberté de conscience. Mais, un vrai dialogue à l’échelle mondiale ne saurait se limiter à un débat théorique ; il lui faut des modèles concrets, des creusets de cultures, des espaces de dialogue. Le Liban, jadis société pluraliste, de coexistence, de tolérance et de modération doit le redevenir. C’est pourquoi, il est temps que le Liban sorte de cette situation d’otage du régime syrien, grand parrain du terrorisme, et recouvre sa pleine souveraineté. Il est temps qu’il retrouve sa mission planétaire, à savoir une terre de paix et de dialogue, et qu’il témoigne devant le monde entier que l’Occident et l’Orient peuvent se comprendre et vivre ensemble en harmonie. C’est en partie aussi le moyen de vaincre l’obscurantisme et les forces du mal», a-t-il conclu. Le débat lancé, Aoun enchaîne en réitérant ce qu’il avait déjà affirmé dans une interview accordée au quotidien an-Nahar : «La Syrie tolère les chrétiens qui réclament le retrait total de ses troupes du Liban, mais il n’en est pas de même pour les leaders mahométans. Ceux-ci n’ont pas le droit de venir me rencontrer à Paris». L’ancien Premier ministre s’est ensuite exprimé sur le principal «point de rupture» entre lui et le groupe de Kornet Chehwane : «Seule une action organisée de l’opposition avec une possibilité de recours à l’escalade pourrait aboutir, alors que cette opposition ne veut absolument pas faire participer le peuple au mouvement de contestation». En ce qui concerne les circonstances et les résultats de sa visite aux États-Unis, le général Aoun a préféré garder le silence, mais a fait allusion à un article paru récemment dans el-Watan el-arabi prophétisant son retour à la tête d’un cabinet de transition : «Ceci est un roman policier. Je ne suis pas Karzaï, et le Liban n’est pas l’Afghanistan». À une question posée quant à sa position à l’égard du Hezbollah, Michel Aoun a estimé qu’ après la libération du Liban-Sud, le rôle du parti intégriste n’était pas clair du tout. «Les hameaux de Chebaa figurent sur la carte territoriale de la Syrie et il n’appartient de toute façon qu’au Hezbollah de répondre aux accusations qui lui sont adressées». Selon Aoun, par ailleurs, «les assassins de l’ancien député Élie Hobeika sont ceux qui ont accusé Israël dix minutes après l’attentat». Le représentant des Forces libanaises à l’USJ prend ensuite la parole pour rappeler la «nécessité d’élever le dialogue entre les différents partis se réclamant du même discours politique, à savoir celui de l’indépendance et de la souveraineté du Liban contre les forces d’occupation syriennes, au-delà des dissensions partisanes du passé», et Aoun d’approuver. Enfin, un étudiant membre de l’opposition communiste a pris la parole pour demander pourquoi le CPL ne donne pas la priorité dans ses actions à l’aspect économique du problème libanais en rappelant le slogan de la gauche «éducation, pain et liberté». Et Aoun de répondre qu’«aucun peuple libre n’a faim» et de mettre enfin l’accent sur «la nécessité pour le Liban de retrouver sa souveraineté». Rami AZZAM
Personnage politique très controversé parmi les étudiants de l’Université Saint-Joseph, le général Michel Aoun ne semble pas avoir perdu sa capacité de mobilisation. Beaucoup de partisans certes, mais surtout un très grand nombre de curieux se sont rassemblés hier soir au campus des Sciences sociales de l’USJ pour écouter ce qu’avait à leur dire le «général» dans...