Milosevic joue les procureurs et accuse l’Otan

Au troisième jour de son procès, Slobodan Milosevic s’est mué hier en procureur, accusant avec virulence l’Otan, lors de la guerre du Kosovo, d’avoir cherché par ses bombardements à «terroriser la nation yougoslave». Pendant presque quatre heures, l’ancien président yougoslave, qui assure lui-même sa défense, a tenu un discours aux allures de réquisitoire, prenant systématiquement le contre-pied des positions du procureur, utilisant les mêmes armes que l’accusation et retournant chaque chef d’inculpation contre ses ennemis : l’Otan, les États-Unis et leurs alliés, les médias occidentaux. Slobodan Milosevic répond devant le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) à La Haye d’accusations de crimes contre l’humanité et de génocide perpétrés ces dix dernières années dans les Balkans. Arborant, comme les jours précédents, une cravate aux couleurs de la Serbie, l’ancien maître de Belgrade, sur qui pèsent 66 chefs d’accusation, a mis une nouvelle fois en cause la légitimité du TPIY, qui est selon lui un instrument au service de la diplomatie américaine destiné à le faire taire, l’isoler et l’humilier. PAGE 18