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Actualités - CHRONOLOGIE

Audition de l’un des témoins des massacres de Sabra et Chatila

Le premier juge d’instruction de Beyrouth Hatem Madi a entendu hier un témoin des massacres de Sabra et Chatila. Cette audition est la première dans un dossier d’une série de plaintes déposées au Liban par 21 ressortissants libanais et palestiniens contre des dirigeants israéliens et portant sur 73 «crimes» commis contre le Liban depuis la création de l’État d’Israël en 1948. La première plaignante entendue par le juge Madi est une Palestinienne de 71 ans, Ammouna Hatem Younès, survivante des massacres de Sabra et Chatila qui ont duré trois jours, du 16 au 18 septembre 1982, et fait entre 800 et 2 000 victimes. Une seconde plaignante, Farida Jeha, n’a pu être entendue par le juge du fait de sa présence à l’étranger. La prochaine séance a été fixée au 11 avril prochain pour l’audition d’un autre témoin, dont l’identité n’a pas été révélée. Le massacre a eu lieu alors que l’armée israélienne occupait déjà Beyrouth et était postée aux entrées des camps. L’actuel Premier ministre israélien Ariel Sharon était alors ministre de la Défense. Mme Younès a indiqué aux journalistes, à l’issue de l’audition, avoir informé le juge qu’elle avait «vu, peu avant le début des massacres, Ariel Sharon sur une colline à une vingtaine de mètres de l’entrée de Chatila, entouré de ses collaborateurs, en train d’observer le camp aux jumelles». «Le soir, des hommes armés sont entrés dans le camp. Je me suis enfuie avec mon plus jeune fils alors que ma fille est restée avec son père à la maison», a-t-elle indiqué. «Mon époux a eu la tête tranchée et j’ai retrouvé le corps de ma fillette mitraillé. Mon frère et ses trois enfants ont également été tués», a-t-elle dit. La justice doit décider, à l’issue de l’audition de tous les témoins, si elle donnera ou non suite à ces plaintes. Elles visent notamment Ariel Sharon, pour sa responsabilité présumée dans, les massacres de Sabra et Chatila et le ministre israélien des Affaires étrangères Shimon Peres, pour sa responsabilité présumée du massacre de Qana, au Liban-Sud, en avril 1996, au cours de laquelle 105 civils libanais avaient été tués dans un bombardement israélien d’un baraquement de la Finul. Me May Khansa, une avocate proche du Hezbollah et qui s’est pourvue en justice le 11 juin 2001, a déclaré que «les plaintes déposées au Liban n’auront pas d’incidence sur les actions engagées auprès de la justice belge par d’autres survivants des massacres de Sabra et Chatila». La justice belge doit se prononcer le 6 mars sur la recevabilité de cette plainte.
Le premier juge d’instruction de Beyrouth Hatem Madi a entendu hier un témoin des massacres de Sabra et Chatila. Cette audition est la première dans un dossier d’une série de plaintes déposées au Liban par 21 ressortissants libanais et palestiniens contre des dirigeants israéliens et portant sur 73 «crimes» commis contre le Liban depuis la création de l’État d’Israël...