Qoreï et Peres abordent le statut final, rapporte le « Haaretz » Une tentative de court-circuiter Arafat ?

Après plusieurs contacts préliminaires, «le ministre des Affaires étrangères, Shimon Peres, a entamé des discussions sur le statut final (des territoires) avec de hauts responsables palestiniens», rapporte le correspondant diplomatique du Haaretz, Aluf Benn. En recevant ces mêmes responsables quelques jours auparavant, le Premier ministre Ariel Sharon s’était déjà montré «compréhensif quant à la nécessité de la création d’un État palestinien», note le quotidien israélien. Les responsables en question sont le chef du Conseil législatif palestinien, Ahmad Qoreï (alias Abou Aala’) et Mohammad Rachid, le conseiller économique du chef de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat. Selon le journal, Shimon Peres leur a proposé d’officialiser le statu quo à Jérusalem, c’est-à-dire la reconnaissance d’une souveraineté israélienne sur l’esplanade des Mosquées qui demeurera, de facto, sous contrôle palestinien. Il a cependant rejeté le droit au retour des réfugiés palestiniens. Les sources israéliennes du Haaretz déclarent également que la principale pomme de discorde entre les négociateurs est la question des frontières définitives du futur État palestinien : «Les Palestiniens demandent un retour aux frontières précédant la guerre de 1967 bien qu’ils n’en exigent pas l’application immédiate, tandis que les Israéliens veulent que leur retrait soit basé sur les résolutions 242 et 338 des Nations unies». Selon Bradley Burston, un autre journaliste du Haaretz, il s’agirait d’une tentative de court-circuiter Yasser Arafat. En étant le premier à nouer des relations avec l’entourage du président palestinien, Shimon Peres devient le «pionnier de “l’Autoroute du contournement de Arafat”», dans une référence ironique aux routes destinées à l’usage des colons juifs. R.S.