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Actualités - REPORTAGE

CORRESPONDANCE Un jeune designer embrase la flamme olympique

WASHINGTON-Irène MOSALLI Le 8 février prochain, à Salt Lake City, s’élèvera d’un édifice en verre et en métal (d’une hauteur de trois étages) une flamme géante qui donnera le coup d’envoi des Jeux olympiques d’hiver. Les plus impressionnés des millions de spectateurs qui suivront cet événement seront les camarades de promotion (1998) de Tim Hunter qui ont fréquenté l’École de design de Rhodes Island. Tim Hunter (26 ans) est le créateur de cet ensemble. Comme on le sait, la torche est le symbole le plus spectaculaire des Olympiades. Et durant ces dernières années, la structure l’abritant est devenue la fierté nationale des pays hôtes. À Albertville, en 1992, Philippe Starck a placé la flamme à l’intérieur d’une trompette asymétrique en acier. En l’an 2000, Sydney a dépensé huit millions de dollars pour un anneau de feu, s’élevant d’une piscine et signé Michael Scott-Mitchell. Fraîchement émoulu de l’École de design de Rhodes Island (où il s’était spécialisé dans la création de bijoux) en 1998, Tim Hunter avait commencé par travailler avec une firme spécialisée dans les fontaines, en Californie. Là, il a collaboré, l’an dernier, à la conception d’une fontaine épousant d’une manière abstraite le logo olympien et dédiée à un centre commercial. Puis cette même firme a présenté un projet pour l’allumage de la torche olympique, telle que visualisée par Tim Hunter qui a opté pour une construction conique en céramique de verre pouvant résister au froid et au chaud extrême. Et, au fur et à mesure du flambage, de l’eau coulerait à l’intérieur du verre pour l’empêcher de s’embuer et, ainsi, assurer une claire vision de la flamme. Le travail du jeune designer avait été approuvé d’abord par sa propre compagnie car il transmettait bien le message voulu : marier le feu et la glace, durant les jeux d’hiver. Puis le comité olympique en a été convaincu à son tour. La danse du feu D’habitude, on ne voit que le sommet émergeant de la flamme, alors que cette fois on la verra en entier, depuis son point d’allumage. Le jeune concepteur a voulu rendre visible toute cette danse du feu. Pour cette œuvre, il a fait appel à son expérience de dessinateur de bijoux. Le joyau est ce prisme conique de 4 mètres de haut, qu’il a encastré dans une tour qui l’élève à 30 mètres de hauteur et pouvant résister à un vent soufflant à 130 km à l’heure. Le coût originel de l’ensemble avait été fixé à 400 000 dollars, puis largement dépassé. Conçu comme un véritable objet d’art, cet assemblage architectural veut perpétuer le rituel de la flamme qui relie les jeux anciens au jeux modernes et les pays entre eux. Cet aspect des choses, explique un historien de l’art, s’est perdu lorsqu’à un moment donné, les olympiades sont devenues des extravagances hollywoodiennes. Le feu a, certes, fait partie de ces compétitions depuis l’Antiquité. Mais la première torche permanente n’a fait son apparition qu’en 1928 aux Jeux d’Amsterdam. Celle de Salt Lake City brûlera durant 17 jours et sera visible de toute la région. Tim Hunter a relevé plusieurs défis dont celui de faire arriver l’eau et le gaz naturel dans le prisme en faisant de sorte que la pluie et la neige n’éteignent pas la flamme. Le procédé a été testé à plusieurs reprises avant sa mise en place définitive. Et ce designer débutant a magistralement réussi en jouant avec le feu.
WASHINGTON-Irène MOSALLI Le 8 février prochain, à Salt Lake City, s’élèvera d’un édifice en verre et en métal (d’une hauteur de trois étages) une flamme géante qui donnera le coup d’envoi des Jeux olympiques d’hiver. Les plus impressionnés des millions de spectateurs qui suivront cet événement seront les camarades de promotion (1998) de Tim Hunter qui ont fréquenté...