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CONCERT - Campus USJ-rue de Damas String Quartet : du pouvoir des cordes… (PHOTO)

Programme plein de chaleur mais teinté aussi de pas mal de tristesse par ce temps hivernal avec les musiciens présentés par le Conservatoire national supérieur de musique. Au menu, concis et laconique, des œuvres de Beethoven, Barber (peu connu du grand public) et Chostakovitch. Avec une réserve pour le programme imprimé qui ne mentionne ni l’œuvre ni, fait un peu impardonnable pour tout bon mélomane, les mouvements ! Sur scène, quatre femmes en noir, des violonistes aux archets maîtrisés. Christina Maria Pirlea et Katarzyna Sytnik (violons), Catalina Anreea Rupa (viole) et Magdalena Sokola (violoncello) pour dire toute l’éloquence, la tendresse et même la colère de ces «boîtes» aux sons magiques et de ces cordes qui envoûtent… Ouverture en tonalités romantiques mais feutrées avec le long quatuor opus 18 n°4 de Beethoven lui qui avait toujours su couler tant de véhémence et de lyrisme dans ses partitions pour cordes, même pour celles dites de musique de chambre où s’excluent généralement un peu les états d’âme… Sensiblement à l’écart de toute influence de Haydn, cette musique atteint souvent à un degré de perfection et de variété de la forme. Avec l’audace d’une «confidence» vite glissée dans l’oreille de l’auditeur et vite chassée comme une pudique fuite devant la révélation de toute vie intérieure. Succède la narration op 11 de l’Américain Samuel Barber, connu surtout pour son adagio, et qui avait répudié tout système pouvant l’enfermer dans une impasse et qui se souciait autant de la forme que de l’expression. Sans être «barbant», Barber est fidèle au passé mais accepte les nouveautés qui ont déjà fait leur preuve. Style néoromantique avec des éclats audacieux, telles des superpositions d’accords dissonants donnant à sa «voix» une singulière et inquiétante présence, parfois colorée, parfois lyrique, mais teintée souvent d’une grande tristesse. Après une très courte intermission, une œuvre un peu terne du pourtant flamboyant Dimitri Chostakovitch (op 110 n° 8), compositeur russe et élève de Glazounov. En l’écoutant dans cette narration conciliant modernité et remous de l’âme slave, à l’écriture adroite et plaisante, on pense à sa phrase : «La musique n’est pas seulement une combinaison de sons disposés selon tel ou tel ordre, mais l’art de rendre, par les moyens qui lui sont propres, les idées et les sentiments les plus divers». Belle illustration verbale pour parler de sa musique qu’on écoute ici dans son imprévisible séduction. Grandes salves d’applaudissements d’un public nombreux et attentif. E.D.
Programme plein de chaleur mais teinté aussi de pas mal de tristesse par ce temps hivernal avec les musiciens présentés par le Conservatoire national supérieur de musique. Au menu, concis et laconique, des œuvres de Beethoven, Barber (peu connu du grand public) et Chostakovitch. Avec une réserve pour le programme imprimé qui ne mentionne ni l’œuvre ni, fait un peu...