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CORRESPONDANCE La culture minutieuse du potager et du « Seigneur des anneaux » Tolkien revisité (PHOTOS)

WASHINGTON-Irène MOSALLI «J’ai tout du Hobbit mais pas la taille. J’aime les jardins, les arbres et le fermage non mécanisé. Je fume la pipe, j’aime la nourriture simple (non réfrigérée) et je déteste la cuisine française. Je vais au lit tard et je me réveille tard (quand cela est possible). Je ne voyage pas beaucoup». L’homme qui parle ainsi et qui semble tout avoir d’un casanier a pourtant effectué un voyage fantastique dans la «Terre du Milieu» vers laquelle affluent aujourd’hui les foules. Son nom, J.R.R. Tolkien, et le saga dont il est l’auteur, «Le Seigneur des anneaux», adaptée au cinéma par Peter Jackson (coût 270 millions de dollars), est en train de faire un tabac. Égal engouement pour le livre, actuellement un best-seller. Parallèlement, cet écrivain britannique, présent sur l’Internet à travers des centaines de sites, est revisité par des sommités de la littérature et moult institutions culturelles. Le Smithonian Institution lui consacre une étude mettant en lumière sa personnalité (un homme simple mais perfectionniste) et son background (une formation de linguiste et de philologue) qui l’ont amené à rédiger cette œuvre gigantesque. Une aventure linguistique et philologique Né en 1892 de parents britanniques établis en Afrique du Sud, Tolkien vit là jusqu’à l’âge de trois ans. À la mort de son père, sa mère le ramène en Angleterre. Passionnée de littérature et de linguistique, elle lui donne, ainsi qu’à son jeune frère, une éducation basée sur la créativité et la diversité. Elle l’initie aux légendes arthuriennes et autres célèbres mythes épiques. Elle lui enseigne le français, le latin et l’allemand. À l’âge de sept ans, il rédige ses propres contes, dominés par les dragons. Lorsqu’il est à l’Académie King Edward, il continue dans cette voie, acquérant le grec, l’anglais et l’allemand anciens. Plus tard, Oxford l’accueille pour toutes ces connaissances de langues et de philologie. À l’âge de 24 ans, il épouse une amie d’enfance et le couple mène une vie sans histoires. Tout en enseignant, il développe son propre langage issu de cet amalgame et qui émergera dans ses œuvres, notamment Le Seigneur des anneaux. Vivant une extraordinaire aventure de linguistique et de philologie. En 1930, il commence par écrire Le Hobbit pour divertir ses enfants (il en avait quatre) et ses collègues. Une maison d’édition londonienne le publie et la première édition se vend comme des petits pains. Elle lui en redemande. Il mettra douze ans pour en publier la suite qui sera Le Seigneur des anneaux. Un travail lent et pour lui très ardu car, perfectionniste né, c’est cent fois sur le métier qu’il remet son ouvrage. Tant à son bureau qu’à son potager. Une fois qu’il l’achève, il dit d’un ton fatigué : «Je l’ai écrit avec mon sang». Il dit aussi : «Ce travail a échappé à mon contrôle ; j’ai produit un monstre». De plus, Tolkien ne pense pas du tout que cette saga en trois volumes va intéresser un cercle plus grand que celui de ses amis. À sa grande surprise, la critique britannique et américaine l’acclame. Il est également assiégé par ses fans, qui souvent se présentaient à sa porte. En 1972, Buckingham Palace le nomme Commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique. Les universités créent des sociétés portant son nom et consacrées à l’étude de sa production. Lui continuera à mener, jusqu’à l’âge de 81 ans, la vie qu’il affectionne, cultivant son jardin et dévidant ces contes où défilent lutins, elfes et dragons et où le mal sera toujours vaincu. Ne pensant à aucun moment qu’un jour son Seigneur des anneaux allait conquérir le XXIe siècle et son septième art. Une œuvre vendue en librairie à cent millions d’exemplaires et traduite en vingt-cinq langues.
WASHINGTON-Irène MOSALLI «J’ai tout du Hobbit mais pas la taille. J’aime les jardins, les arbres et le fermage non mécanisé. Je fume la pipe, j’aime la nourriture simple (non réfrigérée) et je déteste la cuisine française. Je vais au lit tard et je me réveille tard (quand cela est possible). Je ne voyage pas beaucoup». L’homme qui parle ainsi et qui semble tout avoir d’un...