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Actualités - CHRONOLOGIES

Jean-Henri Jaeger, bistouri au service des genoux des footballeurs

Le Pr Jean-Henri Jaeger, 57 ans, chef du service traumatologie du sport et chirurgie orthopédique aux hôpitaux universitaires de Strasbourg, s’est fait une spécialité des blessures – notamment aux genoux – dans le football de haut niveau, opérant les plus grands, de Marius Trésor à Zinédine Zidane. Aujourd’hui, la majorité des clubs de D1 français fait appel à ses services. Dernièrement, Ludovic Giuly (Monaco), Santos (Sochaux) et Cédric Mionnet (Sedan) sont passés par les hôpitaux universitaires de Strasbourg, tout comme Emmanuel Petit (Arsenal/D1 anglaise) ou Bixente Lizarazu (Bayern Munich/D1 allemande). La naissance de la vocation du Pr Jaeger ne s’invente pas. Alors qu’il a 7 ans et joue au football dans une cour d’école, un coup de pied malencontreux lui perfore l’intestin. Il reste alors «entre la vie et la mort» quelques semaines dans un hôpital de Thionville (Moselle). Il y voit pour la première fois des chirurgiens et décide d’en épouser la profession. Il fait ensuite ses études à Strasbourg, où il côtoie Arsène Wenger, l’actuel entraîneur d’Arsenal «qui faisait ses études de sciences-éco à côté et est resté un “super-pote”». Installé en Alsace, le grand tournant de sa carrière se produit en 1978 quand le Racing Club de Strasbourg le contacte en tant que chirurgien consultant. Le bouche-à-oreille entre les joueurs professionnels d’un club à l’autre a fait le reste. Le cartilage, l’avenir En 1981, c’est Marius Trésor qui l’appelle. Le joueur des Girondins ne joue pratiquement plus à l’époque, donné perdu pour le football. Opéré fin 1981 par le Pr Jaeger, Trésor remonte la pente et participe ensuite à l’épopée du Mondial 1982. «Je me souviens encore d’un ciseau horizontal extraordinaire qu’il a fait», savoure le chirurgien. «C’est ça ma récompense, ou quand je les vois déambuler dans les couloirs de l’hôpital après l’opération», explique-t-il. Depuis qu’il exerce, le Pr Jaeger a surtout constaté «une augmentation des charges de travail dans le football» entre championnat, Coupes, matches européens et sélections nationales. Il se réjouit en revanche des progrès accomplis en matière de chirurgie du muscle, du tendon et des ligaments croisés du genou. «Une intervention des croisés, il y a 20-25 ans, c’était la fin d’une carrière», se rappelle-t-il. Aujourd’hui, un joueur comme Cédric Mionnet a marqué un but pour son retour en D1, sept mois après son opération (Sedan-Paris-SG, 1-2, le 21 octobre). Pourtant le Pr Jaeger avait passé quatre heures en salle d’opération sur le genou «explosé» du Sedannais, selon son expression. «Mes successeurs, dans 20 ans, seront amenés à traiter le cartilage de façon courante. À mon avis, ce sera ça le progrès», prédit-il. Une avancée qui profitera aux sportifs et aux autres. Car le Pr Jaeger, qui s’occupe aussi de monsieur tout-le-monde, avoue avoir le même plaisir à voir un footballeur courir à nouveau qu’«un mécano qui redescend dans sa fosse avec un genou qui était “pété” six mois avant».
Le Pr Jean-Henri Jaeger, 57 ans, chef du service traumatologie du sport et chirurgie orthopédique aux hôpitaux universitaires de Strasbourg, s’est fait une spécialité des blessures – notamment aux genoux – dans le football de haut niveau, opérant les plus grands, de Marius Trésor à Zinédine Zidane. Aujourd’hui, la majorité des clubs de D1 français fait appel à ses services....