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Actualités - CHRONOLOGIES

THÉATRE - Un poème de Mohamed el-Abdallah mis en scène par Radwan Hamzé - « La mort de Don Quichotte », ce soir au Monnot

Oser s’attaquer aux chefs-d’œuvre littéraires pour les porter à la scène a toujours été une entreprise téméraire, voir «Don Quichottesque». Si Radwan Hamzé s’est permis une adaptation de plus (personnalisée certes et arabisée tant sur le plan de la forme que du fond), c’est qu’il a été bouleversé par le Don Quichotte de Mohamed el-Abdallah, un poème intitulé La mort de Don Quichotte tiré de son recueil Rasa’el el-Wehcha (correspondances nostalgiques). Souvenons-nous de l’histoire de Don Quichotte de Cervantes. Il était une fois le chevalier le plus courageux, qui n’hésitait pas à défendre le plus pauvre, le plus malheureux, le plus faible. Suivi de son écuyer servant, Sancho Pança, et chevauchant Rocinante, rien ne pouvait le retenir quand du fond du cœur, il se révoltait devant les injustices, et chargeait de toutes ses forces avec son épée rouillée, au nom de sa dulcinée, qu’il n’avait encore qu’entrevue dans son village. Le metteur en scène Radwan Hamzé n’a pas voulu faire un choix, privilégier l’impact visuel sur le verbe ou vice versa. Résultat : on a droit à une lecture en direct par l’auteur même du texte, Mohamed el-Abdallah. Et à une belle chorégraphie interprétée par six dulcinées. Une touche féminine au pouvoir adoucissant favorable et bienvenu dans ce genre de spectacle au verbe obscur qui frise la folie. Car «nous avons tous besoin de cette folie qui croise notre route, ébranlant nos certitudes, ouvrant une brèche sur tous les possibles». Ce Don Quichotte, ce Sancho Pança, c’est un peu toi, un peu moi... et finalement ils vivent en chacun de nous. L’intérêt d’en faire un spectacle aujourd’hui naît du choc de ce personnage Don Quichotte avec la société qui n’a pas tellement changé depuis le XVIe siècle ! Et, ne l’oublions surtout pas, Don Quichotte permet surtout à l’auteur de dire des vérités sociologiques, politiques et économiques sur le monde arabe aujourd’hui. Car ce chevalier combattant voit des fantômes partout. Son moulin à lui, c’est l’impérialisme. La dulcinée, pour laquelle il a dédié tous ses combats, c’est Beyrouth. Suivez son regard... Fiche technique Auteur : Mohamed el-Abdallah Scénographie et mise en scène : Radwan Hamza Chorégraphie : Silhouette Houdeib Assistante metteur en scène : Darine Hamzé Lumière : Dana Abou Jaoudé Musique et son : Bassel Kassem Direction théâtrale : Hussein Hallal Acteurs : Mahmoud Majed, Hicham Jaber, Fadi Sakr et Mohamed el-Abdallah. Danseuses : Silhouette Houdeib, Khouloud Yassine, Yara Abou Haïdar, Lilia Mezher, Joëlle Homsi et Dania el-Aridi. Voix de Dulcinéa : Julia Kassar.
Oser s’attaquer aux chefs-d’œuvre littéraires pour les porter à la scène a toujours été une entreprise téméraire, voir «Don Quichottesque». Si Radwan Hamzé s’est permis une adaptation de plus (personnalisée certes et arabisée tant sur le plan de la forme que du fond), c’est qu’il a été bouleversé par le Don Quichotte de Mohamed el-Abdallah, un poème intitulé...