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Actualités - CHRONOLOGIES

Réunion urgente de la Ligue dimanche au Caire - Les Arabes, inquiets, - veulent préserver le rôle d’Arafat

Inquiets et désarmés face à l’aggravation dramatique du conflit israélo-palestinien, les pays arabes attendent des États-Unis qu’ils préservent le rôle politique de Yasser Arafat, dont la disparition entraînerait selon eux la région dans l’inconnu. Le roi Abdallah II de Jordanie, en sa qualité de président en exercice de la Ligue arabe, a convoqué pour dimanche une réunion urgente du comité de suivi de la Ligue après les opérations israéliennes d’envergure lancées depuis lundi contre l’Autorité palestinienne de M. Arafat. Alors que les États-Unis accentuent les pressions sur M. Arafat et lui ont demandé, par la bouche du secrétaire d’État Colin Powell, de «faire beaucoup plus» pour juguler la violence, les Arabes continuent à s’en remettre aux efforts américains pour stabiliser la situation et ouvrir la voie à un règlement négocié du conflit israélo-palestinien. Abdallah II a souligné lors de ses contacts avec les dirigeants arabes la nécessité de coopérer avec les efforts américains et européens pour rétablir la paix au Proche-Orient, a déclaré le ministre jordanien des Affaires étrangères, Abdel Ilah al-Khatib. Les pays arabes demandent régulièrement aux États-Unis de faire de la recherche de la paix au Proche-Orient leur priorité. Ils redoutent maintenant que le Premier ministre israélien Ariel Sharon décide d’en finir avec M. Arafat, les mettant ainsi dans une situation encore plus délicate. « Arafat n’est pas irremplaçable » Un haut responsable israélien qui accompagnait ce week-end M. Sharon à Washington a affirmé dimanche que «Arafat n’est pas irremplaçable». Le gouvernement jordanien a mis en garde «contre toute atteinte à Yasser Arafat, car l’alternative serait une explosion généralisée qui dépasserait les frontières palestiniennes et toute la région». «Les opérations militaires israéliennes lancées lundi et mardi sont plus qu’un avertissement à Arafat, c’est l’exécution d’un plan établi par Sharon pour changer totalement la scène politique au Proche-Orient et se débarrasser d’Arafat», estime un journaliste égyptien proche du président Hosni Moubarak. «Sharon pense que l’expulsion d’Arafat entraînera un affaiblissement des Palestiniens et une dispersion de leurs rangs, et estime possible de trouver un successeur à Arafat qui accepterait des concessions que ce dernier refuse», déclare Makram Mohammed Ahmed, rédacteur en chef de l’hebdomadaire al-Moussawar. «Or, il se trompe, car d’une part aucun Palestinien ne prendrait ce risque, et d’autre part une disparition d’Arafat de la scène politique plongerait l’ensemble de la région dans l’inconnu», affirme-t-il. Une expulsion de M. Arafat par Israël «ébranlerait le Proche-Orient et provoquerait des remous, surtout dans les pays modérés qui ont fait le pari de la paix avec Israël, et dont les opinions publiques manifestent de plus en plus leur colère vis-à-vis de l’État hébreu», dit-il. Selon un diplomate arabe en poste au Caire, «plusieurs pays arabes ont fait pression ces derniers mois sur M. Arafat pour qu’il arrête l’intifada, faisant valoir que la poursuite du soulèvement aurait des conséquences négatives sur la stabilité de leur pays». Après les attentats antiaméricains du 11 septembre, «l’Arabie séoudite, soumise à des pressions américaines, a menacé lors d’une récente réunion de la Ligue arabe de couper les aides financières à l’Autorité palestinienne si M. Arafat ne s’efforçait pas de rétablir le calme», a confié un autre diplomate arabe.
Inquiets et désarmés face à l’aggravation dramatique du conflit israélo-palestinien, les pays arabes attendent des États-Unis qu’ils préservent le rôle politique de Yasser Arafat, dont la disparition entraînerait selon eux la région dans l’inconnu. Le roi Abdallah II de Jordanie, en sa qualité de président en exercice de la Ligue arabe, a convoqué pour dimanche une...