CONCERT - Au Goethe Institut – Manara - Piano à deux : talents en herbe

Ils ont en commun l’amour et la passion de la musique découverte dès la prime enfance. Jeunes musiciens, Zeina Abou Chacra et Georges Daccache, tout en offrant aux mélomanes un récital de piano au programme riche, varié et intéressant, n’en continuent pas moins de faire le plus sérieusement du monde leur gamme en préparant leurs diplômes à l’Usek. Présentés conjointement par le Goethe Institut et la faculté de musique de l’Usek, les deux pianistes ont inclus au menu proposé des œuvres de Bach, Czerny, Schubert, Brahms, Chopin, Liszt, Beethoven et Mozart. Pages pleines de sentiments et de mélodies oscillant entre rigueur classique et épanchements romantiques. Ouverture avec un prélude et fugue N°20 de J-S Bach interprété par Georges Daccache. Une partition des plus lumineuses et des mieux «architecturées» du Kantor avec des déferlements et de grandes arches sonores qui font vibrer le clavier. L’étude d’octaves op 553 N°6 de Czerny, grand pédagogue du répertoire pianistique, a pris le relais dans une périlleuse et redoutable célérité. Interprété par Zeina Abou Chacra, l’«impromptu» N° 1 de Schubert a fait résonner les originales recherches sonores du compositeur de La truite. Prolongements des accents romantiques, dans des tons à la fois graves et tendres, de Brahms avec la Rhapsodie op 79 N° 9. Retour à Georges Daccache, très inspiré, qui fit planer une atmosphère de mélancolie et de rêverie bien «chopinienne» sur l’auditoire avec une «étude» op 10 N° 9 et la fantaisie-impromptu op 66 toute en volutes tournoyantes du voyageur polonais. Grâce du chant du «rossignol» à travers cette narration de Liszt aux triolets d’une légèreté de plume et d’une singulière éloquence. Impétueuse et habitée d’un esprit de «tempête» est cette sonate op 31 N°2 de Beethoven, alliant avec fougue chromatisme enfiévré et rythme accéléré. Pour terminer, le premier mouvement d’Eine kleine nacht musik du divin Mozart, transcrit pour piano à quatre mains. Brillante, enjouée, d’une vivacité à mettre du baume au cœur, cette œuvre d’une éternelle jeunesse a jeté une note d’euphorie sur un public conquis et des interprètes qui ont triomphé, pour leur premier concert public, avec émotion et courage, du trac et des bavures des pianistes en herbe.