Bis repetita -

Une fois de plus, c’est l’histoire qui bégaie. Y a encore une dizaine d’années, les Occidentaux, Américains en tête, nous racontaient que l’armée irakienne était la quatrième au monde. On l’a vu, bouffi ! L’opération au sol avait à peine commencé que les Irakiens détalaient fusils en berne et orteils au vent… Y avait pas de raisons que le scénario afghan soit différent, avec des talibans qui ont déguerpi en se prenant la barbe dans les pieds. Dans ces contrées, c’est connu, plus on est fanatique, plus on galope. Alors forcément, c’est trop facile après coup de prétendre que l’avance des clodos de l’Alliance du Nord avait pris le monde par surprise. En fait, la vraie surprise aurait été que, chemin faisant, ces derniers n’égorgent pas leurs prisonniers et quelques civils en passant, comme qui dirait pour se faire la main. Suffit de voir à l’œuvre le général Abdul-Rashid Dostam et son fameux casse-noisettes… Ce type a tellement retourné sa veste depuis l’époque des Soviétiques, qu’il est évident que c’est sa tête ronde qui permet à sa pensée de changer aussi facilement de direction. Entre-temps, les Américains et l’Onu halètent pour mettre sur pied une carcasse de pouvoir collégial, dont les candidats à ce stade ne sont d’accord que sur un point : voilées ou grillagées, les femmes sont exclues d’avance du futur gouvernement. Quant à Oussama Ben Lala et son copain Omar, ils doivent se sentir bien seuls au fond de leur grotte schlinguant le beurre de cacahuètes grillé. Faut dire que dès le départ, y avait comme un petit crottin dans le consommé : leurs étudiants barbus ont raté leur examen de «théologie», et le jihad, les Arabes s’en battent l’œil. Au point où ils en sont, les deux schizophrènes aux abois pourraient peut-être avoir l’idée de se flinguer. Trop facile aussi : mourir pour ses idées ne prouve pas qu’elles soient bonnes.