Consommation - Fleyhane appelle à la modération des prix pour ramadan

Le ministre de l’Économie et du Commerce, Bassel Fleyhane, a appelé hier les commerçants à faire preuve de modération pour éviter une flambée des prix au début du mois de ramadan, qui est traditionnellement marqué par une forte augmentation de la consommation. «Je demande votre coopération pour éviter que se renouvelle l’inflation enregistrée l’année dernière au début du mois du jeûne afin de préserver l’intérêt des consommateurs en cette période de difficultés socio-économiques», a déclaré le ministre lors d’une réunion avec des représentants syndicaux du secteur commercial. Il a ajouté qu’ayant noté une hausse des prix sur les fruits et les légumes, il a convoqué la réunion au ministère en guise d’avertissement. Le ministère des Finances est doté d’un bureau qui étudie les prix sur le marché et publie régulièrement des indices afin de signaler les points de vente les moins chers ainsi que l’évolution des prix des biens qui constituent le panier de la ménagère. Des équipes seront mobilisées au cours du mois de ramadan pour renforcer la surveillance des prix et signaler le cas échéant les maillons de la chaîne responsables de l’augmentation des prix. «Nous n’avons bien entendu aucun moyen coercitif. Il ne s’agit pas pour le ministère de fixer les prix. Nous sommes dans un régime libre, mais il est important de repérer comment évoluent les prix», a expliqué le ministre. Pour leur part, responsables syndicaux et dirigeants de supermarchés ont manifesté leur volonté de coopérer avec le ministère. Chawki Bou Khalil, président du syndicat des supermarchés, a par exemple déclaré que plusieurs enseignes avaient d’ores et déjà affiché leurs prix au cours de campagnes promotionnelles. Michel Abché, président de Monoprix, a notamment montré une publicité dans laquelle il annonce des prix fixes pour une série de produits de base. Il ressort toutefois de la réunion organisée au ministère en présence de la presse que la concurrence est le seul frein véritable à l’augmentation des prix. En période de récession, les commerçants, et en particulier les grandes enseignes, sont obligés de rivaliser d’efforts pour attirer et conserver les clients. C’est pourquoi la plupart des participants se sont accordés pour dire que l’inflation attendue cette année au début du mois du jeûne musulman sera probablement inférieure à celle des années précédentes. «Nous sommes obligés de faire des offres tout au long de l’année pour attirer les consommateurs ; la marge à la hausse est limitée», a notamment expliqué l’un des syndicalistes. Le ministère de l’Économie et du Commerce a récemment libéralisé le système des promotions, autorisant les commerçants à baisser leurs prix à n’importe quel moment de l’année, sans forcément attendre les périodes officielles des soldes.