COLLOQUE - Plus de 350 partenaires ont répondu à l’invitation de la LAES - Une charte pour la formation des enseignants dans le monde arabe

La formation des enseignants dans le monde arabe constitue le thème du colloque organisé par l’Association libanaise pour les sciences de l’éducation (LAES) qui se déroulera demain, vendredi, et après-demain, samedi, à l’hôtel Holliday Inn, rue de Verdun. Un colloque qui verra la participation du ministre de l’Éducation, Abdel-Rahim Mrad, et qui réunira les sommités du monde éducatif libanais et arabe. Plus de 350 participants de Jordanie, d’Égypte, de Syrie, du Koweit, d’Arabie séoudite, des Émirats arabes unis, d’Irak, etc. feront le point sur la formation des enseignants et débattront d’une charte qui leur sera proposée, afin de parvenir à fixer des normes relatives à la formation des enseignants dans l’ensemble du monde arabe, adaptées aux recommandations internationales. Coordinatrice au sein du comité d’organisation, Nada Moghaïzel Nasr explique la finalité de ce colloque qui est d’améliorer la pratique et le niveau de l’enseignement dans les pays arabes. «Car, dit-elle, nous sommes conscients du rôle déterminant de l’enseignement dans le processus d’apprentissage. Cette amélioration passe nécessairement par la formation adéquate des enseignants. Et c’est en fonction de cette finalité que trois objectifs seront fixés au cours des deux journées du colloque», note-t-elle. Une première étape consistera à étudier et à évaluer les approches de la formation et de la pratique de l’enseignement dans les différents pays arabes, en comparaison avec les orientations mondiales et les recommandations internationales spécifiques au XXIe siècle. Cette évaluation mènera, dans une seconde étape, à l’élaboration d’une charte panarabe qui établira des normes régissant la formation des enseignants. Le dernier objectif est de veiller à la bonne application de cette charte. Son application consistera à former un réseau d’échange autour des problèmes et des projets de formation des enseignants dans les pays arabes. Adapter les pratiques pédagogiques aux normes fixées par la charte Le colloque groupera les deux grands secteurs éducatifs public et privé, mais aussi et surtout, plus de 350 partenaires du monde pédagogique arabe, dans toute sa diversité, remarque Mme Moghaïzel Nasr. Doyens des facultés de pédagogie, inspecteurs et conseillers en éducation, représentants des ministères d’éducation, experts et spécialistes, directeurs d’établissements, coordinateurs de disciplines d’enseignement et représentants de syndicats d’enseignants ont répondu à l’appel. Certes, malgré la démocratisation de l’enseignement dans le monde arabe, les différences restent énormes, d’un pays à un autre, d’un système à un autre, tant au niveau des compétences, que des mécanismes mis en place pour améliorer les pratiques éducatives, mais aussi des problématiques. «Dans la société du savoir, l’enseignement ne cesse d’évoluer et d’exiger l’acquisition continue de nouvelles compétences», constate la coordinatrice. C’est la raison pour laquelle chaque pays devra adapter ses pratiques pédagogiques aux normes fixées par la charte, tout en tenant compte de son propre environnement. «Une réflexion commune est indispensable, conclut Nada Moghaïzel Nasr, à l’heure où les politiques d’enseignement et de formation d’enseignants sont éparses, dans l’ensemble du monde arabe. Nous sommes encore loin d’appliquer les recommandations internationales en matière d’éducation, déplore-t-elle, et nous ne pouvons imposer ces normes et spécifications à nos partenaires. Mais nous pouvons cependant proposer la charte, qui constituera une référence commune et internationale à laquelle le monde arabe adaptera sa politique de formation pédagogique».