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Actualités - CHRONOLOGIES

Diplomatie - Le Liban dédramatise les avertissements US et parle de « concertations » - Washington fait pression - pour ramener le calme à la frontière

Parallèlement à leur tentative d’imposer au Premier ministre israélien Ariel Sharon de retirer ses troupes des territoires palestiniens autonomes, les États-Unis ont multiplié les pressions sur le Liban, et indirectement sur la Syrie, pour obtenir le calme à la frontière avec Israël, observaient des diplomates hier à Beyrouth. Les autorités libanaises ont, de leur côté, cherché à dédramatiser les avertissements américains, préférant parler de «concertations» entre les deux pays. Le président de la République, Émile Lahoud, a, pour sa part, assuré que le Liban ne pouvait accepter que quiconque le menace. Quant au président américain George W. Bush, il a adressé hier des messages à M. Lahoud et au Premier ministre, Rafic Hariri, demandant le soutien de Beyrouth dans la lutte antiterroriste (voir encadrés). Washington, via son ambassade, a informé mardi soir le gouvernement libanais qu’il «ne pourrait pas continuer à retenir Israël si les attaques et les violations de la ligne bleue (tracée par l’Onu entre le Liban et Israël durant l’été 2000) se poursuivaient ni l’empêcher de mener des actions (militaires)», selon une source libanaise informée. Quelques heures après la mise en garde américaine, sept avions israéliens ont, dans la nuit de mardi à mercredi, survolé le Liban sans le bombarder, en frôlant la frontière syrienne, un événement inhabituel et lourd de menaces. Lundi, le Hezbollah avait bombardé des positions de l’armée israélienne dans le secteur des fermes de Chebaa. La riposte de l’aviation et de l’artillerie israéliennes avait été immédiate, mais limitée à la zone frontalière. Le chef d’état-major adjoint israélien, le général Moshé Yaalon, avait estimé dimanche qu’il existait un «risque de guerre totale» entre Israël et la Syrie. «Les Américains ont attiré l’attention du Liban sur les derniers événements au Sud, qu’ils jugent inopportuns en raison de la tension internationale», a-t-on ajouté de source libanaise, «d’autant qu’au même moment Washington fait pression sur (le Premier ministre israélien Ariel) Sharon pour qu’Israël retire ses troupes des territoires autonomes palestiniens». Selon un diplomate occidental à Beyrouth, «les États-Unis mettent ainsi tout leur poids dans la balance pour ramener le calme dans la région, y compris à la frontière libano-israélienne». L’ambassadeur des États-Unis à Beyrouth, Vincent Battle, qui a eu un entretien hier avec le président Lahoud, n’a fait aucune déclaration. Les autorités libanaises ont toutefois cherché à minimiser les avertissements américains. Outre le chef de l’État, le ministre des Affaires étrangères Mahmoud Hammoud a considéré qu’il serait «faux de dire que le Liban a reçu une mise en garde de la part des États-Unis». Selon lui, «les contacts entre Washington et Beyrouth peuvent être qualifiés de concertations» pour désamorcer la tension dans le Sud du pays. Un autre diplomate occidental, sous couvert de l’anonymat, a déclaré à l’AFP que «la question de l’heure (était) de savoir si les Américains, en multipliant les pressions sur les États de la région, veulent seulement se ménager une trêve pendant leurs opérations en Afghanistan ou s’ils ont pris la décision majeure de parvenir à une solution de paix globale au Proche-Orient». «Sans cette solution globale, qui passe entre autres à leurs yeux par des concessions israéliennes, il serait illusoire de croire que Beyrouth et Damas seront longtemps sensibles aux avertissements américains», a-t-il estimé. Mardi soir, s’exprimant à l’occasion de la clôture des assises de l’Union de la presse francophone (UIJPLF), M. Hariri avait qualifié d’incompréhensible l’incapacité des États-Unis à imposer à Ariel Sharon le retrait de ses troupes des zones autonomes palestiniennes. Le Premier ministre avait indiqué que ni lui «ni aucune personne sensée dans le monde arabe ou même en Europe ne peuvent comprendre comment les États-Unis, qui sont arrivés à mobiliser une campagne internationale contre le terrorisme, sont incapables de faire pression contre une seule personne, en l’occurence M. Sharon».
Parallèlement à leur tentative d’imposer au Premier ministre israélien Ariel Sharon de retirer ses troupes des territoires palestiniens autonomes, les États-Unis ont multiplié les pressions sur le Liban, et indirectement sur la Syrie, pour obtenir le calme à la frontière avec Israël, observaient des diplomates hier à Beyrouth. Les autorités libanaises ont, de leur côté,...