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Actualités - BIOGRAPHIES

PORTRAIT D’ARTISTE - Ses œuvres récentes sont exposées au « Circus » jusqu’au 15 novembre - Murielle Rohban : Peintures-sculptures en hommage au Liban

Française mariée à un Libanais, mère d’un petit garçon, Murielle Rohban vit au Liban depuis quatre ans. Professeur d’arts plastiques au Lycée Nahr Ibrahim, secteur primaire, elle consacre le reste de son temps à la peinture. Après avoir exposé, une première fois, des peintures sur manuscrits, elle présente aujourd’hui ses œuvres récentes au Circus, rue Monnot, jusqu’au 15 novembre. Des peintures-sculptures en bois, très symboliques, aux couleurs vives. Rencontre avec une personne optimiste, positive et heureuse. Le Liban est un pays que Murielle Rohban aime beaucoup et où elle est heureuse de vivre. Ici, elle peut enfin se consacrer entièrement à la peinture, un hobby passion qu’elle a toujours exercé parallèlement à son métier. «J’ai toujours voulu faire une école de beaux-arts, mais mes parents m’ont conseillé de faire d’abord un métier qui puisse “nourrir son homme”. Comme j’aimais m’occuper des autres et que j’étais toujours très proche des gens, j’ai donc choisi de faire des études médicales», raconte-t-elle. Elle décroche un diplôme d’infirmière en France, puis un autre d’assistante de recherche clinique. Et pendant 10 ans, elle travaille en cancérologie, auprès d’enfants et de malades au stade terminal. «Mais en parallèle, j’étais inscrite dans des ateliers de peinture, j’allais aux Beaux-Arts à Lille, etc. Bref, je n’ai jamais abandonné la peinture». Murielle Rohban a exposé une première fois son travail au Liban dans le cadre de «Beirut Antiques Fair», à l’hôtel Phoenicia. «J’avais mis en valeur d’anciens manuscrits, début XVIIIe-XIXe, en y apposant des pastels», indique-t-elle. Mais pour sa deuxième exposition, elle décide de faire quelque chose de très oriental, en guise d’hommage au Liban. Et passe de la peinture sur manuscrits à la peinture-sculpture sur bois. Au Circus, on peut voir actuellement une vingtaine de tableaux en bois aux couleurs vives. Des œuvres «très chaleureux, comme le soleil du Liban», où l’on retrouve plusieurs signes et symboles bien de chez nous : une silhouette phénicienne, une jarre, des lettres de l’alphabet d’Ougarit, une arcade, des motifs ornementaux orientaux et même... un billet de banque. L’artiste s’est inspirée, entre autres, de Byblos, une de ses villes préférées, où elle se promène souvent en rentrant du boulot. Elle s’est également appuyée sur des recherches faites pour bien s’imprégner de la culture orientale. «Je voulais quelque chose qui fasse rêver, qui donne un aspect positif du pays», affirme-t-elle. Une identité libanaise Côté matériel, elle utilise de vieilles fenêtres trouvées dans des villages, ainsi que des morceaux de bois. «J’ai toujours été fascinée par les vendeurs ambulants et leurs charrettes en bois dont les couleurs ont été délavées par le soleil, explique-t-elle. Le bois de certaines de ces charrettes est parfois très travaillé, et j’ai eu l’idée de l’inclure dans mon travail. Ainsi, je parlerai du Liban avec un matériau bien libanais». Sur ces tableaux en bois, à deux dimensions, ces morceaux de charrettes sont souvent agencés de manière à former des arcades, ou des fenêtres. «Les arcades peuvent rappeler les entrées d’églises ou de mosquées», note l’artiste qui a voulu retranscrire dans ses œuvres le caractère multiconfessionnel du Liban. Et laisser des traces du passé ; «retrouver une identité libanaise». Quant aux fenêtres, «elles sont une ouverture sur tous les rêves que l’on peut avoir». Et aussi, symbole d’évasion, d’élévation, de spiritualité. Les tableaux en bois de Rohban chantent également la beauté de l’architecture orientale. «Au Liban, il y a une magnifique architecture du passé qu’il ne faudrait perdre à aucun prix. J’ai voulu la traduire en peinture, car je trouve qu’il est dommage qu’elle fasse seulement l’objet de livres et d’albums». Pâte, pigments, couleurs gaies et éclatantes... «Je voulais que cet hommage au Liban soit fort, très dynamique, pas en demi-mesure», insiste Murielle Rohban, qui connaît déjà le thème de sa prochaine exposition. «Je veux poursuivre cette idée de la Phénicie libanaise et du rêve oriental, parce que je m’y sens très bien. C’est un vrai plaisir, une passion, et je voudrais réaliser encore quelques tableaux dans cette collection, assouvir cette envie tant que je suis au Liban, poursuit-elle. Je trouve que c’est dommage de venir dans un pays, prendre et s’en aller, sans rien donner en retour. Personnellement, je suis très heureuse ici et j’ai voulu le montrer par mon travail. C’est comme un cadeau que je fais en retour, en hommage au Liban».
Française mariée à un Libanais, mère d’un petit garçon, Murielle Rohban vit au Liban depuis quatre ans. Professeur d’arts plastiques au Lycée Nahr Ibrahim, secteur primaire, elle consacre le reste de son temps à la peinture. Après avoir exposé, une première fois, des peintures sur manuscrits, elle présente aujourd’hui ses œuvres récentes au Circus, rue Monnot,...