Baabda - Le conseil exécutif de la Ligue maronite reçu par le chef de l’État - Lahoud : L’unité des Libanais protège le pays

Le chef de l’État, le général Émile Lahoud, a souligné le rôle que la société civile peut jouer, en même temps que les partis, pour dynamiser la vie politique. Il a aussi insisté sur le fait que l’actualité internationale ne doit pas éclipser les dossiers internes, soulignant par ailleurs que l’unité des Libanais protège le pays. Le président, qui a reçu hier une délégation de la Ligue maronite conduite par son président Hareth Chéhab, a affirmé devant ses visiteurs que «les différentes organisations et institutions non gouvernementales peuvent jouer un rôle fondamental en participant avec les partis à la dynamisation de la vie politique, étant donné l’importance de leur présence au sein de la société civile». Il a aussi mis l’accent sur «la nécessité d’appliquer la décentralisation administrative et de donner aux municipalités une plus grande marge d’action pour contribuer aux projets de développement et de redressement social». Le président a également appelé à «une participation élargie des Libanais au règlement de la crise économique par la présentation de propositions de solutions». «Il faut travailler ensemble pour protéger l’État fort, l’État des institutions, et une telle chose ne peut se réaliser que grâce à une participation nationale massive qui n’exclurait personne à l’exception de ceux qui veulent s’autoexclure de ce processus», a-t-il renchéri. Pour le général Lahoud, «il est indispensable d’accorder aux dossiers intérieurs et aux sujets qui intéressent la population, tels que la situation économique, (la réforme) de l’administration et l’Université libanaise, l’intérêt qu’ils méritent, tout en suivant l’actualité internationale». Le chef de l’État a affirmé dans ce cadre son souci de «tenir compte des critères de la compétence, de l’expérience et de la bonne conduite lors des nominations administratives qui se décideront loin de tout clientélisme ou de toute discrimination communautaire». «Le président de la République veille au respect de la Constitution. Il se doit d’être équitable par rapport à toutes les communautés, bien qu’il appartienne à la communauté maronite. Cela me pousse à affirmer encore une fois que je ne tolérerai pas la spoliation du droit de n’importe quelle communauté ou confession, conformément au document d’entente nationale et à la Constitution», a-t-il poursuivi. « Une immunité contre les secousses » S’adressant toujours à ses visiteurs, le général Lahoud a considéré que «l’unité des rangs des Libanais, qui a permis la libération du Liban-Sud et de la Békaa de l’occupation israélienne, protège aujourd’hui le Liban, autant que les options stratégiques de l’État et la stabilité sur le plan de la sécurité, des secousses constatées dans plusieurs pays, après les attentats du 11 septembre aux États-Unis». Le président a ensuite mis l’accent sur la constance de la politique libanaise qu’il a présentée comme étant un atout pour le pays : «La position du Liban par rapport aux développements qui se produisent depuis trois ans dans la région n’a pas changé. La politique stable que nous suivons a conféré au pays une immunité qui lui permet de faire face aux développements qui se succèdent sur le plan international. De plus, le règlement adopté par le Liban pour des questions liées au terrorisme est apprécié au niveau international». Le président et ses visiteurs ont passé en revue une série de questions politiques, économiques et sociales. La délégation de la Ligue maronite, note-t-on, était formée de MM. Hareth Chéhab, Antoine Barakat, François Daher, Georges Hayek, Khalil Karam, Khattar Chebli, Farid Khoury, Ramez Awad, Louis Kassis, Rachid Jalkh, Sami Abi Tayeh, Émile Abi Nader, Georges Rouhana et Samir Sarkis. Au début de l’entretien, M. Chéhab a mis l’accent sur l’attachement de la Ligue maronite à la présidence de la République, soulignant que l’organisme qu’il préside n’établit pas de distinction entre une région et une autre ou une communauté et une autre. «L’objectif de la Ligue est d’être autant que possible universelle au Liban et que son action s’inscrive dans le cadre de la mission authentique des maronites, fondée sur la consolidation de l’unité libanaise», a ajouté M. Chéhab en insistant sur «la consolidation de l’unité interne». À sa sortie du palais de Baabda, le président de la Ligue a affirmé avoir communiqué au chef de l’État «nos soucis concernant un certain nombre de questions nationales». Il a indiqué que le général Lahoud s’est montré rassurant en affirmant que les événements qui se succèdent à l’échelle internationale ne se répercuteront pas négativement sur le Liban, «surtout si l’action et le discours politique s’élèvent à un niveau correspondant à la gravité des développements» mondiaux. Plus tard dans la journée, le chef de l’État a reçu M. Fouad Boutros pour un entretien qui a porté sur l’actualité locale et internationale. Il a ensuite conféré avec l’ambassadeur du Liban en Grèce, William Habib, avec qui il a passé en revue les résultats de la visite qu’il a récemment effectuée à Athènes. Parmi les visiteurs du président, le directeur des services de renseignements, le brigadier Raymond Azar.