Liban-Sud - De Mistura critique l’attaque du Hezbollah et les survols israéliens - L’Onu invite les protagonistes - à s’abstenir de toute « provocation »

Les Nations unies ont pressé hier le Hezbollah et Israël de s’abstenir de toute «provocation» au Liban-Sud, au lendemain de l’attaque lancée par la formation intégriste contre des positions israéliennes dans le secteur occupé des fermes de Chebaa. L’Onu a également dénoncé la multiplication des survols israéliens du territoire libanais. Le représentant personnel du secrétaire général des Nations unies au Liban Staffan de Mistura a fait part de ces positions à l’issue d’un entretien au palais Bustros avec le ministre des Affaires étrangères Mahmoud Hammoud. «La journée d’hier (mercredi) ne fut pas bonne pour la ligne bleue», a commencé par dire M. de Mistura dans une déclaration à la presse. «Tout au long de la journée, l’aviation israélienne a effectué douze survols, transgressant la ligne bleue. Certains de ces survols ont été effectués en profondeur au-dessus du territoire libanais et des bangs supersoniques se sont produits au-dessus de Beyrouth et de Tripoli», a-t-il noté. «En fin d’après-midi, le Hezbollah a lancé une attaque à travers la ligne bleue contre deux positions fixes de l’armée israélienne dans le secteur des fermes de Chebaa. L’attaque était massive et s’est déroulée à l’artillerie, au mortier, au missile et à la roquette. En représailles, l’armée israélienne a bombardé la région libanaise d’où l’attaque avait été lancée», a-t-il ajouté. «Le respect de la ligne bleue est une garantie pour la stabilité de la région. Voilà pourquoi le Conseil de sécurité a appelé à plusieurs reprises les protagonistes à s’abstenir de toute violation de cette ligne», a souligné le représentant de Kofi Annan. «Mais hier, la ligne bleue a été bruyamment et violemment transgressée. Fort heureusement, il n’y a pas eu de victimes, ni civiles ni militaires», a-t-il relevé. «Nous sommes conscients du fait que le gouvernement libanais a émis des réserves sur le statut des fermes de Chebaa, comme cela a été signalé dans le rapport du Conseil de sécurité sur la Finul. Mais le Conseil de sécurité a été très clair dans sa position à ce sujet. Il considère de telles actions (les attaques du Hezbollah) dans les fermes de Chebaa comme des violations de la ligne bleue», a-t-il ajouté. «D’autre part, a-t-il poursuivi, il est parfaitement clair que le moment est très mal choisi pour de telles actions qui ne font qu’accroître la tension dans la région». «Le fait qu’il n’y ait pas eu de victimes et que l’attaque et la riposte se sont confinées au secteur des fermes de Chebaa devrait aider à circonscrire l’incident et éviter toute escalade», a-t-il souligné. «Les Nations unies appellent toutes les parties à éviter toute provocation, à faire preuve de retenue et à respecter la ligne bleue», a conclu M. de Mistura. Pour sa part, M. Hammoud a estimé, lors de l’entretien avec M. de Mistura, que les Nations unies avaient «la responsabilité d’œuvrer à faire cesser les provocations et les violations israéliennes». Le ministre des Affaires étrangères a aussi souligné que l’Onu se devait de publier un communiqué «après chaque violation israélienne, ce qui se produit de façon quasi quotidienne». Pour ce qui est de l’attaque du Hezbollah dans les fermes de Chebaa, M. Hammoud a rappelé au représentant de l’Onu «le droit du Liban à œuvrer par tous les moyens à parachever l’application de la résolution 425 du Conseil de sécurité en forçant Israël à se retirer des territoires qu’il continue d’occuper, et notamment les fermes de Chebaa». Le ministre a d’autre part évoqué avec M. de Mistura la question des eaux du Wazzani. Il lui a indiqué que l’État hébreu «tente de voler les eaux du Wazzani en installant des canalisations à partir d’un réservoir situé au sud du village de Ghajar en direction des territoires occupés», et a demandé que l’Onu fasse le nécessaire pour y mettre un terme. Nouveaux survols Des chasseurs-bombardiers israéliens ont à nouveau violé hier l’espace aérien du Liban, pour le quatrième jour consécutif. Les appareils ont survolé à haute altitude la région frontalière. Cette fois, le Hezbollah n’a pas fait usage de sa DCA, contrairement à ce qui s’était passé les trois jours précédents.