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Actualités - ANALYSES

Beyrouth prône une position arabe unifiée, en concertation avec l’Europe et l’Asie

À Beyrouth, des sources diplomatiques estiment qu’à défaut d’un sommet, les Arabes devraient multiplier les concertations entre eux comme avec l’Europe ou encore avec d’autres pays asiatiques concernés. Pour une réponse unifiée à la demande américaine de coalition antiterrorisme. Ce qui signifie qu’il faut avant tout s’entendre sur une définition commune du terrorisme. Un problème de coordination, rappellent ces sources, qui ne s’était pas posé lors de la guerre du Golfe. À l’époque, l’objectif était clair : bouter les Irakiens hors du Koweït. Aujourd’hui, l’ennemi n’est pas identifié avec précision. Il faut savoir quelles sont les organisations que les États-Unis considèrent comme terroristes. Et si elles sont les seules à opérer de la sorte. Et d’ajouter que faute d’un accord sur la portée réelle du combat sous la bannière étoilée, beaucoup de pays arabes, ou autres, pourraient connaître des troubles intérieurs. Surtout s’ils sont soupçonnés d’héberger, d’aider les terroristes tels que l’entend Washington ou de fermer les yeux sur leurs activités. Qui peuvent en réalité être, dans des cas déterminés, légitimes et représenter une ligne de résistance à l’occupation. Mais même dans les autres cas, moins justifiables, comme celui de Ben Laden, les régimes arabes ou autres peuvent difficilement ignorer les sentiments de leurs opinions publiques. Ou les fatwas de certains ulémas radicaux qui interdisent de coopérer avec les États-Unis et légitiment au contraire le jihad (guerre sainte) contre cette puissance. Ces personnalités diplomatiques soulignent ensuite qu’en tout état de cause, les Arabes doivent tenter, dans la défense de leurs intérêts communs, d’apporter une réponse unifiée aux sept demandes présentées par Washington. Pour clarifier de la sorte les conditions d’adhésion à un front potentiel contre le terrorisme. Dont, éventuellement, la mise de la coalition potentielle sous l’égide de l’Onu, la détermination exacte des cibles et le modus operandi d’ensemble. Selon les mêmes sources, le point le plus important pour les Arabes serait de rappeler en cette grave occasion qu’il faut réaliser au Moyen-Orient une paix globale équitable. Sans quoi cette résistance que les USA qualifient souvent de terroriste ne saurait cesser. Or, il paraît assez clair que cette association entre la nécessité de mettre un terme aux spoliations israéliennes et l’éradication du virus de la violence est rejetée par les États-Unis. Déjà il y a dix ans, le président Bush senior avait traité par le mépris l’équation proposée par Saddam Hussein : un retrait irakien du Koweït moyennant la restitution aux Palestiniens de la Cisjordanie comme de la bande de Gaza. Mais pour amadouer les Arabes et les mobiliser contre Bagdad, M. Bush père avait alors promis que la question palestinienne serait prioritairement à l’ordre du jour, après l’opération Tempête du désert. Effectivement, il avait ensuite convoqué la conférence de Madrid. Qui avait établi des principes justes pour un règlement au Moyen-Orient, en base de la paix contre la terre et de l’application des résolutions de l’Onu. Mais Israël a réussi à dénaturer et à court-circuiter le processus. En parvenant à isoler les protagonistes arabes par des traités séparés. Qu’il s’est ingénié ensuite à tronquer, comme en ce qui concerne les accords d’Oslo conclus avec les Palestiniens. Au bout du compte, il y a eu l’actuelle intifada. Qui s’est certes déclenchée à cause de la provocation de la visite de Sharon à l’esplanade de la Mosquée al-Aqsa. Mais le mouvement était en tout cas prévisible à la lumière de la politique de répression et d’hostilité à la paix d’Israël. Qui n’a pas pour autant obtenu de la sorte la sécurité qui l’obsède, bien au contraire. Sur ce plan, les mêmes sources diplomatiques notent à Beyrouth qu’Israël a tout de suite tenté de mettre à profit le choc de Manhattan pour intensifier ses opérations militaires contre l’Autorité palestinienne et l’intifada. Dont les forces sont présentées par les Israéliens comme «terroristes», pour porter l’Amérique à fermer les yeux sur les agressions perpétrées par son allié. Mais les personnalités citées estiment que l’Administration Bush ne sera pas dupe. Et tentera assez vite de calmer le jeu entre Israéliens et Arabes au Proche-Orient. Pour embrigader tout le monde dans son propre combat contre le terrorisme. Cette orientation, concluent les diplomates, doit inciter les Arabes à réclamer des États-Unis qu’ils se montrent conséquents avec eux-mêmes. En réactivant effectivement le processus de Madrid. Ce qui signifie aussi que l’option de résistance armée pour la récupération des territoires arabes occupés, ici ou là, devra céder la place aux négociations.
À Beyrouth, des sources diplomatiques estiment qu’à défaut d’un sommet, les Arabes devraient multiplier les concertations entre eux comme avec l’Europe ou encore avec d’autres pays asiatiques concernés. Pour une réponse unifiée à la demande américaine de coalition antiterrorisme. Ce qui signifie qu’il faut avant tout s’entendre sur une définition commune du...