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Actualités - CHRONOLOGIES

À Jezzine, de rudes batailles sur fond politique

Les élections municipales partielles dans le caza de Jezzine se sont caractérisées par de rudes batailles dans presque tous les villages. À part un incident qui a été rapporté à Kfarhouna dans l’après-midi et qui a requis l’intervention des Forces de sécurité intérieure, les élections se sont déroulées dans une atmosphère calme, malgré la tension des affrontements. Les taux d’affluence ont également varié dans les localités de Jezzine, mais étaient généralement importants. Le panachage semble avoir été pratiqué abondamment presque partout. À signaler la présence massive de l’armée devant tous les bureaux de vote et une absence notoire : les photos des candidats sur les murs… Par ailleurs, le spectre des prochaines législatives et du positionnement de chacun sur la scène locale a plané sur cette échéance, selon certains observateurs. Dans la ville de Jezzine, se sont opposées deux listes principales. L’une était soutenue par les députés Samir Azar et Antoine Khoury ainsi que par MM. Kamil Serhal et Maroun Kanaan. La seconde était appuyée par les deux anciens députés Edmond Rizk et Sleiman Kanaan ainsi que par M. Simon Karam, ancien ambassadeur. La lutte entre les deux listes cache-t-elle une confrontation entre une tendance loyaliste et une autre opposante comme l’ont décrite certains ? Cette théorie d’enjeu politique dépassant l’échéance municipale a été catégoriquement niée dans les milieux du député Azar et notamment par l’un des parrains de la liste, Kamil Serhal, alors que des sources de la seconde liste assurent, quant à elles, qu’elles représentent l’opposition. Jean Slim et Edmond Rizk, deux candidats sur la première liste, considèrent les affirmations de leurs rivaux comme «des manipulations électorales». «C’est parce que nous sommes soutenus par le député Azar, qui s’était présenté aux législatives sur la liste du président du Parlement Nabih Berry, qu’on parle d’intervention extérieure pour jouer sur les sentiments des Jezziniotes, mais cela est faux et n’a pas marché», disent-ils. Ce n’est pas le point de vue de Nabil Nassif, un candidat qui s’est retiré de la bataille mais continue d’appuyer certains membres de la seconde liste. «Nous œuvrons pour restituer à Jezzine son pouvoir de décision sur son propre sort, qui lui était retiré par certaines forces politiques», dit-il. Joseph Asmar, un candidat sur cette liste, confirme son appartenance à l’opposition. Quoi qu’il en soit, une atmosphère calme régnait hier sur les bureaux de vote de Jezzine. L’éventualité de panachage n’était pas exclue vu que les familles jezziniotes étaient représentées dans les deux regroupements. Kfarhouna présentait hier un autre paysage compliqué. Dans ce village mixte, les électeurs étaient invités à choisir sept candidats chiites et huit chrétiens. Or, vu la coalition Amal-Hezbollah, seuls sept candidats chiites se sont présentés et étaient élus d’office. La bataille se situait au niveau des candidats chrétiens, ce qui n’a pas empêché les deux grandes formations chiites de se mettre de la partie. Deux listes s’opposaient hier à Kfarhouna, la liste du Développement de Kfarhouna appuyée par le colonel Issam Haddad, et la liste de la Fidélité présidée par James Hindi. La bataille aurait eu un caractère familial si le Hezbollah n’avait soutenu la première et Amal la seconde. De l’aveu même de M. Hindi, «le panachage sévit et ce sera probablement l’électeur chiite qui tranchera». Pour sa part, Georges Haddad, tête de la liste du Développement, indique que «l’alliance avec le Hezbollah est stratégique et ancienne». À Aramta, un village chiite, Amal et Hezbollah avaient opté pour quatre candidats seulement (sur douze), alors que deux autres listes se sont formées, l’une soutenue par les partis et l’autre pas, entre lesquelles le véritable enjeu était familial : les grandes familles contre «les minorités», soit les petites familles. À Roum, c’est apparemment un conflit de générations qui a opposé deux listes, l’une présidée par Gergi Haddad (alias «Abou Hajaj»), président de municipalité depuis 38 ans, et l’autre, au nom évocateur de liste du Changement, présidée par Maroun Haddad. À Bkassine, une bataille à caractère familial a opposé deux listes, celle du Futur et celle du Développement. La journée électorale a connu une affluence importante dans une atmosphère joviale.
Les élections municipales partielles dans le caza de Jezzine se sont caractérisées par de rudes batailles dans presque tous les villages. À part un incident qui a été rapporté à Kfarhouna dans l’après-midi et qui a requis l’intervention des Forces de sécurité intérieure, les élections se sont déroulées dans une atmosphère calme, malgré la tension des affrontements....