Rencontre - Exposé du président du Conseil économique et social français, au Bristol - Pour seules armes : le dialogue et l’art du consensus

La visite de quarante-huit heures au Liban du président du Conseil économique et social français, M. Jacques Dermagne, avait pour objectif essentiel de soutenir l’action du jeune CES libanais et son président, M. Roger Nasnas. Après avoir rencontré les hauts responsables et avoir tenu des réunions de travail avec les membres du groupement libanais, le numéro six des institutions françaises a tenu une conférence hier à l’hôtel Bristol. Les grandes lignes de conduite du CES ont été évoquées à cette occasion. Dans son allocution, M. Roger Nasnas a rappelé les efforts de trente ans qu’il a fallu, pour qu’un conseil économique et social voit le jour au Liban. Remerciant chaleureusement le président de la République le général Émile Lahoud, l’orateur a insisté sur les efforts de son groupe pour obtenir un siège social et y créer un centre de documentations et d’études. «Ainsi, a t il déclaré, les huit comités créés pourront proposer des colloques sur différents thèmes avec la participation d’associations, de fédérations de la société civile et la coopération de comités et autres organisations internationales». M. Nasnas a expliqué : «Nous avons pris l’initiative de mettre en place la méthodologie scientifique à suivre pour les travaux et pour les fonctions du Conseil. Nous pouvons être fiers que nos travaux aillent de pair avec l’action du gouvernement». Par ailleurs, M. Nasnas a rappelé sa participation à de nombreuses sessions parlementaires, à l’initiative de M. Nabih Berry, président de l’Assemblée nationale. Il a aussi évoqué les échanges entre le CES du Liban et les Français, les Tunisiens et l’Union européenne et enfin, l’adhésion du CES libanais à l’Association internationale des conseils économiques et sociaux. Rappelant le rôle que pourrait jouer le CES, M. Nasnas a souligné que le Liban avait besoin de renforcer la confiance internationale au plan économique. «Cela dépend, a-t-il affirmé, de notre capacité à réaliser de grandes réformes. La participation de tous les acteurs de la vie économique est un atout». L’exposé de Jacques Dermagne Prenant la parole, M. Jacques Dermagne a rappelé que le Conseil français est le doyen des CES dans le monde. À ce titre, il est de son devoir de supporter, là où il faut, la naissance ou l’élan des jeunes conseils économiques et sociaux, qui sont de plus en plus nombreux. La conférence a été marquée par le témoignage de M. Dermagne à propos des principales actions qui ont forgé le CES français depuis 1946 et la raison pour laquelle cette action s’est étendue à d’autres pays, même si aux États-Unis, le principe d’un CES n’est pas encore admis. Le Conseil économique et social est au service du gouvernement ; il donne son avis sur tout projet de loi ou toute question de nature économique et sociale pour laquelle le pouvoir exécutif souhaite, avant d’agir, recueillir l’avis des responsables de la vie économique et sociale. M. Dermagne a déclaré : «J’ai le sentiment qu’une bonne part des grands changements, des grandes adaptations de notre société, au cours des cinquante dernières années, sont dus au travail de notre assemblée, qui tient près de vingt réunions chaque année». M. Dermagne a poursuivi : «A fortiori, dans un climat de mondialisation, il ne faut pas que le monde soit géré dans un climat d’instabilité et de désordre». Interrogé par L’Orient-Le Jour, le président du CES français a souligné l’utilité d’une telle organisation, dans le cadre de la reconstruction du Liban ; reconstruction qui ne doit pas être uniquement physique.