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Actualités - OPINIONS

Humour banane

C’est fou à quel rythme on change d’ambiance chez les agités du bocal : d’un côté, un pouvoir autiste qui gouverne par sursauts d’autorité, jonglant entre la parano de la sécurité et les rêveries de relance économique, de l’autre, une opposition gorgée de fantasmes scandinaves et qui, suivant les circonstances, lâche, lynche, lèche, puis relâche. Béchamel à la sulfure de matraque le mois dernier, puis petit répit d’une semaine, voilà maintenant qu’on barbote dans les méandres des soutanes hypertendues. Traité de graine de dictateur, l’Émile venait pourtant d’opérer un rétablissement spectaculaire et renvoyait ses détracteurs caqueter dans les filets. Misant dès le départ sur le bon cheval, il a récupéré toutes les prérogatives dont son prédécesseur, fermier de son état, avait été émasculé par le torchon collectif de Taëf. Ce mec a aujourd’hui plus de pouvoir que Camille Chamoun et Fouad Chéhab réunis. Saëb Salam doit sautiller dans sa tombe. Nabeuh, duc de Berry, s’était affiché, lui, pendant deux semaines aux abonnés absents. Normal, il attendait voir qui allait gagner. Maintenant que les jeux sont faits, il aurait pu prononcer une ou deux phrases subtiles pour ménager sa ménagerie des 128. Au lieu de quoi, il fait dans la grosse caisse, le Déshérité antédiluvien. Le premier vote du code de procédure pénale ? C’était pour rire. Lui voulait dès le départ léchouiller l’Émile, mais il avait la gorge sèche et ce n’est qu’au deuxième tour qu’il a récupéré sa salive. Ne reste plus que Rafic, dit Bibendum, dit aussi la Montgolfière. Lui, il a un contrat à exécuter : inventer un budget virtuel pour payer une dette bien réelle. Faudra aussi qu’il donne à brouter à tous les cire-pompes de l’Administration. Bref Bouboule n’a qu’une seule pensée : le pognon. Sauf que les banquiers et le FMI, qui lui cavalent derrière, pensent eux aussi au pognon… mais en y ajoutant en plus une date. Tout ça finalement pour te dire que tout va pour le mieux sous le cèdre branlant. Et que s’il suffit d’un oignon pour faire pleurer les gens, nous, au moins, avons inventé le fruit qui les fait rire : la banane… en république.
C’est fou à quel rythme on change d’ambiance chez les agités du bocal : d’un côté, un pouvoir autiste qui gouverne par sursauts d’autorité, jonglant entre la parano de la sécurité et les rêveries de relance économique, de l’autre, une opposition gorgée de fantasmes scandinaves et qui, suivant les circonstances, lâche, lynche, lèche, puis relâche. Béchamel à la...