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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Congrès - Le ministre Mrad a fait faux bond - Les écoles catholiques déterminées à poursuivre leur mission

La troisième et dernière journée du colloque des écoles catholiques s’est déroulée en l’absence du ministre de l’Éducation Abdel Rahim Mrad, dont la présence et l’intervention, une évaluation des nouveaux programmes et des examens officiels à la veille de la rentrée scolaire, étaient pourtant très attendues. Absence interprétée par certaines sources proches du colloque comme une prise de position à l’encontre de la communauté catholique, et donc de ses écoles, suite au virulent communiqué des évêques maronites de mercredi dernier. Le conseiller juridique du secrétariat général des écoles catholiques, M. Joseph Harb, a, dans un premier temps, présenté le projet de nouvelle loi relatif aux établissements scolaires, prévoyant notamment la baisse des cotisations à la Caisse nationale de sécurité sociale, les modalités des indemnités de fin de service, ainsi que des indemnités de déplacement des enseignants qui passeraient de 2 500 LL à 6 000 LL par jour. Il a, de même, annoncé le projet du ministère de l’Éducation de contrôler les listes de livres scolaires proposées par les écoles privées. Projet qui a suscité la réprobation générale et auquel les écoles catholiques entendent répondre par l’inertie, «une arme très puissante», selon les propos de Mgr Camille Zeidan. Le secrétaire général des écoles catholiques, Mgr Zeidan, a par la suite présenté les nouvelles réalisations pédagogiques, ajoutant que l’Unesco s’était chargée d’assurer le suivi de la réforme de l’enseignement, en fonction des visées stratégiques, dont notamment la collaboration entre les deux secteurs public et privé. Un comité de travail est d’ailleurs chargé d’évaluer les nouveaux programmes scolaires à travers les études sur le terrain et de proposer la meilleure stratégie d’application possible. «Car, déclare Mgr Zeidan, notre mission est de continuer à enseigner malgré les embûches. Nous assumons le mieux possible notre rôle d’éducateurs, mais nous refusons de nous immiscer dans les débats politiques», lance-t-il, faisant allusion à l’absence du ministre de l’Éducation. Et d’ajouter que la commission de travail a déjà entamé les travaux d’évaluation de chaque matière et qu’elle a remis un dossier détaillé au CRDP (Centre de recherche et de développement pédagogique), afin que celui-ci prenne les mesures nécessaires avant le début de l’année scolaire, tout en prenant en considération le nombre de jours d’école, mais aussi la conservation de l’ordre vertical et horizontal. À ce titre, la commission met en garde contre les mesures prises à la sauvette en fin d’année, comme l’annulation de matières ou de chapitres, sans prendre en considération le travail déjà entrepris dans les écoles privées ou même la finalité de ces chapitres éliminés. «Nous sommes conscients que la plupart des écoles publiques sont dans l’impossibilité d’enseigner les matières telles que la technologie, la troisième langue, l’informatique ou même le sport et l’art, explique le secrétaire général, mais il ne faut pas perdre de vue le but que s’est fixé la réforme de l’enseignement». Après avoir mis en garde contre la baisse de niveau des diplômes officiels vu la facilité de certaines épreuves, Mgr Zeidan conclut en donnant les statistiques de réussite des élèves des écoles catholiques aux examens officiels. Ainsi, 50 % des dix premiers aux épreuves du bac, toutes catégories confondues, sont élèves des écoles catholiques, alors que dans l’enseignement technique, ils occupent 16 premières places dans différentes spécialités. Au cours de la séance de clôture, le père Salim Daccache, recteur du collège Notre Dame de Jamhour, a présenté les recommandations adoptées au terme du colloque des écoles catholiques. Il a ainsi affirmé le principe qu’aucune éducation véritable ne peut se faire sans une éducation au dialogue entre chrétiens et musulmans, base de coexistence des deux communautés. Le père Daccache a ajouté que le dialogue entre chrétiens et musulmans d’une part et entre les cultures de l’autre est une nécessité, car il représente une porte ouverte vers une culture de dialogue. Il a prévenu, par la même occasion, contre le repli sur soi qui entraîne l’extrémisme et le refus de l’autre. Et d’ajouter que le reconstruction du Liban ne peut se faire uniquement au niveau de l’infrastructure et de l’économie, mais qu’elle doit surtout consister dans l’édification d’une mentalité et d’une culture libanaises susceptibles de faire de l’individu un citoyen modèle qui œuvre pour sa nation. Quant aux propositions, elles consistent dans des activités culturelles, sous le thème de dialogue des cultures, dans le perspective du prochain sommet de la francophonie, telles que des expositions, des rencontres, afin de mieux connaître les cultures étrangères mais aussi l’histoire, les traditions et la culture libanaises. Au niveau de l’enseignement et de l’application des programmes, les propositions visent l’enseignement de l’histoire. En effet, cette matière doit éveiller les élèves à la nécessité du dialogue national démocratique et à l’acceptation de l’autre dans ses différences. Des différences confessionnelles ou politiques qui ne doivent en aucun cas mener au refus de l’autre. Le recteur a finalement présenté les propositions religieuses et sociales, encourageant les échanges et les jumelages entre les élèves de différents secteurs et différentes communautés, afin de favoriser l’esprit de coexistence et de dialogue. Au terme du colloque, Mgr Zeidan a abordé l’épineuse question des conditions économiques des écoles catholiques. En effet, chaque année, le chiffre des scolarités impayées ne cesse d’augmenter, atteignant 41 milliards pour l’année 1999-2000, dans les seules écoles catholiques. Parallèlement, les demandes de réductions se font de plus en plus nombreuses. «Il n’existe pas de solution miracle à ce problème, déplore Mgr Zeidan. Chaque établissement doit assurer une gestion saine, tout en conservant sa mission chrétienne. Mais les choix sont parfois difficiles» Et d’ajouter que ce problème des scolarités impayées représente un grand danger pour l’avenir de l’enseignement privé et plus spécifiquement l’enseignement catholique, car de nombreux enfants quittent l’école privée pour se diriger vers l’école publique ou vers des écoles privées de second ordre, surtout dans l’enseignement secondaire. Tout en encourageant les directeurs des écoles catholiques à aider les élèves nécessiteux et à mener une gestion saine ou même une restructuration si cela est nécessaire, Mgr Zeidan conclut en disant que «l’école catholique est une exigence fondamentale au Liban pour l’éducation, mais aussi pour la survie chrétienne dans la région».
La troisième et dernière journée du colloque des écoles catholiques s’est déroulée en l’absence du ministre de l’Éducation Abdel Rahim Mrad, dont la présence et l’intervention, une évaluation des nouveaux programmes et des examens officiels à la veille de la rentrée scolaire, étaient pourtant très attendues. Absence interprétée par certaines sources proches du...