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Actualités - CHRONOLOGIES

FESTIVAL DE BYBLOS - Dernier rendez-vous de Mediterraneo 2001, ce soir ainsi que les 7 et 8 septembre - Nahawand et la « Compagnie Garcia Lorca » : vibrations sur cordes sensibles

Nahawand, la grande diva arabe des années 50, chantera ce soir, à Byblos, accompagnée par la compagnie espagnole de flamenco Garcia Lorca. Retour remarqué donc pour cette femme de près de 80 ans, qui revient sur la scène libanaise après 40 ans d’absence. Le visage marqué par la vie, les yeux brillants mais souvent un peu tristes, Nahawand garde une belle énergie, du souffle et une voix très riche et pleine de sentiments. Que Michel Éléftériadés a eu la folle idée de «marier» à une jeune équipe de gitans bourrés de talent. Le résultat est loin d’être triste ou banal… L’amour et la vie, passions et blessures, en chanson, danse et musique. Enfant, Nahawand s’enfuyait de chez elle pour aller chanter, en cachette de ses parents. La première fois qu’elle monte sur scène, au Grand Théâtre, elle a 14 ans. Elle se revoit, en chaussettes courtes, les cheveux tressés. «À cette occasion, on avait affiché une photo de moi sur la Place el-Borj. Je n’en revenais pas. Comme je n’habitais pas loin, j’ai fait l’aller-retour à pied je ne sais plus combien de fois pour aller m’admirer», raconte-t-elle dans un sourire. C’est à Alep qu’elle apprend le tarab, pur et authentique, si bien qu’on la surnomme «Malakét Halab» (la reine d’Alep). Et aujourd’hui encore, il existe à Alep une école en son nom. Après la Syrie, Bagdad, puis l’Égypte, Nahawand y tourne quatre films, dont un avec Faten Hamama. Elle lie une grande amitié avec Mohammed Abdel Wahab, Asmahane, Farid el-Atrache et d’autres grands de la chanson arabe. Tous composent des chansons pour elle. Dans tous les pays où elle va en tournée, Nahawand chante sa vie. «J’ai eu beaucoup de malheurs et de déceptions, et j’ai beaucoup souffert», dit-elle. Notamment à la suite de ses quatre mariages malheureux, qui la laissent profondément blessée et appauvrie. Dégoûtée, meurtrie, elle décide de partir pour les États-Unis, puis le Canada. Elle vivra ensuite de longues années au Brésil, puis en Argentine ainsi que dans d’autres pays d’Amérique latine. Le Liban, elle y retourne en 1992. Mais pas pour chanter. Jusqu’à ce que Michel Éléftériadés frappe à sa porte. À Byblos, elle interprétera quelques classiques du folklore arabe mais surtout du tarab. En plus de six chansons (en arabe) écrites et composées par Michel Éléftériades, dans le plus pur style flamenco dit «Canto Jondo». Une surprise, en français, est également prévue. Onze jeunes de Jerez La «Compagnie Garcia Lorca» de flamenco est composée de jeunes musiciens, danseurs et chanteurs originaires d’une même ville, Jerez della Frontera, fief du flamenco, à la frontière avec le Portugal. Onze artistes gitans, tous issus de familles où le flamenco est une sacro-sainte tradition, transmissible de génération en génération. Les onze musiciens ne se sont jamais retrouvés ensemble sur scène puisque «The Garcia Lorca Flamenco» a été créé rien que pour Mediterraneo 2001. «Mais nous nous entendons à merveille. Non seulement parce que nous sommes tous des artistes professionnels, mais parce que nous parlons le même langage du cœur et de l’âme», affirme José Galvez, 24 ans, star internationale du flamenco et «meneur» de la troupe. Lui a tout appris de ses parents, oncles et grands-parents, tous «dans» le flamenco. À 7 ans, il est déjà guitariste professionnel. Ce n’est qu’ensuite qu’on découvre son grand talent de chanteur et de danseur. Aujourd’hui, Galvez est avant tout chanteur, puis guitariste et enfin danseur. Il est aussi auteur compositeur. José Galvez a travaillé avec les plus grands artistes de flamenco, notamment Antonio Canalés et Joaquim Cortés. Il enregistre un premier disque, à 14 ans. Succès. Il part alors en tournée en Europe, pendant deux ans. Il enregistrera ensuite d’autres disques. Pour Galvez, «cette expérience avec Nahawand est très bonne. C’est une fusion réussie, où chaque partie est préservée, mais elle enrichit et se laisse enrichir par l’autre». Quant aux membres de la troupe flamenco Garcia Lorca, il est certain que «tous deviendront célèbres, dans un avenir plus ou moins proche». Autre star internationale, le guitariste Pedro Pimentel, étonnant, mais qu’on remarque tout de même moins que le danseur José de las Reyes, surnommé «le monstre du flamenco». Un artiste au look assez spécial, qui a beaucoup de caractère. Tout comme José Galvez, il a dansé avec de nombreuses grandes compagnies de flamenco. Il y a aussi Amara, danseuse, chanteuse et guitariste, au visage si expressif qu’il en est fascinant… Et puis tous les autres, non moins intéressants, à découvrir ce soir, demain et samedi, à Byblos.
Nahawand, la grande diva arabe des années 50, chantera ce soir, à Byblos, accompagnée par la compagnie espagnole de flamenco Garcia Lorca. Retour remarqué donc pour cette femme de près de 80 ans, qui revient sur la scène libanaise après 40 ans d’absence. Le visage marqué par la vie, les yeux brillants mais souvent un peu tristes, Nahawand garde une belle énergie, du souffle...