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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Conférence de presse - « Je rentrerais au Liban lorsque Hariri et Joumblatt viendront me voir à Paris », affirme l’ancien Premier ministre - Aoun : « Les rafles, l’œuvre des SR - et de la Sûreté générale à l’insu de Lahoud »

L’ancien Premier ministre, le général Michel Aoun, a affirmé hier dans une conférence de presse à Paris centrée sur les arrestations «arbitraires», «qui n’ont pas leur précédent depuis l’Indépendance», dans les rangs des Forces libanaises (FL), du Courant patriotique libre (CPL) et du Parti national libéral (PNL) – ceux qu’il appelle «le courant souverainiste indépendantiste» – que ces opérations ont été fomentées, au vu de ce qui a été rapporté par les sources occultes «habituelles», par «les services de renseignements militaires syriens et libanais et par la Sûreté générale libanaise». «Le président de la République et le commandant en chef de l’armée n’en ont pas été tenus informés, mais ils ont été obligés de couvrir ces opérations. Puis il y a eu la succession des prises de position improvisées et contradictoires du ministère de l’Intérieur, du ministère de la Défense et du Conseil central de sécurité, nourries ensuite par la position du président de la République syrienne Bachar el-Assad et appuyées par le ministre syrien de la Défense», a estimé le général Aoun. Selon lui, cela est une preuve certaine que «les institutions libanaises constituent une image virtuelle et que les autorités syriennes peuvent facilement renvoyer les responsables libanais à la maison sans que cela n’affecte pour autant l’expédition des affaires courantes». «Les ministres ont tous stigmatisé le crime qui a été commis et réclamé des sanctions contre les auteurs. Mais les conséquences des exactions se poursuivent jusqu’à présent, et les ministres n’ont toujours rien fait de concret pour résoudre le problème. Comme si le fait de condamner est suffisant, comme si l’on oublie que, derrière les crimes, il y a des criminels», a-t-il poursuivi. Pour le général Aoun, il est clair, désormais, que «le slogan de l’État de droit s’est effondré, et avec lui cette image virtuelle des institutions». «Les discussions au sein du Conseil des ministres ont révélé que le pouvoir au Liban s’est pratiquement militarisé, le discours de certains ministres ayant innové dans la pensée nazie. Les Libanais doivent comprendre que cette militarisation, c’est le maintien du Liban sous la férule des SR». Et Aoun d’ajouter «qu’Israël constitue aujourd’hui le fondement essentiel de l’occupation syrienne au Liban». «Il est vicieux d’utiliser ce prétexte pour faire taire ceux qui réclament le retrait de la Syrie. La présence syrienne est considérée par Israël comme un facteur de stabilité pour ses frontières au Nord», a-t-il ajouté. Selon Michel Aoun, «le Liban ne peut être gouverné ni par Damas, ni à partir de Beyrouth contre Damas, et il ne peut être non plus le clone de la Syrie». Réfutant une fois de plus l’idée selon laquelle «le salut du Liban est dans ce document imposé qu’est Taëf, un instrument qui a permis à la Syrie de mettre la main sur le Liban en échange de sa participation à la guerre du Golfe et à la Conférence de Madrid», il a une fois de plus mis en garde contre la «politique syrienne colonialiste au Liban». « Je rentre au Liban si… » Interrogé par les journalistes sur ses positions vis-à-vis du groupe de Kornet Chehwane et du patriarche maronite Nasrallah Sfeir, le général Aoun a répondu : «Nous et les FL, nous nous sommes retirés du groupe avant les derniers événements. Selon nous, Kornet Chehwane et le patriarche marginalisent le peuple libanais et l’empêchent de participer. À chaque fois que nous prenons l’initiative de manifester, le patriarche affirme qu’il est contre la violence, comme si le fait de manifester est un acte de violence. Il renforce ainsi la position du pouvoir. Les FL ont suivi les directives du patriarche et c’est pour cette raison qu’elles n’ont pas participé aux manifestations». Et d’ajouter : «Aucune libération n’est possible sans la participation du peuple libanais que les leaderships politiques libanais ont rendu amorphe et qui est perpétuellement dans l’attente». Il a cependant précisé qu’aucun conflit ne l’oppose à Kornet Chehwane et que le point de divergence se situe au niveau des moyens à employer : «Mon discours les englobe. Il ne peuvent me soutenir, mais moi je continue à les appuyer. En fait, je les couvre beaucoup plus qu’ils ne le font pour moi». Il a toutefois reproché au groupe d’avoir entrepris de rencontrer le président Lahoud alors que les exactions se poursuivent. Il s’est enfin demandé pourquoi ils avaient commencé à prendre leur distance de Toufic Hindi, en les appelant à le soutenir davantage. Il a par ailleurs critiqué le patriarche Sfeir, qui, au cours de ses six rencontres avec le chef de l’État, n’a pas une seule fois évoqué son dossier. «Ne suis-je pas un citoyen libanais ? Le patriarche est une référence spirituelle qui défend les droits de tous les Libanais. Pourquoi n’évoque-t-il jamais mon pseudo-dossier, qu’on maintient comme une épée de Damoclès au-dessus de ma tête depuis 12 ans», s’est-il demandé. Interrogé sur l’affaire Toufic Hindi et les accusations de collaboration avec Israël, l’ancien Premier ministre a affirmé : «Le CPL ne reconnaît aucune des enquêtes effectuées actuellement au ministère de la Défense. Ces enquêtes ont été utilisées pour gêner l’opposition. Ils ont introduit le facteur israélien pour empêcher les Libanais de bouger et les paralyser. Mais les SR n’inspirent pas confiance : ils ont à leur actif un crime imputé aux Forces libanaises et pour lequel Samir Geagea a été condamné par une justice sélective qui n’a son pareil nulle part ailleurs : l’affaire de l’église Notre-Dame de la Délivrance». «Maintenant, ils jugent préventivement les gens, c’est dire le gouffre dans lequel nous nous enfonçons», a-t-il ajouté. «Toufic Hindi a paru drogué sur la vidéocassette qu’on a vue. De toute façon, tous les prisonniers ont été menacés et avaient les yeux bandés quand ils ont signé leurs procès-verbaux. Hindi était venu me voir à Paris, et il ne vivait pas dans un climat israélien. D’ailleurs, le dernier des FL ne collaborerait plus avec Israël actuellement», a-t-il estimé. Répondant à ceux qui affirment : «Le général envoie ses partisans se faire tabasser pendant que lui est à Paris», Aoun a indiqué : «Ces jeunes agissent en fonction de leur libre-arbitre, ce n’est pas pour moi qu’ils manifestent. Je ne leur donne pas de directives et ne les incite pas à descendre dans la rue. D’ailleurs, cette fois, les SR ont été les arrêter à leurs domiciles. Que ceux qui disent cela commencent eux-mêmes par descendre dans la rue, au lieu de rester amorphes. Qu’ils demandent aussi une enquête sur le meurtre du mufti Hassan Khaled, du président Moawad, de Kamal Joumblatt, et sur le procès Geagea». Interrogé sur son retour, Aoun a posé comme condition que «le peuple ne soit plus mis à l’écart des décisions politiques et que le véritable dialogue soit permis». «Lorsque Rafic Hariri et Walid Joumblatt prendront la décision audacieuse de venir me voir à Paris, je saurais que les conditions auront été réalisées et qu’il est grand temps de rentrer à Beyrouth», a-t-il conclu.
L’ancien Premier ministre, le général Michel Aoun, a affirmé hier dans une conférence de presse à Paris centrée sur les arrestations «arbitraires», «qui n’ont pas leur précédent depuis l’Indépendance», dans les rangs des Forces libanaises (FL), du Courant patriotique libre (CPL) et du Parti national libéral (PNL) – ceux qu’il appelle «le courant souverainiste...