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Actualités - CHRONOLOGIES

Rencontre probable Assad-Sfeir lors du sommet de la francophonie

Diverses sources le confirment : Damas a vite mis le holà aux turpitudes des uns ou des autres, après les remous qui ont suivi les rafles du 7 août. Les dirigeants et les forces actives taëfistes, majoritaires comme on sait sur la scène locale, se sont vu enjoindre de conclure n’importe quel arrangement de trêve. Car la Syrie ne veut pas s’encombrer de problèmes d’arbitrage ou de stabilisation au Liban, à un moment où elle joue face à Israël une partie extrêmement serrée. Comme rapporté ici même, le volet diplomatique revêt une importance particulière en cette phase pour les différents protagonistes régionaux. Et, dans ce domaine, la Syrie place naturellement des mises sur le prochain sommet de la francophonie qui regroupera à Beyrouth plus de cinquante nations amies. Un événement auquel participent des Occidentaux, Européens ou Canadiens, qui ont un certain rôle à jouer pour contrebalancer un peu la partialité dont Washington fait montre en faveur d’Israël. On sait du reste que depuis plusieurs années, la Syrie ne cesse de réclamer de l’Europe comme de la Russie des prestations diplomatiques plus actives au niveau du dossier régional. Or les Occidentaux, on le sait également, tiennent à l’image libertaire que le Liban peut donner. Et s’ils ont des garanties de ce côté-là, il n’y a pas de raison qu’ils ménagent leur appui à la position syrienne. Du moment qu’elle se réclame des principes de Madrid. Sur un plan parallèle, indiquent des sources de l’Ouest, il fait peu de doute que la crise économique libanaise aiguë commence à alarmer la Syrie. L’effondrement éventuel de la livre locale, par exemple, lui laisserait sur les bras un pays pratiquement ruiné dont il lui faudrait s’occuper. Alors que sa propre situation économique n’est pas idéale. Pour d’autres sources, moins portées à faire crédit à la sollicitude de la grande sœur, il est néanmoins certain qu’un Liban économiquement exsangue, qui ne pourrait plus héberger un million de travailleurs importés du voisinage, constituerait pour elle un atout moins intéressant, à tous les sens du terme. Or la récente tempête a mis en péril aussi bien les libertés que les finances de ce pays. Sans compter une césure politique profonde. Qui se traduit notamment par un élargissement du fossé entre l’État et l’opposition. Qui tient visiblement le haut du pavé au niveau de la rue chrétienne. Comme le prouvent les rassemblements massifs autour du phare patriarcal, des positions de Kornet Chehwane et des protestations contre les rafles dans les rangs des FL ou des aounistes. La fracture est telle que le pouvoir ne peut plus la nier, déclarant qu’à tout prendre, peu lui chaut d’être populaire, du moment qu’il a conscience de travailler dans l’intérêt de la nation. Attitude qui, selon les opposants, rappelle le haussement d’épaules désabusé du renard de la fable trouvant trop verts des raisins qu’il n’arrive pas à cueillir. Mais ces propos acides cachent mal, il convient de le souligner, le désappointement que l’opposition éprouve elle-même. Dans ce sens que, dans les faits, il ne lui a pas été possible d’empêcher le régime de marquer des points importants. Aussi bien à la Chambre que vis-à-vis d’un gouvernement dont le chef n’est pas favorable aux services, bête noire des opposants. C’est donc dans un climat de rancœurs mal rentrées que baigne la caste politique locale, toutes tendances confondues. Tout le monde ou presque, à gauche comme à droite, en a gros sur le cœur. Et se trouve obligé de refouler ses pulsions agressives, ou défensives, à cause de l’urgence économique comme des directives extérieures. Car, bien évidemment, les Occidentaux sont tout à fait d’accord avec Damas, et ne cessent de le répéter, pour que cela se tasse au Liban. Afin notamment, comme le souligne l’ambassadeur Lecourtier, que le sommet de la francophonie puisse se tenir dans des conditions normalisées. Ou puisse se tenir tout court. La même constatation étant du reste valable pour Paris II dont le Liban et M. Hariri attendent tellement. Le même diplomate français a également précisé à ce propos, à sa sortie de Dimane où il venait de conférer avec le patriarche Sfeir, qu’il fallait ouvrir la voie à la réalisation du plan de redressement présenté par M. Hariri en février dernier. Plan comprenant des privatisations et une profonde réorientation économique. Ajoutant à l’adresse de ceux qui font part d’ores et déjà du décès de ce plan qu’il ne peut être exécuté en quinze jours, qu’il faut lui laisser le temps. Après quoi, les Occidentaux et autres donateurs verraient ce qu’ils peuvent faire pour aider le Liban. À travers Paris II. Il faut donc maintenant se remettre au travail. Et M. Hariri ainsi que ses ministres s’y attellent sans tarder. Pour en revenir au plan politique, les observateurs scrutent avec une attention particulière les démarches de M. Nagib Mikati. Le ministre des Travaux publics a en effet été reçu successivement par le président Assad et par Mgr Sfeir. Il n’a pas voulu divulguer la teneur de sa mission, se contentant d’inviter les parties prenantes locales, pouvoirs compris, au respect de l’esprit de Taëf. Surtout par rapport aux relations entre les institutions et aux prérogatives. Selon des sources généralement fiables, il est probable que M. Mikati a transmis un message déterminé du président Assad à Mgr Sfeir. Et il s’agirait, en pratique, de préparer l’entrevue que le chef de l’État syrien aurait avec le prélat à l’occasion du sommet de la francophonie. Un événement de taille qui, s’il se confirme, démontrerait l’importance extrême que Damas prête en ce moment à un apaisement qui passe nécessairement par le dialogue. Réfléchi.
Diverses sources le confirment : Damas a vite mis le holà aux turpitudes des uns ou des autres, après les remous qui ont suivi les rafles du 7 août. Les dirigeants et les forces actives taëfistes, majoritaires comme on sait sur la scène locale, se sont vu enjoindre de conclure n’importe quel arrangement de trêve. Car la Syrie ne veut pas s’encombrer de problèmes...