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Actualités - CHRONOLOGIES

Liban-Sud - Hammoud informé aujourd’hui des résultats des contacts de l’Onu avec les Israéliens - Kaouk à Ghajar : « Un message à l’ennemi israélien »

Le responsable du Hezbollah pour le Liban-Sud, cheikh Nabil Kaouk, s’est rendu hier au village frontalier de Ghajar, après qu’Israël en eut interdit samedi l’accès, le déclarant «zone militaire». «Ma visite est une réponse aux menaces israéliennes. Elle constitue un message adressé à l’ennemi israélien pour lui assurer que la résistance se poursuivra jusqu’à la libération de chaque pouce du territoire libanais. Aucune menace israélienne ne pourra désormais changer quoi que ce soit à la nouvelle équation imposée par le Hezbollah», a déclaré aux journalistes cheikh Kaouk, qui s’est rendu à la frontière libano-israélienne, accompagné de plusieurs miliciens en armes. «C’est une terre libanaise et nous y venons naturellement lorsque nous le désirons», a-t-il ajouté. Un porte-parole de l’armée israélienne avait confirmé, samedi, que le village avait été décrété «zone militaire». «Jusqu’à nouvel ordre», avait-il précisé. Cheikh Kaouk est entré dans le secteur libanais de Ghajar et a félicité les habitants de la «libération» du village, qu’il a quitté moins de cinq minutes plus tard, après en avoir parcouru la rue principale, le long de laquelle les habitants s’étaient massés sur les toits des maisons, des deux côtés de la frontière. Par ailleurs, quelque 200 personnes se sont rendues hier à Ghajar, après avoir franchi un contrôle d’identité au poste érigé par le Hezbollah à l’entrée nord-est du village, orné de drapeaux frappés de l’emblème de la formation intégriste. Deux jours plus tôt, des partisans du Hezbollah en civil et des habitants du village voisin de Abbassiyé avaient empêché l’édification d’une nouvelle barrière autour de Ghajar, entamée par ses habitants à la demande des autorités israéliennes. Les habitants avaient entamé jeudi l’édification d’un remblai surmonté de fils barbelés autour de Ghajar, haut de deux à quatre mètres au-delà de la barrière construite par Israël lors de son occupation du village en 1967. «Les Israéliens, qui ne veulent pas que des Libanais viennent à Ghajar, nous ont ordonné d’ériger cette barrière», avait affirmé le maire de Ghajar, Salman al-Khatib. « Jusqu’à Jérusalem » Le 15 août, lors d’une tournée à la frontière israélo-libanaise, le ministre israélien de la Défense, Binyamin Ben Eliezer, avait averti qu’«Israël ne tolérera pas un changement du statu quo dans le secteur du village de Ghajar». M. Ben Eliezer avait notamment mis en garde contre une éventuelle infiltration des partisans du Hezbollah dans la partie nord du village, dont l’accès est contrôlé par la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). «Un axe qui était auparavant fermé par une position des Nations unies est maintenant ouvert, la Finul ayant déplacé sa position, et le Hezbollah commence à entrer dans la partie nord de Ghajar», avait affirmé le ministre israélien. Cet état de fait, a souligné M. Ben Eliezer, «est une flagrante violation du statu quo». Les habitants de Ghajar, des Syriens alaouites ayant la plupart obtenu la citoyenneté israélienne et réclamant leur rattachement à la Syrie, avaient protesté contre le tracé, par l’Onu, de la «ligne bleue» qui tient lieu de frontière entre Israël et le Liban depuis le retrait israélien du Liban-Sud en mai 2000. La «ligne bleue» divise le village en deux parties : les deux tiers sont au Liban, et le reste dans le Golan, annexé par Israël en 1967. Avant de se rendre à Ghajar, cheikh Kaouk a visité Abbassiyé, dont une partie est toujours occupée, et que les habitants ont récemment entrepris de reconstruire, 34 ans après sa destruction par Israël. «Les opérations de la Résistance vont se poursuivre jusqu’à la libération de tout le territoire libanais occupé, dont Abbassiyé, Ghajar et les hameaux de Chebaa, ainsi que le Golan, jusqu’à Jérusalem», leur a-t-il assuré. Parallèlement, dans un discours prononcé hier lors d’une cérémonie à Keyfoun, le chef du conseil exécutif du Hezbollah, cheikh Hachem Safieddine, a estimé que la proclamation de Ghajar zone militaire constitue «une menace de plus contre le Liban». «Aucune agression contre cette région ne restera impunie», a-t-il ajouté. Sur le plan diplomatique, une source bien informée estime que les résultats des entretiens du représentant personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Liban-Sud, Staffan de Mistura, avec les responsables israéliens au sujet des nouveaux rebondissements du dossier de Ghajar constitueront l’événement important de la journée d’aujourd’hui. En effet, les responsables israéliens s’inquiètent du démantèlement d’une partie de l’ancienne barrière érigée à l’entrée de Ghajar et de la présence sans cesse croissante d’éléments armés du Hezbollah dans cette région que M. de Mistura a visitée la semaine dernière. Pour calmer les appréhensions israéliennes, l’envoyé de M. Annan a demandé à la Finul de faire circuler des patrouilles motorisées le long de la route reliant Abbassiyé à Ghajar. À leur tour, les responsables de la Finul auraient demandé au commandement de l’armée l’autorisation d’établir un poste d’observation supplémentaire à proximité de Arab el-Loueiz. Toujours selon la même source, M. de Mistura devrait aujourd’hui informer le ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud, des résultats de ses entretiens avec les responsables israéliens. Il lui confirmera également la teneur du message écrit adressé par les habitants syriens de la partie de Ghajar toujours sous occupation israélienne au président syrien Bachar el-Assad. Dans ce message, les habitants de Ghajar manifestent leur opposition à la libération de leur village par une quelconque faction libanaise, et disent préférer attendre l’application de la résolution 242 du Conseil de sécurité des Nations unies.
Le responsable du Hezbollah pour le Liban-Sud, cheikh Nabil Kaouk, s’est rendu hier au village frontalier de Ghajar, après qu’Israël en eut interdit samedi l’accès, le déclarant «zone militaire». «Ma visite est une réponse aux menaces israéliennes. Elle constitue un message adressé à l’ennemi israélien pour lui assurer que la résistance se poursuivra jusqu’à la...