Baabda - Coordination et concertations entre les trois présidents à Baabda - Berry et Hariri très satisfaits de leur réunion avec Lahoud

Les présidents de la République, de l’Assemblée et du Conseil, le général Émile Lahoud, MM. Nabih Berry et Rafic Hariri, se sont retrouvés hier au palais de Baabda. Le déjeuner auquel le chef de l’État a convié MM. Berry et Hariri s’est déroulé dans «une excellente ambiance», selon les propres termes du Premier ministre. «Un climat merveilleux. Une nouvelle méthode est adoptée» dans la gestion des affaires nationales, a renchéri le président de la Chambre à sa sortie du palais de Baabda. Ces déclarations ont suivi une réunion de deux heures qui, selon les sources proches de Baabda, visait à «dissiper toutes les rumeurs de ces dernières heures concernant la formation hypothétique de fronts présidentiels, accompagnée de luttes politiques sans merci». Les mêmes sources indiquent que les trois responsables réunis sont convenus d’harmoniser la position officielle concernant notamment «la nécessité de traiter, en toute objectivité, les problèmes qui se posent (…). Aux autorités concernées d’assumer par conséquent leurs responsabilités conformément à leurs prérogatives constitutionnelles. C’est ainsi que le pays sera convenablement géré», ajoutent les milieux proches de Baabda. Les trois présidents ont décidé de «consolider les bases de la société civile en se conformant à la Constitution et aux lois en vigueur», tout en insistant sur «le principe des droits et des obligations qui régit les relations entre l’État et les citoyens». Avant la rencontre entre les trois présidents, les milieux proches de Baabda ont en outre souligné que la réunion n’avait nullement pour objet de ressusciter la troïka. Selon eux, le chef de l’État avait surtout à cœur de montrer qu’aucune partie au pouvoir n’avait remporté une quelconque victoire. Et d’insister sur la nécessité de dépasser l’étape actuelle, qui a prouvé que «certaines factions cherchaient à déstabiliser la situation politique en montant en épingle la question de la présence syrienne au Liban, les difficultés économiques et les conflits politiques. Ayant jugé indispensable de traiter tous les problèmes politiques, sécuritaires et économiques de l’heure, le président de la République a donc pris l’initiative d’inviter à une séance de coordination et de concertations les présidents de la Chambre et du Conseil», ajoutent ces sources. Selon ces milieux, le président Lahoud est soucieux de rassembler autour de lui toutes les personnalités influentes du pays, à commencer par le chef du Parlement et le Premier ministre. C’est dans cet esprit qu’il rencontrera le patriarche maronite Nasrallah Sfeir au cours des prochains jours, probablement dimanche prochain, à Dimane. Il aurait également fixé un rendez-vous au député Walid Joumblatt le 23 août. Sans compter, précisent les mêmes sources, que le chef de l’État a poursuivi le dialogue avec les personnalités politiques de tous bords, notamment le responsable du Forum démocratique Habib Sadek et le député Nassib Lahoud. Quant aux dernières rafles opérées dans les milieux aounistes et des FL, les sources proches de la présidence les expliquent en soulignant la nécessité de veiller sur «la paix civile». «Les services de sécurité, notent ces sources, ont ainsi mis fin à certaines pratiques qui ont failli se répercuter négativement sur la situation générale dans le pays». Sur le plan économique, M. Lahoud n’a épargné aucun effort en vue de soutenir l’action du gouvernement. Mettant en garde contre les dangers qui planent sur la région en raison de la politique israélienne, le chef de l’État a souligné l’importance de l’unité interne. Le président Lahoud se défend de toute motivation personnelle dans ses options et ses décisions. Preuve en est, ajoutent les mêmes sources, que «le président de la République a fait des choix impopulaires car, pour lui, l’important est l’intérêt du pays à long terme».