Aridi sur MTV : Hariri a sauvé tout le système

Le ministre de l’Information Ghazi Aridi a estimé hier que le chef du gouvernement Rafic Hariri avait sauvé tout le système politique en cédant sur la question de la loi sur le code de procédure pénale. M. Aridi était interrogé dans le cadre de l’émission vedette de la MTV Sajjel maouqaf. La présence du ministre sur les plateaux de la chaîne revêtait une importance particulière du fait qu’il s’était lui-même opposé, au cours du dernier Conseil des ministres, aux recommandations du Conseil national de l’audiovisuel en faveur de la fermeture de la MTV. Pour M. Aridi, le Premier ministre n’est «pas dans une situation enviable». «Au Conseil des ministres de jeudi, il avait déjà sauvé la mise. Aujourd’hui, au Parlement, il a sauvé non seulement la mise, mais aussi tout le système politique». Selon lui, si M. Hariri avait décidé de contrer la proposition de loi, «il aurait pu provoquer un défaut de quorum, mais cela aurait conduit le pays à une crise politique et économique majeure». M. Aridi a indiqué qu’il ne faisait qu’expliquer la position du chef du gouvernement, et non la justifier, et a reconnu que le bloc joumblattiste n’était pas satisfait des «réserves» qu’il s’était contenté d’émettre au sujet de la déclaration du Conseil des ministres. Il a toutefois laissé entendre qu’il ne pouvait être question de démissionner. «Beaucoup de gens souhaitent nous voir partir», a-t-il dit. Évoquant la séance du Conseil des ministres, il a ironisé sur les tentatives de certains membres de l’Exécutif qui, «après avoir ordonné les rafles, ont estimé que le Conseil se devait de leur assurer la couverture politique nécessaire». «C’est une plaisanterie de mauvais goût», a-t-il lancé. «Nous leur avons dit : Vous parlez de l’existence d’un complot. Cela ne mérite-t-il pas que le Premier ministre et l’ensemble du gouvernement en soient informés ? Où est la loi, où est l’État, où sont les institutions ? Personne n’a pu nous convaincre», a-t-il souligné. Au sujet du rôle des médias, il a affirmé que le rapport du CNA sur la MTV est «passé par-dessus (sa) tête». «Il y a parfois des erreurs dans les médias, mais là n’est pas le véritable problème. Le problème est chez les politiques eux-mêmes», a-t-il estimé, en critiquant nombre de ses collègues ministres qui, souvent, lui «dissimulent les informations dont ils disposent», alors même qu’il est censé être le porte-parole du Conseil des ministres. «Il n’y a pas de coordination», a-t-il assuré. «On n’a pas le droit d’excuser son impuissance en accusant les médias», a-t-il poursuivi, soulignant que la MTV avait «dérangé» lors de la soirée marathon de débats après les premières rafles, mardi dernier. «Pourquoi aucun ministre ou proche du pouvoir n’a-t-il daigné contacter la chaîne pour faire connaître sa position ?», s’est-il interrogé. Au sujet des «aveux» filmés de Toufic Hindi, il a souligné que «même en supposant que le procédé est légal, ce film est loin d’être suffisant» pour démontrer quoi que ce soit contre M. Hindi.