MODE - Georges Chakra a présenté sa collection - automne-hiver 2001-2002 - Soixante modèles réfléchis - pour la femme

Tissus raffinés et motifs ouvragés, tels sont les maîtres mots du style Georges Chakra. Et cette saison, le maître ne faillit pas à sa réputation. Il fait montre une fois de plus de son art de la coupe ciselée (manteaux, tailleurs et robes en laine épousant parfaitement la silhouette) et de son sens du détail : dentelles délicates sur des pièces d’organza ou de tulle translucide, mousseline aérienne rebrodée de paillettes… Plusieurs thèmes récurrents dans cette collection à l’esprit légèrement oriental : les touches de fourrure (zibeline ou vison caramel) aux poignets ou au col, de grosses broches strassées, des rayures tigrées (notamment sur une robe mi-longue en panne de velours). Quelques plumes sont disséminées ça et là, ou gansant le bas d’une robe longue en bleu turquoise. Les franges, les ourlets en lambeaux sont deux autres tendances émergentes. Mais le détail phare de ce défilé s’incarne dans les robes en cuir aux couleurs criardes. Georges Chakra est discret, sérieux, n’aime pas parler de lui ; alors il se réfugie dans son atelier et fait valoir le fait que ses créations sont le travail de toute son équipe, pour satisfaire sa clientèle à laquelle il dédie son défilé qui s’est déroulé au Beirut Hall, Sin el-Fil. Ses silhouettes du soir ressemblent à des sirènes avec des mousselines de soie ou du crêpe georgette brodées de cristal, strass et paillettes. Le couturier joue la carte du luxe jusqu’au bout avec des fourreaux incrustés d’astrakan ou de zibeline, des robes en cuir asymétriques et lacérées dans le dos. En haute couture, la saison hivernale sera décidément celle de tous les contrastes. Si pour l’été les grands couturiers prônaient les transparences et les paillettes, pour l’hiver 2001-2002 ils misent autant sur la structure des vêtements que sur l’ornement. Un volume que l’on retrouve dans l’ampleur des jupes, la carrure des vestes, très épaulées, les tailles sanglées larges, de ceintures libres ou incrustées, les jupes asymétriques. Les tissus, du jour comme du soir, sont souvent travaillés en bouillons, ruchers, volants et fronces. Leur matière même prend du relief : lainages bouclette, tweeds mousseux, mohair en charpie. Les couleurs sont vives et mélangées. Les associations de couleurs se retrouvent aussi en imprimés. «Mes héroïnes se situent entre Maria Callas et Jackie Kennedy», dit le couturier. Chics, élégants, intemporels, des vêtements raffinés que le savoir-faire met en lumière.