Une guérilla inopportune

Est-il encore des Libanais qui appuieraient sans réserve le Hezbollah alors qu’à chaque attaque anti-israélienne les chances de relancer l’activité économique dans le pays s’amenuisent ? Alors que le Liban se met ainsi à dos l’ensemble de la communauté internationale tout en rebutant les investisseurs du monde entier ? Les Arabes, il est vrai, blâment en chœur l’État hébreu toutes les fois que celui-ci riposte aux provocations du parti islamiste. Mais que font-ils concrètement ? La guerre des communiqués à Tel-Aviv. Espère-t-on qu’Israël s’effondrera grâce aux coups portés à son armée ? Ce serait méconnaître la loi du talion, et celui qui, en particulier, l’applique aujourd’hui, Ariel Sharon. Hier encore, on se réjouissait de la réconciliation des présidents Lahoud, Berry et Hariri. Les trois dirigeants avaient enfin consenti à oublier leurs querelles pour se consacrer au redressement économique du pays. Savaient-ils donc que leurs efforts seraient pour le moins compromis de la sorte ? Quid enfin de Damas ? Car, après tout, ce sont ses hommes que vise, depuis peu, l’aviation israélienne en guise de représailles. La Syrie du président Bachar el-Assad est-elle vraiment prête à courir le risque d’un conflit avec l’État hébreu ? Il est clair désormais que l’activisme du Hezbollah ne fait plus l’unanimité. M. Hariri doit réagir encore plus franchement que d’habitude en exhortant le parti islamiste à se plier dorénavant à la volonté du pouvoir et de la majorité des Libanais.