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Actualités - CHRONOLOGIES

Liban-Israël - Les derniers événements ravivent la crainte d’une escalade mal maîtrisée - Les soldats syriens en alerte dans la Békaa

Des soldats syriens postés dans la Békaa ont pris hier des mesures pour renforcer leur sécurité au lendemain du raid israélien contre un radar syrien, alors, qu’au Sud, dans le secteur de Chebaa où le Hezbollah et l’armée israélienne se font face, un calme précaire régnait. Dans la Békaa-Est où deux militaires syriens et un militaire libanais ont été blessés dimanche par le raid aérien israélien, des soldats syriens semblaient en alerte, et dans la région de Ksara, des dizaines de conscrits syriens renforçaient les mesures de précaution, peignant couleur terre des véhicules, jusque-là verts, chargés de tracter des batteries de DCA. Plus au nord dans la plaine, des soldats creusaient des trous, sans doute pour s’y mettre à l’abri en cas de nouveaux raids, et dans la région de Baalbeck, les soldats syriens casqués sont retranchés dans leurs positions. Des hélicoptères israéliens ont survolé à l’aube la ligne bleue dans le secteur de Chebaa-Kfarchouba, alors que des patrouilles motorisées israéliennes ont continué à longer la même ligne. Un correspondant de l’AFP a vu des militaires israéliens s’activer à réparer les dégâts causés par l’artillerie du Hezbollah à une station-radar israélienne dans le secteur des fermes de Chebaa. Par ailleurs, des avions de chasse israéliens ont survolé la ville de Tyr et ont de nouveau franchi le mur du son au-dessus de Beyrouth. Toutefois, malgré les multiples signes de tension, le porte-parole de la Finul, Timour Goksel, a exclu hier une escalade à la frontière libano-israélienne. En effet, au cours des dernières 24 heures, les Casques bleus n’ont pas signalé l’acheminement de renforts israéliens en direction du nord. Damas veut éviter le piège d’une guerre directe Selon des analystes cités par l’AFP, la Syrie a laissé le Hezbollah riposter au raid israélien qui a visé dimanche son armée au Liban pour éviter ce qu’elle considère comme un piège d’Israël visant à l’entraîner vers une guerre. La Syrie a réagi indirectement au raid de dimanche sur une station-radar syrienne dans la Békaa, l’agence de presse officielle Sana soulignant que le Hezbollah a riposté à l’attaque en bombardant un radar de l’armée israélienne. «Un radar israélien pour un radar syrien, mais c’est le Hezbollah qui a exécuté l’attaque contre Israël», commente le journaliste syrien Ibrahim Hamidi, correspondant à Damas du quotidien al-Hayat, basé à Londres. Le quotidien du parti Baas au pouvoir estime que M. Sharon a changé les règles du jeu pour pousser la Syrie vers une guerre qui lui permettrait de «sortir de la crise interne» due au soulèvement palestinien. Pour M. Hamidi, «la Syrie ne veut pas être entraînée vers ce piège et ne veut pas faire à Sharon le cadeau d’une escalade». «La formule qui consiste à laisser la riposte au Hezbollah permet à la Syrie de remplir un double objectif : faire payer à Israël le prix de son attaque sans entrer pour autant dans une confrontation directe», estime-t-il. Les craintes des diplomates Le scénario des affrontements de ces derniers jours entre Israël, la Syrie et le Hezbollah ravivait hier les craintes d’une escalade mal maîtrisée conduisant à un conflit généralisé au Proche-Orient. «Le mécanisme pouvant conduire au déclenchement d’une guerre, même si personne ne le voulait vraiment, est désormais en place», a déclaré à l’AFP un diplomate occidental, sous couvert d’anonymat. En effet, la question se pose de savoir ce que fera Israël à la prochaine attaque du Hezbollah. Selon ce diplomate, «on est en droit de se demander si la course à la guerre n’est pas inéluctable, dès lors qu’elle est peut-être considérée comme la seule issue possible, désormais, par ceux qui ont éventuellement intérêt dans la région à une crise majeure, que ce soit en Syrie, en Israël ou au Liban». «La configuration n’est plus du tout la même qu’il y a un an», a noté un autre diplomate qui a requis l’anonymat. «À la lumière des événements de ces derniers jours, le récent redéploiement des forces syriennes ne paraît plus comme un geste fortuit, mais comme l’anticipation militaire d’un affrontement avec les Israéliens», a-t-il estimé, ajoutant : «C’est cela qui est troublant». La récente tournée du secrétaire d’État américain Colin Powell au Proche-Orient, qui n’était pas passée par Damas, aurait, selon des analystes à Beyrouth, irrité la Syrie, hostile à tout règlement séparé, et les opérations du Hezbollah en seraient le résultat ponctuel. Mais le risque de dérapage incontrôlé demeure, car jusqu’à nouvel ordre, la règle du jeu a changé.
Des soldats syriens postés dans la Békaa ont pris hier des mesures pour renforcer leur sécurité au lendemain du raid israélien contre un radar syrien, alors, qu’au Sud, dans le secteur de Chebaa où le Hezbollah et l’armée israélienne se font face, un calme précaire régnait. Dans la Békaa-Est où deux militaires syriens et un militaire libanais ont été blessés dimanche...