Rechercher
Rechercher

Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

ENVIRONNEMENT - Conférence patronnée par Moussa et Lecourtier - La France contribue à éliminer au Liban - un des gaz les plus nocifs pour l’ozone

Les chlorofluorocarbones, ou CFC, sont des gaz au nom non seulement compliqué mais aussi de funeste mémoire. En effet, il a été établi que ces gaz, utilisés notamment pour la réfrigération et dans la fabrication des aérosols, ont largement contribué à l’amincissement de la couche d’ozone. Le protocole de Montréal a prévu un plan d’action pour leur éradication dans les divers pays. Au Liban, le bureau de l’ozone, au ministère de l’Environnement, travaillant en coopération avec le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), se charge de l’élimination de l’utilisation de ces gaz dans l’industrie. Une grande partie du financement des projets dans les usines a été assuré par le Fonds français de l’environnement mondial (FFEM). C’est pour mieux éclairer le rôle de cette institution qu’une conférence a été organisée hier sous le patronage du ministre Michel Moussa et de l’ambassadeur de France Philippe Lecourtier au Gefinor Rotana Hotel. Il y a notamment été précisé que la consommation de CFC au Liban a été réduite de moitié, et que des techniciens ont été formés à l’utilisation d’autres gaz. La séance d’inauguration s’est déroulée en présence de MM. Moussa et Lecourtier, qui ont distribué à quinze formateurs et techniciens formés dans le cadre du projet des diplômes de fin de session. Étaient également présents le représentant du Pnud au Liban, Yves De San, le secrétaire général du FFEM, Jean-Yves Grosclaude, ainsi que des représentants de la Coopération technique allemande (GTZ), de l’Association des industriels et de l’ALMEE. «Grâce aux efforts du ministère de l’Environnement et aux actions entreprises par le bureau de l’ozone et grâce, notamment, aux fonds alloués au Liban par les différentes organisations internationales dont le FFEM, notre pays a pu réduire sa consommation en CFC de moitié, se limitant aujourd’hui à 400 tonnes par an», a expliqué M. Moussa. Insistant sur la reconversion technique de l’industrie et les campagnes de sensibilisations menées, il a ajouté : «Un large projet de formation a été lancé en coopération avec l’ALMEE, pour l’initiation de techniciens frigoristes, aux techniques de récupération des anciens fluides et l’utilisation de nouveaux fluides. (…). Notre but ultime étant d’atteindre une consommation zéro de CFC en l’an 2010, nous mettons beaucoup d’espoir dans le nouveau projet qui va être initié en coopération avec le FFEM et l’Agence française de développement (AFD), et qui concerne la création d’un centre local de régénération des CFC restant sur le marché libanais». M. De San a précisé que le bureau d’ozone créé au ministère s’est doté d’un mécanisme «qui a fait ses preuves dans trois domaines concrets» : une mobilisation de ressources du Fonds multilatéral de 5,9 millions de dollars, pour des projets exécutés dans les industries avec l’assistance d’agences spécialisées comme le Pnud, le FFEM, l’Onudi, la GTZ ou le Pnue. Un projet des alternatives du méthyl bromide (gaz dangereux utilisé en agriculture, nocif pour la couche d’ozone). La formation de professionnels et de techniciens dans les divers domaines de la consommation et de la production. M. Grosclaude a expliqué que le FFEM a été créé en 1994, trois ans après le Fonds de l’environnement mondial (FEM), parce que les Français ont considéré que l’intervention au niveau des zones de l’Afrique et du pourtour méditerranéen n’étaient pas suffisantes, qu’ils comptaient travailler sur le développement et non seulement sur l’environnement, et notamment sur l’évolution des compétences locales. Il a rappelé que tout projet, pour obtenir une assistance de la part du FFEM, doit être présenté par une institution basée dans le pays même, par le biais de l’ambassade ou de l’AFD, pour être approuvée à Paris. M. Grosclaude a souligné que l’accent était mis actuellement sur le secteur de la réfrigération, et que la stratégie menée était la suivante : compléter les activités en cours, passer par une phase d’évaluation, lancer des activités nouvelles. Il a précisé que les discussions étaient en cours pour la création d’un centre de recyclage des CFC. Mazen Hussein, directeur du bureau de l’ozone, a expliqué que le plan d’action pour l’éradication des CFC dans le secteur de l’aérosol était pratiquement terminé, mais que l’étape la plus dure, concernant le domaine de la réfrigération, devait être poursuivie. «La limite pour l’élimination de la consommation de CFC neufs pour les pays en développement a été fixée par le Protocole de Montréal à 2010», a-t-il dit. «J’espère que nous en arriverons à bout d’ici à 2007. L’industrie devrait être transformée d’ici à 2005. Il nous faudra alors nous concentrer davantage sur les appareils domestiques, inciter les gens à les transformer ou les changer». Il a ajouté que les plans futurs en coopération avec le FFEM devraient consister en de nouvelles sessions de formation. Mustapha Kleich, du FFEM, a parlé plus spécifiquement du secteur de la réfrigération, annonçant que «sur les 365 tonnes de CFC utilisées par an dans ce domaine au Liban, 300 devraient être éliminées grâce aux projets en cours». Pour mener à bien cette entreprise, il faut travailler aussi bien en amont qu’en aval : arrêter l’importation de matériel fonctionnant sur CFC, pousser le consommateur à ne pas en acheter, interdire la production, et, au niveau des équipements existants, former les techniciens des compagnies de maintenance et de réparation, encourager les utilisateurs à changer de matériel et équilibrer les prix entre les différents gaz (rôle du gouvernement). Pour sa part, Dirk Legatis, représentant du GTZ qui cofinance beaucoup de projets avec le FFEM, a vivement plaidé en faveur des nouveaux équipements en matière de climatisation et de réfrigération, «les seuls systèmes qui seront en progression dans les prochaines années et les seuls qui valent la peine qu’on y investisse». Il a donné des exemples de coopération entre le GTZ et le FFEM de par le monde, comme ces 16 hôpitaux dont le matériel a été renouvelé à Cuba. Il a insisté sur l’importance de la transformation des appareils de climatisation dans les hôpitaux, indispensables et grands consommateurs d’énergie. Enfin, Tony Matar, de l’ALMEE, a fait un bilan de la situation de la consommation de CFC au Liban. Il a rappelé, notamment, que les halons sont interdits depuis 1994. Quant aux CFC, les plus usités sont les R11 et R12, alors qu’ils sont objets de litige. Malheureusement, la taxe à l’importation pour ces deux gaz reste très basse, a-t-il conclu.
Les chlorofluorocarbones, ou CFC, sont des gaz au nom non seulement compliqué mais aussi de funeste mémoire. En effet, il a été établi que ces gaz, utilisés notamment pour la réfrigération et dans la fabrication des aérosols, ont largement contribué à l’amincissement de la couche d’ozone. Le protocole de Montréal a prévu un plan d’action pour leur éradication dans...