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Actualités - CHRONOLOGIES

Hier, les habitants du Metn étaient toujours dans le flou

Le flou régnait hier sur le redéploiement des forces syriennes dans le Metn- Nord et sur son ampleur réelle. À vue d’œil, les positions de l’armée syrienne de Mkallès jusqu’à Dhour Choueir en passant par Monteverde et Fanar n’étaient pas, ou pas entièrement du moins, évacuées. Des sentinelles étaient placées bien en vue devant ces positions, refusant de divulguer la moindre information sur un quelconque mouvement de troupes. Les habitants interrogés allaient du doute au scepticisme quant à un retrait réel des troupes syriennes de leur région. Aucune information officielle précise, autant du côté libanais que syrien, n’a filtré, ce qui a entretenu encore plus cette impression de flottement. À Mkallès, à Aïn Saadé et à Beit Méry, les principales positions syriennes étaient apparemment toujours occupées hier, après-midi. Des habitants interrogés ont assuré n’avoir remarqué aucun mouvement de troupes ces derniers jours. «Ils sont toujours là, aux dernières nouvelles», nous lance l’un d’eux. Y a-t-il eu un allègement de troupes ? «Elles ne sont, dans tous les cas, pas nombreuses à cet emplacement», nous répond-il. À quelques mètres de là, à Deir al-Qalaa, même histoire : une sentinelle garde toujours une des positions des forces syriennes, et tout paraît calme. Un officier de l’armée libanaise posté non loin de là nous déclare n’avoir reçu «aucune information sur un quelconque redéploiement de l’armée syrienne ni aucun ordre de prendre en main une des positions évacuées, s’il y en a». Par ailleurs, la présence des soldats syriens continue de se faire sentir à Dhour Choueir, apparemment l’un des principaux points de ralliement. Un intense va-et-vient de camions transportant des soldats avec leurs matériels a été enregistré depuis trois jours, et il se poursuivait hier. S’agissait-il pour autant d’un redéploiement ou d’un retrait ? Les habitants envisagent cette possibilité avec un scepticisme justifié par la suite des événements. L’une des principales zones militaires syriennes de Dhour Choueir se trouve à l’hôtel Kassouf, une belle bâtisse en ruine transformée quasiment en caserne. Un commerçant à proximité de l’hôtel exclut la possibilité d’un redéploiement dans cette région. «Ils tiennent trop à Dhour Choueir, ils ne l’évacueront pas», estime-t-il, déclarant n’avoir jamais été «convaincu du bien-fondé des nouvelles sur le redéploiement». Comment interprète-t-il alors ce va-et-vient ? «Ce sont des forces spéciales arrivées d’Aley et de Damas qui se regroupent ici, remplaçant au fur et à mesure les soldats qu’on renvoie chez eux, dit-il. J’ai aussi remarqué qu’ils avaient emporté leurs armes lourdes, mais je ne sais s’ils les ont remplacées». D’où tient-il ces informations ? «J’ai remarqué l’arrivée des nouvelles troupes la nuit, quand elles ont eu besoin de s’acheter à manger et qu’elles ont fait appel à moi», répond-il. D’autres habitants de Dhour Choueir refusent de commenter les rumeurs de redéploiement, déclarant ne rien comprendre à ce qui se passe. Par ailleurs, les différentes positions du village, y inclus un barrage, sont apparemment toujours occupées. Un barrage des services de renseignements syriens, d’autre part, continue d’accueillir les visiteurs du village du Bois de Boulogne, venus de Dhour Choueir. «Comment voulez-vous que je croie à un quelconque redéploiement quand ce barrage est toujours là ?», nous lance un commerçant du coin. Il raconte, par ailleurs, que «d’intenses mouvements de troupes ont été remarqués, notamment jeudi à l’aube, quand un grand nombre de camions syriens se sont dirigés vers Hammana». Il poursuit : «On nous dit que des positions ont été évacuées, mais nous ne savons que penser. Il faut noter, cependant, que ces mouvements se sont déroulés très discrètement. Dans le passé, de telles opérations étaient menées de manière plus ostentatoire». Des mouvements de troupes similaires n’ont pas eu lieu à Fanar, comme l’ont confirmé les témoignages des habitants de cette localité. De nombreux soldats se trouvaient toujours dans les casernes, notamment à proximité du collège Mont La Salle. Malgré l’évacuation jeudi de plusieurs positions par l’armée syrienne, notamment dans le secteur de Baabda et de Yarzé, les habitants du Metn et les observateurs étaient toujours dans l’impossibilité, hier, d’évaluer l’ampleur du redéploiement syrien dans ces régions.
Le flou régnait hier sur le redéploiement des forces syriennes dans le Metn- Nord et sur son ampleur réelle. À vue d’œil, les positions de l’armée syrienne de Mkallès jusqu’à Dhour Choueir en passant par Monteverde et Fanar n’étaient pas, ou pas entièrement du moins, évacuées. Des sentinelles étaient placées bien en vue devant ces positions, refusant de divulguer...