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Actualités - OPINIONS

Pour que le bac libanais s’affirme

Sorti exsangue d’une guerre, le Liban s’est retrouvé face à un défi : se reconstruire. Rescolariser dans de bonnes conditions la jeunesse fait également partie du programme. Le système éducatif libanais est en pleine restructuration. L’ambition est de donner naissance à des citoyens ouverts, multilingues et tolérants. Plusieurs milliers de jeunes Libanais, de leur entrée à l’école à leurs études supérieures, utilisent le français comme langue de communication dans une ou plusieurs disciplines enseignées. Le français véhicule leurs idées et leur procure un sentiment d’appartenance certain. D’ailleurs, une langue ne s’exporte en dehors de ses frontières naturelles que si elle est porteuse d’une culture capable d’établir un courant d’échanges fructueux avec d’autres civilisations. La langue française a réussi à sortir de sa coquille hexagonale. Au Liban et comme dans presque tous les pays francophones, les étudiants font face à un système reliant les deux antipodes : le bac libanais parce qu’il symbolise l’éducation de notre pays et le bac français car il incarne un sentiment d’appartenance à la sphère francophone. Les nouvelles méthodes préconisées par le bac libanais se basent sur la recherche et la méthode active. Il est donc possible de dresser un tableau comparatif entre les deux systèmes. Selon Mme Sophie Salloum, professeur ayant enseigné les deux bacs, «le bac français forme la personne à l’esprit critique et à différentes méthodes de travail». «L’élève acquiert une culture certaine car les œuvres étudiées sont situées dans un contexte historique et littéraire», ajoute-t-elle. Évaluant le programme du bac libanais, elle note qu’il «prévoit une technique bien déterminée et s’attache beaucoup plus à la langue qu’au fond. Cependant, il jouit d’un avantage indéniable : l’introduction de documents iconographiques et de films». Une base commune à tous les francophones Mme Ghada Costanian, conseillère pédagogique et professeur enseignant les deux bacs, indique que «les particularités des deux systèmes résident dans les contextes économique et social libanais des programmes d’histoire et d’éducation civique». «De plus, depuis une vingtaine d’années, le bac français permet aux jeunes Libanais d’accéder aux universités», ajoute-t-elle. Et la spécialiste de relever : «Il assure la même méthodologie et des informations similaires dans les pays qui l’adoptent, d’où une base commune à l’éducation de la jeunesse francophone de ces pays». Marianne, élève initiée au bac français, n’apprécie pas le programme libanais car «il est basé sur la mémorisation», dit-elle. Le système français l’aide à réfléchir et épanouit son sens critique. elle estime cependant qu’elle a un manque incapable d’être comblé : elle ignore l’histoire de son pays et elle ne maîtrise pas suffisamment sa langue maternelle. Il est nécessaire que le bac libanais s’affirme et ce, pour des fins nationales. Les Libanais francophones, anglophones et arabophones bénéficieraient ainsi d’un même sentiment d’appartenance. Après 50 ans d’immobilisme, cette évolution au sein du système essaie de s’imposer actuellement. Toutefois, ce modernisme aussi bien dans la forme que dans le fond est retardé par le manque de préparation ou d’assiduité des professeurs. Ces derniers ont tendance à appliquer les anciennes méthodes. Il est donc important que les programmes du bac libanais soient révisés pour être mieux suivis par les éducateurs et les élèves. Les programmes seront plus adéquats à l’évolution de l’éducation.
Sorti exsangue d’une guerre, le Liban s’est retrouvé face à un défi : se reconstruire. Rescolariser dans de bonnes conditions la jeunesse fait également partie du programme. Le système éducatif libanais est en pleine restructuration. L’ambition est de donner naissance à des citoyens ouverts, multilingues et tolérants. Plusieurs milliers de jeunes Libanais, de leur entrée...