Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGES

La place « al-Bourj », « des Martyrs » ou « place des Canons »

«Al-Bourj» est le nom de la place principale de la ville, utilisé aussi bien en arabe qu’en anglais, alors que les Français l’appellent «place des Canons». Le mot «Bourj» (tour en arabe) vient de la tour de guet construite dans l’angle sud-est de la place et découverte grâce aux témoignages et dessins du XIXe siècle. Quand l’émir Fakhreddine accède au pouvoir en 1590, Beyrouth est une petite ville à l’aspect négligé. L’émir donne aussitôt des ordres pour la transformer et l’améliorer. Il fait venir des architectes de Florence pour construire son palais (connu aussi sous le nom de Sérail) et ses jardins. Cette réalisation de quelques milliers de m2 fut construite à l’intérieur des murs de Beyrouth, vers le côté est de la ville, aujourd’hui du côté sud-est de la place des Martyrs. Le palais comptait plusieurs ailes, des écuries et des jardins superbes. Tout a été détruit en 1882. Le palais de Fakhreddine était peut-être un des bâtiments des Croisés que l’émir a restaurés et partiellement reconstruits. Quant à la tour de guet, elle a été reconstruite pour la dernière fois par l’émir Fakhreddine au début du XVIIe siècle et elle s’élevait à 60 pieds de haut. De là, on surveillait les envahisseurs qui pouvaient assaillir la ville de l’intérieur même du pays ou par la mer. En 1840, la tour de guet, détruite partiellement lors du bombardement de Beyrouth par la flotte des Alliés, fut reconstruite par Ahmad Pacha, le Wali du Akkar. Cette tour fut entièrement démolie en 1874. En 1884, sur une initiative du gouverneur de la Syrie, Hamdi Pacha, et du président de la municipalité de Beyrouth, Fakhri Bey, une place a été construite avec un jardin public à l’endroit même qu’occupaient les jardins du palais Fakhreddine. Cette nouvelle place, dédiée au sultan Abdel-Hamid II, fut connue sous le nom de Hamidiya. En 1908, lors de la proclamation de la Constitution, la place devint «place de la Liberté» ou «place de l’Union». Enfin, pour rendre hommage aux nationalistes libanais et syriens pendus par les Ottomans en 1916, la place fut baptisée «place des Martyrs». En 1912, le jardin public de style turc a été remplacé par le «Maarad» de Beyrouth et les jardins ont été réaménagés dans le style français. En 1930, un monument représentant les martyrs a été érigé du côté sud du jardin. Ce monument représentait deux femmes, une musulmane et une chrétienne, avec leurs mains entrelacées et posées sur une jarre conservant les cendres des défunts. En 1948, un inconnu endommage le monument à coups de hache. En 1960, un sculpteur italien, Mazacurati, exécute le nouveau monument des Martyrs tel que nous l’avons connu. Grâce à une carte navale britannique qui date de 1831, on a pu connaître l’emplacement et le nombre des canons placés par les Russes au centre de la place, entre 1773 et 1774, pour défendre Beyrouth des assauts maritimes. C’est la raison pour laquelle cette place fut nommée «place des Canons» par les francophones et les Allemands, depuis le début du XIXe siècle jusqu’à nos jours. En 1860, le général de Beaufort d’Hautepoul, commandant de l’expédition militaire française, y a campé avec son artillerie.
«Al-Bourj» est le nom de la place principale de la ville, utilisé aussi bien en arabe qu’en anglais, alors que les Français l’appellent «place des Canons». Le mot «Bourj» (tour en arabe) vient de la tour de guet construite dans l’angle sud-est de la place et découverte grâce aux témoignages et dessins du XIXe siècle. Quand l’émir Fakhreddine accède au pouvoir en...