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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

INTÉRIEUR - Le ministre dresse le bilan de ses six premiers mois de responsabilités - Élias Murr : La liberté sans la démocratie, - c’est la loi de la jungle

À peine nommé, Élias Murr avait promis la transparence et le contact régulier avec les citoyens afin de les tenir informés de son action. Il a tenu hier parole, dressant devant les représentants des médias un bilan de ses six mois au ministère de l’Intérieur. Un bilan positif où l’étendue du travail accompli montre que le chemin est encore long pour que les multiples chantiers lancés aboutissent à des résultats concrets. Le jeune ministre a ensuite répondu aux questions des journalistes affirmant que les rencontres qu’il parraine sont antérieures à celles de Kornet Chehwane et ne visent nullement à augmenter les divisions, précisant que ses relations sont excellentes avec le président du Conseil et rappelant enfin que ceux qui réclament les libertés doivent aussi respecter la démocratie. Le ministre de l’Intérieur parle peu. En six mois à ce poste crucial, il a donné très peu d’interviews et encore moins de conférences de presse. Mais hier, il a voulu dresser devant l’opinion publique un premier bilan de son action, conformément à la promesse faite lors de la formation du gouvernement. Une façon comme une autre d’imprimer un style nouveau dans l’action gouvernementale et surtout d’appliquer le principe selon lequel le responsable est au service du citoyen et non l’inverse. Depuis 9h, c’est le branle-bas de combat au ministère. Élias Murr est visiblement très pointilleux et ses collaborateurs veillent à ce que l’organisation de la conférence de presse soit parfaite. Dossiers, papiers, stylos et même souvenirs du ministère attendent les journalistes… qui n’attendent plus que le ministre. D’une extrême courtoisie, celui-ci commence par s’excuser du dérangement causé, avant de procéder à une rapide lecture du bilan de ses six mois au ministère. Même sans connaître les détails, les citoyens avaient d’ailleurs noté une amélioration, notamment dans les formalités ayant trait à la Sûreté générale et dans les patrouilles nocturnes les soirs de fête bien arrosés. Un plan de déstabilisation au Sud Le ministre a été plus précis faisant État de 7 323 arrestations conformément à des mandats d’arrêt, 279 voitures volées récupérées, 14 655 procès-verbaux d’alcootest, etc. Mais le plus important reste la création d’une direction de la lutte contre la drogue rattachée directement au ministre et destinée à combattre le trafic et la consommation de la drogue. Le ministre a ensuite parlé de la formation de 2 000 agents des forces de sécurité intérieure qui iraient aider leurs confrères au Sud et à Denniyé afin de mieux protéger les citoyens. Élias Murr a aussi évoqué les campagnes d’information dans les médias et les universités sur les accidents de la route et la familiarisation avec le rôle des agents de l’ordre. Il a de même parlé de la création de neuf nouveaux centres de la Défense civile dans le cadre d’un vaste projet d’intensification de ces centres et de l’établissement, en collaboration avec les Suisses, d’une infrastructure contre les catastrophes naturelles. Enfin, le ministre a parlé des quatre voyages qu’il a effectués en Suisse et dans les Émirats ainsi que des projets de loi sur le code de conduite et les municipalités qui doivent incessamment être soumis au Conseil des ministres. Vint ensuite le moment pour les journalistes de poser leurs questions, essentiellement politiques. M. Murr a ainsi précisé que les rencontres qu’il parraine ne sont nullement dirigées contre celles de Kornet Chehwane, auxquelles elles sont d’ailleurs antérieures. Lorsqu’il en a lancé l’idée, il s’agissait d’établir un dialogue entre différentes parties afin de faire parvenir les opinions diverses aux centres de décision. Entre-temps, il y a eu Kornet Chehwane, qui, selon le ministre, a exclu certaines personnalités chrétiennes pour des raisons qui lui sont propres. «Je ne veux pas discuter le contenu du communiqué publié à l’issue de ces rencontres. Je tiens simplement à dire que je suis chrétien et fier de l’être et que les rencontres que je parraine ne visent pas à créer de nouvelles divisions chez les chrétiens. Au contraire». Abordant la situation au Sud où les règlements de comptes semblent se multiplier, le ministre a annoncé que les services dont il a la responsabilité ont mené leur enquête et que celle-ci est sur le point d’aboutir. «Nous prendrons les mesures qui s’imposent et divulgueront tout à l’opinion publique. Il s’agit d’un vaste plan de déstabilisation de la région, auquel les partis sur place sont totalement étrangers. Vous saurez tout d’ici à quelques jours». En réponse à une question, Élias Murr a qualifié d’excellentes ses relations avec le président du Conseil, précisant qu’il ne faut pas ramener les divergences sur certains dossiers à des questions personnelles ou politiques. Concernant la future loi électorale, le ministre a déclaré que dans le climat actuel, en parler provoquerait un nouveau sujet de polémique. «L’élaboration d’une telle loi nécessite des concertations dans le calme et la sérénité». Pas concerné par les propos de Tlass Le ministre a ensuite parlé des manifestations, niant une éventuelle partialité de l’État dans la façon de traiter les manifestants. «J’ai eu à traiter avec plus de 10 manifestations et sit-in, dont la plupart n’avaient pas daigné se procurer un permis, comme nous le leur avions demandé et comme le stipule la loi. Malgré cela, nous les avons protégés et tout s’est déroulé sans le moindre incident regrettable. Mais lorsque je n’interdis pas des manifestations qui n’ont pas de permis légal, je ne peux plus interdire celles qui brandissent des couteaux et des haches. C’est à ce moment-là que je serai qualifié de partial. C’est pourquoi je demande à tous ceux qui réclament les libertés de commencer par respecter la loi et les principes démocratiques. Lorsque tous appliqueront la loi et accepteront la liberté d’expression pour eux et pour les autres, on pourra alors demander des comptes à ceux qui brandissent des couteaux de cuisine… La liberté sans la démocratie signifie la loi du plus fort et donc celle de la jungle». Interrogé enfin sur ce qu’il pense des propos du ministre syrien de la Défense Moustafa Tlass, le ministre a refusé de commenter les atteintes contre Walid Joumblatt, ajoutant que lorsque ce dernier avait de bonnes relations avec les Syriens, lui-même n’était probablement pas encore né. Concernant les critiques adressées par le général syrien au patriarche Sfeir, le ministre a déclaré que ces propos ne représentent que l’opinion de leur auteur et nullement une position syrienne officielle. Par conséquent, que Tlass les ait ou non tenus, Murr ne se sent pas concerné, d’autant que souvent des propos de ce genre sont exprimés puis qualifiés de boutades. En guise de conclusion, Murr a promis un prochain bilan dans six mois, histoire de permettre aux citoyens de juger son action.
À peine nommé, Élias Murr avait promis la transparence et le contact régulier avec les citoyens afin de les tenir informés de son action. Il a tenu hier parole, dressant devant les représentants des médias un bilan de ses six mois au ministère de l’Intérieur. Un bilan positif où l’étendue du travail accompli montre que le chemin est encore long pour que les multiples...