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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

CONFÉRENCE - L’art visuel au Liban esquissé par Norma Nassif

Dans le cycle des conférences du jeudi de l’espace culturel libanais Ninar, une causerie autour de L’art visuel au Liban. Le débat, mené par Mme Malak Adra (responsable des arts visuels à Ninar), a été précédé par une introduction de Mme Norma Nassif, peintre et prof à l’UL. La conférencière a commencé par esquisser un historique de la peinture occidentale. «Il est probable que toute valeur dans la ligne, la forme et la couleur est une pulsion qui émane de la pensée profonde de l’artiste, a-t-elle dit. Elle se transmet en une œuvre spécifique visuelle... Tout au long de l’histoire, nous remarquons que les pulsions de l’artiste ont été réactionnaires. Depuis l’impressionnisme, le peintre sort du classicisme, se libère des contours. Il capte le soleil et décompose la lumière en atomes : ceux-là correspondent à la découverte scientifique du moment. Bien plus tard, le fauvisme chez Gauguin, Matisse et bien d’autres suivent en réaction au caractère académique précédent, ils s’expriment dans des couleurs pures à travers les objets déformés. À son tour, Picasso s’est bien inspiré des uns et des autres avec sa fougue, sa violence de la ligne, sa verve et souvent sa précipitation». «Dans une période ultérieure, il cherche de nouvelles matières, il introduit en réaction le collage et plus tard son trait immortalise le volume sculptural du cubisme, peinture et sculpture confondues». Delauney réagira contre le cubisme en juxtaposant de multiples plans de couleurs : les peintures non figuratives influencent la mode. «L’art visuel se libère. Dès le début du XXe siècle, les images d’angoisse expriment la crise de civilisation. Le sens du tragique s’exprime dans la peinture». Mme Nassif note que les expériences artistiques arrivent tardivement chez nous. Selon elle, le décalage entre nos jeunes talents et ce qui se fait dans le monde fut pour longtemps important. Y a-t-il une culture de l’œil au Liban ? s’est interrogé la conférencière. Et de fournir une réponse : «Le Libanais n’est pas formé pour respecter les talents ou écouter les jeunes. Tout ce qui sort des normes est rejeté. On préfère vivre dans la médiocrité ambiante». Elle donne comme exemple une copie de dessin qu’elle avait esquissé en classe de 3e, notée 15/20 moins 2, parce que, selon le professeur, «le dessin était trop bon pour être le mien». L’artiste libanais est-il appelé à être créateur ou spéculateur ? À compter ou à produire ? «Même durant les évènements, les expositions ont continué à fleurir dans les galeries. Le journalisme a fait son maximum», estime la conférencière. «Actuellement, nos jeunes peintres sont plus proches de ce qui se fait dans le monde que leurs prédécesseurs il y a 50 ans. Malgré la déprime ambiante, il y a une impression d’un mouvement d’ensemble sur la scène de l’art. L’artiste libanais sent l’agression et l’exprime. Malheureusement, à cause de notre culture plutôt mercantile, l’écrasante majorité des gens ne voit pas, ne comprend pas et souhaite plutôt une peinture décorative, anodine». Mme Nassif conclut sur une note optimiste : «L’art continue à se développer. Nos jeunes talents s’expriment. Aquarelle, musique, sculpture, installation, photographie, miniatures, vidéo… Les galeries font un bon travail, mais ne s’emplissent que le jour du cocktail». Prochaine conférence, jeudi 17, 18h30, Jésus avant l’Église par Jean-Pierre Sara. Dans les locaux de Ninar, Saifi, rue al-Arz.
Dans le cycle des conférences du jeudi de l’espace culturel libanais Ninar, une causerie autour de L’art visuel au Liban. Le débat, mené par Mme Malak Adra (responsable des arts visuels à Ninar), a été précédé par une introduction de Mme Norma Nassif, peintre et prof à l’UL. La conférencière a commencé par esquisser un historique de la peinture occidentale. «Il est...