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Actualités - CHRONOLOGIES

Développement - Pourvoir au plus urgent en attendant une véritable stratégie - Le Pnud encourage les projets socio-économiques dans la zone méridionale

Deux millions de dollars échelonnés sur deux ans. Tel est le coût du programme conjoint du Pnud et du CDR pour le développement socio-économique du Liban-Sud, entamé en septembre dernier. Un million de dollars ont été assurés par le gouvernement libanais. Des donateurs peuvent, en participant aux projets, augmenter la somme initiale nécessaire à la réalisation du programme. Pourtant, une stratégie de développement de la zone méridionale du pays, publiée par le Pnud en octobre 1999, fixait les besoins nécessaires à la reconstruction du Sud à plus d’un milliard de dollars, échelonnés sur huit ans. Ce rapport stratégique, premier plan directeur de la zone, préparait en effet la paix et les projets s’articulaient autour de quatre grands axes : l’assistance, le développement socio-économique, l’infrastructure et la construction, ainsi que – cinquième axe – le déminage. C’est ce rapport qui avait été discuté, en juillet dernier, au cours de la réunion de préparation de la conférence des donateurs. Mais le gouvernement libanais, rappelons-le, a reporté cette conférence sine die. Et le Liban-Sud, qui a vécu 22 ans sous le joug d’Israël, attend que tous les manques soient comblés. Interrogé par L’Orient-Le Jour sur les sommes investies au Liban-Sud depuis le retrait israélien, le représentant permanent du Pnud au Liban, M. Yves de San, a noté que «les engagements s’élèvent jusqu’à 200 millions de dollars». Et de souligner : «C’est une somme engagée et non dépensée», ajoutant : «Il existe des sommes qui ont été engagés dès la réunion de juillet, laquelle préparait la conférence des donateurs». D’autres crédits ont été engagés un peu plus tard. Ce programme, échelonné sur deux ans, devrait combler sept lacunes relatives au développement humain. Pour la réintégration et la réhabilitation des anciens détenus, un projet touchant plus de 1 500 anciens prisonniers originaires de la région sera réalisé grâce à un apport s’élevant à un million de dollars, en provenance du Fonds japonais pour la sécurité humanitaire. Avec une somme de 300 000 dollars, l’Agfund finance un projet pour encourager les petites entreprises. Dans ce cadre, des micro-crédits seront octroyés. Le Pnud compte également soutenir et mobiliser les capacités locales par le biais des municipalités et des coopératives. Ce projet, déjà lancé, a regroupé jusqu’à présent le personnel de 48 coopératives et de 7 municipalités autour de stages de formation. La réintégration des jeunes figure aussi parmi les priorités de l’organisme onusien. Dans ce cadre, le Pnud coopère avec le ministère des Affaires sociales, dont les centres sont restés ouverts durant les 22 ans de présence israélienne au Liban-Sud. Le programme du Liban-Sud a pour but également de collecter des données sur les localités de la zone. Il peut constituer ainsi un lien entre les habitants et les ONG internationales qui tiennent à accorder leur aide à la partie méridionale du pays. L’environnement et l’action antimines ne sont pas négligés. Au cours de son séjour à Beyrouth, la sous-secrétaire générale de l’Onu et directrice du bureau régional des pays arabes au Pnud Rima Khalaf Hunaidi a effectué une tournée au Liban-Sud. Dans un entretien avec L’Orient-Le Jour, Mme Hunaidi a indiqué que «s’il existe des obstacles politiques qui retardent le financement des programmes prévus au Liban-Sud, ils n’influent pas sur le travail que le Pnud compte effectuer dans la zone». «Notre tenons à travailler au Liban, selon toutes nos possibilités et selon les moyens disponibles», a-t-elle dit. «Certes, le programme du Sud revêt de l’importance car la zone a été libérée il y a presque un an, mais nous tenons également à poursuivre nos projets dans d’autres régions du pays, à Baalbeck-Hermel notamment», a-t-elle souligné. La sous- secrétaire générale de l’Onu n’a pas pu se rendre dans cette zone du pays, mais elle a réussi à s’entretenir avec des pourvoyeurs de fonds capables de financer le projet de développement entamé à l’issue de l’interdiction des cultures illicites. Mme Hunaidi n’oublie pas de relever que même si beaucoup de donateurs comptent octroyer des fonds au Liban, notamment les pays arabes et l’UE qui ont déjà consacré des aides au pays, «la tâche du développement socio-économique est avant tout nationale». Et, il semble que le gouvernement libanais tient à développer toutes les zones périphériques : le Liban-Sud, Baalbeck-Hermel et le Akkar. «Ce dernier projet pourrait être prochainement entamé», a-t-elle indiqué. À la question de savoir dans quelle mesure de petits projets de développement socio-économique ont la chance de réussir quand d’importants projets d’infrastructure manquent dans une zone entière, comme c’est le cas actuellement au Liban-Sud, la sous secrétaire générale de l’Onu a déclaré : «Les lacunes de l’infrastructure ne devraient pas servir de prétexte pour ne pas réaliser des projets de développement humains, eux aussi prioritaires». Et de poursuivre que «certes, une bonne infrastructure peut faciliter la tâche, mais si tout n’est pas encore prêt, on ne peut pas attendre en se croisant les bras». La directrice du bureau régional des pays arabes au Pnud, qui a effectué des tournées d’inspection dans plusieurs pays de la zone, notamment en Tunisie, en Égypte, en Syrie et auprès de l’Autorité palestinienne, afin d’encourager le développement et de fixer les priorités des pays arabes, relève que «le Liban occupe dans ce cadre une bonne position par rapport aux autres pays de la zone». «Il est triste pourtant de constater qu’à cause des événements qu’il a vécus, le pays n’a pas réussi à poursuivre le développement socio-économique, qui était très prometteur au début des années soixante-dix», a-t-elle souligné en conclusion. Le Liban devrait peut-être commencer à rattraper le temps perdu. Le développement du Sud, marginalisé par une occupation de 22 ans, serait un bon départ. Pour parer au plus urgent, ce sont de petits projets qui seront mis en place durant les deux ans à venir. Le gros du travail de reconstruction et de réhabilitation de la zone devrait encore attendre. Un adage à méditer : «Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras».
Deux millions de dollars échelonnés sur deux ans. Tel est le coût du programme conjoint du Pnud et du CDR pour le développement socio-économique du Liban-Sud, entamé en septembre dernier. Un million de dollars ont été assurés par le gouvernement libanais. Des donateurs peuvent, en participant aux projets, augmenter la somme initiale nécessaire à la réalisation du programme....