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Actualités - ANALYSES

Normalisation dans les rapports - entre le Sérail et Damas

Dans un aussi petit pays, tout finit par se savoir. En dépit de la discrétion manifestée mutuellement par les protagonistes, nul n’ignore ainsi que les relations entre le Sérail et Damas sont plutôt tendues. Parce que le président du Conseil a cru devoir prendre ses distances par rapport aux dernières opérations du Hezbollah que la Syrie soutient sans réserve. Malgré ou à cause du raid israélien sur le radar du Beïdar. Cependant, des contacts ont été entrepris par des «amis communs» pour résoudre la crise relationnelle. Et ces démarches semblent avoir porté leurs fruits, à preuve que M. Rafic Hariri va pouvoir de nouveau se rendre sur les bords du Barada pour y être reçu par le président Bachar el-Assad. Selon les conciliateurs, les Syriens ont finalement admis que l’attitude du chef du gouvernement libanais était logique. L’argument haririen qui les aurait convaincus se résume de la sorte : le timing des actions du Hezbollah est inopportun dans la mesure où il dessert l’intifada palestinienne par l’ouverture d’un front qui en détourne l’attention. Cette diversion, ajoute en substance le président du Conseil, permet à Sharon de se sortir du guêpier palestinien pour rebondir sur un dossier bien plus avantageux pour lui, du moment que la légalité internationale ne veut plus couvrir la Résistance libanaise à Chebaa. Toujours d’après les mêmes sources, le chef de l’État syrien n’est pas loin de partager ce point de vue. À preuve qu’il a certifié que la Syrie ne resterait pas les bras croisés après le raid sur le radar, en précisant toutefois qu’elle se réserve le choix des moyens et du moment de la riposte qui pourrait ne pas être d’ordre militaire. Une façon d’indiquer qu’il importe de déjouer les visées d’un Sharon résolu à l’escalade, malgré les pressions américaines et européennes. Les mêmes personnalités affirment que Damas a particulièrement apprécié le plaidoyer développé par le président Hariri lors de ses récentes rencontres avec les Américains, devant lesquels il a souligné l’importance cruciale du rôle syrien dans la région. En appelant, comme le fait la Syrie, à une paix globale et équitable, fondée sur les résolutions de l’Onu comme sur les principes de Madrid qu’Israël trahit. En outre, et ce n’était pas pour déplaire aux dirigeants syriens, M. Hariri a mis l’accent devant les Américains sur le fait qu’il ne faut ni poser des conditions aux aides envisagées pour le Liban (allusion à l’envoi de l’armée au Sud que Damas refuse) ni lier la crise économique libanaise à la situation politique intérieure (allusion aux effets imputés à la présence syrienne). Bref, les conciliateurs sont optimistes. D’autant que même M. Walid Joumblatt va pouvoir se rendre, la semaine prochaine, à Damas, visite également préparée par des «amis communs». Faisant dans le détail, ces sources indiquent que cette visite a été un peu retardée à dessein. Pour qu’on ne l’explique pas comme résultant directement de l’entretien que le leader du PSP a pu avoir récemment avec le président Lahoud à Baabda. Il semble donc que l’on s’achemine vers une prochaine détente sur le front politique. Ce qui peut être sans doute attribué en partie au passage de Jean-Paul II en Syrie. Ces mêmes sources soutiennent à ce propos que les Syriens n’ont pas trop pris ombrage de la défection du cardinal Sfeir. Car ses raisons leur ont été dûment expliquées, toujours par des «amis communs». Une denrée précieuse, comme on voit, et qui heureusement ne fait jamais défaut dans ce pays. Du compromis.
Dans un aussi petit pays, tout finit par se savoir. En dépit de la discrétion manifestée mutuellement par les protagonistes, nul n’ignore ainsi que les relations entre le Sérail et Damas sont plutôt tendues. Parce que le président du Conseil a cru devoir prendre ses distances par rapport aux dernières opérations du Hezbollah que la Syrie soutient sans réserve. Malgré ou à...