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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Francophonie libanaise, culture et humanisme au Mouvement culturel d’Antélias - Où en est la réflexion critique sur l’évolution du monde actuel ?

Dans le cadre des activités préludant au IXe sommet de la francophonie qui se tiendra en octobre prochain à Beyrouth, le Mouvement culturel d’Antélias (MCA) organise un colloque sur la «Francophonie libanaise, culture et humanisme». La francophonie , son rôle humaniste pour affronter la mondialisation et son impact sur le système politique libanais, sur l’information et sur l’éducation, sont à l’ordre du jour. À la séance inaugurale, hier, alors que le professeur Joseph Maila mettait l’accent sur «les défis de la mondialisation», le problème de la «fracture sociale dans le monde francophone» a été soulevé par l’ancien ministre des Finances M. Georges Corm. Ont pris également la parole MM. Issam Khalifé secrétaire générale du Mouvement culturel d’Antélias ; Joseph Bahout, représentant le ministre de la Culture Ghassan Salamé, et Mme Thérèse Doueihy Hatem, coordinatrice du colloque. M. Issam Khalifé a mis l’accent sur le dialogue et la complémentarité des civilisations, en insistant sur la souveraineté et l’indépendance du Liban et en rejetant «tous les projets visant à une fusion» et «les systèmes politiques tyranniques». La coordinatrice du mouvement, Mme Thérèse Douaihy Hatem, a expliqué que ce colloque est «une entreprise où s’intègrent parfaitement les valeurs et les objectifs du MCA portant haut le message de tolérance». M. Joseph Bahout, responsable des activités culturelles pour le IXes sommet de la francophonie, a prononcé une allocution au nom du ministre de la Culture Ghassan Salamé. À l’heure d’une vision globalisante du monde, M. Bahout propose de considérer le processus «comme un fait social à l’œuvre», avec lequel il faudrait négocier en réaffirmant l’attachement aux valeurs qui fondent la communauté francophone. «Cette démarche ne se bornerait plus à être un combat d’arrière-garde, mais un moyen d’adoucir, d’humaniser et de démocratiser la mondialisation», a dit M. Bahout. Fracture sociale Prenant à son tour la parole, l’ancien ministre des Finances M. Georges Corm a déclaré que pour être fidèle à la francophonie, il faudrait d’abord «être fidèle aux grands idéaux de la philosophie des lumières dont la France a été l’un des piliers majeurs». Or les programmes de la francophonie ne compensent pas le vide en matière de «réflexion critique sur l’évolution du monde actuel» et en particulier l’augmentation des inégalités et des injustices. M. Corm dénonce le «conformisme intellectuel rebutant» de l’intelligentsia francophone, celle-ci même appelée par la culture anglo-saxonne conservatrice «gauchisme»ou «tiers-mondisme». En effet, parmi les noms des «révoltés» contre l’injustice économique et sociale, un seul nom français est aujourd’hui cité : celui de Pierre Bourdieu, «fortement combattu et isolé dans les cercles conformistes de Paris», souligne l’ancien ministre. Alors que, côté anglo-saxon, la liste des noms de philosophes ou penseurs contemporains défenseurs de la justice sociale est longue (comme Fukuyma, Huntington, John Rowls, etc ). M. Corm indique également que les courants philosophiques anglais visent à renforcer les droits de la personne humaine. Même le Commonwealth n’hésite pas à exclure ou à mettre en quarantaine certains de ses membres qui contreviendraient de façon trop évidente aux principes des droits de l’homme et du respect de la personne humaine. Rappelant que le monde francophone est un monde souffrant de l’exclusion, de l’exploitation, de l’analphabétisme, de maladies terribles telles que le Sida, M. Corm insiste sur le thème de la fracture sociale, «qui reprend les préoccupations humanistes de la philosophie des lumières et de ses prolongements modernes sur les fonctions de protection sociale de l’État et qui ne saurait être absent des assisses de la francophonie». Toujours sur ce plan, il ajoute qu’«il ne faudrait pas opposer une approche anglo-saxonne plus capitaliste et plus libérale à une approche française plus étatiste et dirigiste». Par ailleurs, «pour qu’une langue conserve sa vitalité et son dynamisme, son usage aux plans technique, intellectuel et scientifique paraît fondamental», a dit M. Joseph Maila. À la deuxième séance de travail, présidée par le Dr Hassan Rifaat, M. Georges Labaky a présenté le «reflet d’une époque» à travers les écrits de Chekri Ghanem, «père de la francophonie». Mlle Carla Eddé, professeur d’histoire et chercheur associé au Cermoc, a donné ensuite un aperçu de «la modernité dans la vie politique à l’époque du mandat». Quant au président Antoine Kheir, il s’est penché sur le thème de «la Constitution libanaise, octroi français ou œuvre libanaise ?». Il a signalé l’apport français sur le plan institutionnel et sur le plan politique général, en indiquant toutefois que c’était une «erreur commune» de dire que la Constitution de 1926 est une copie conforme de la constitution de la 3e République française. La troisième séance, présidée par le ministre M. Michel Pharaon, a donné la parole à MM. Samir Kassir et Pascal Monin. M. Kassir a planché sur les «expressions du journalisme libanais : de l’arabe au français et retour». M. Monin a examiné la situation dans certains domaines-clés de la communication de masse. Les travaux se poursuivront aujourd’hui jeudi sur le thème de «la francophonie, l’éducation et la langue arabe», avec MM. Chébli Mallat, Marwan Tabet, Antoine Messarra et Melhem Chaoul.
Dans le cadre des activités préludant au IXe sommet de la francophonie qui se tiendra en octobre prochain à Beyrouth, le Mouvement culturel d’Antélias (MCA) organise un colloque sur la «Francophonie libanaise, culture et humanisme». La francophonie , son rôle humaniste pour affronter la mondialisation et son impact sur le système politique libanais, sur l’information et sur...